L’équipe gouvernementale dirigée par Modibo Kéita a été réaménagée pour la 5ème fois le jeudi 7 juillet dernier. Ils sont désormais 34 ministres à y figurer, parmi lesquels 8 femmes contre 6 dans le précédent Gouvernement. 9 nouvelles têtes font leur entrée. Parmi les entrants, on trouve des pro-ATT, des membres des groupes armés, de la CMA et de la Plateforme, et d’autres bords politiques.
En effet, c’est un Gouvernement de large ouverture que dirige désormais le Premier ministre Modibo Kéita. Il rassemble, hormis l’opposition, tous les courants politiques de notre pays. Des partisans de l’ancien Président de la République, ATT, exilé à Dakar, y font leur entrée. Un fervent défenseur d’ATT après le coup d’Etat de 2012 y fait ses premiers pas, dans sa jeune carrière politique, dans une équipe gouvernementale.
Après le coup d’Etat de mars 2012, Amadou Koïta avait croisé le fer au sein du FDR contre la bande à Sanogo, pour défendre la République et le retour à l’ordre constitutionnel. Il a été de tous les combats pour défendre son mentor, ATT, après sa chute. On se rappelle récemment son combat pour son retour dans le cadre du Rassemblement pour la paix au Mali, un mouvement qui regroupe les partisans des différents Présidents successifs au Mali.
Un signal pour la réconciliation nationale? Koita hérite du portefeuille de la Jeunesse et de la Construction Citoyenne. Il va s’atteler à la mobilisation de la jeunesse malienne, avec la redynamisation récente du Service national des jeunes (SNJ). Le ministre Baby voit donc son département scindé en deux au profit de Président du PS Yeelen Kura. Il ne va désormais plus s’occuper que de l’Emploi et de la Formation Professionnelle.
Autre signal fort pour la réconciliation nationale, c’est l’entrée dans le Gouvernement Modibo Kéita 5 de l’ancienne rebelle Nina Walett Intallou, la Présidente des femmes du MNLA. Elle va désarmer pour promouvoir l’Artisanat et le Tourisme maliens, deux secteurs qui souffrent fort de l’impact de la crise. Son entrée au Gouvernement divise également le département de Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo, qui va uniquement s’atteler désormais à la promotion de la Culture malienne, en deux.
L’autre groupe armé, la Plateforme, se voit attribuer un 2ème portefeuille ministériel, avec l’arrivée de Mohamed El Moctar à la tête du ministère de la Réconciliation Nationale en lieu et place de Zahabi Oul Sidi Mohamed. Il en est à sa 2ème expérience gouvernementale après son passage au ministère de la Culture sous le régime ATT.
Dans le Gouvernement réaménagé, deux nouvelles femmes (voir ci-dessous) amènent à 8 le nombre de dames dans l’équipe gouvernementale. Il s’agit de Mme Traoré Seynabou Diop, qui remplace Mamadou Hachim Koumaré au ministère de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement, et de Mme Kéita Aïda M’Bo, qui hérite du département de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable en lieu et place d’Ousmane Koné, qui permute au ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat. Il y remplacera Dramane Dembélé, chassé du Gouvernement.
Le Président du CNID, Me Mountaga Tall, permute lui aussi au département en charge de la Communication où il remplace Choguel Kokala Maïga, mis à la porte, tout comme Cheickna Seydi Amadi Diawara, débarqué du Gouvernement au profit du Président de l’ADEMA, le Pr Tiémoko Sangaré, désormais locataire du ministère des Mines.
Le département d’Abdel Karim Konaté se déconnecte de l’Industrie au profit du nouvel entrant, Mohamed Ali Ag Ibrahim, qui s’occupera du Développement Industriel de notre pays. L’Enseignement Supérieur retrouve la Recherche Scientifique, avec comme titulaire Mme le Pr Assetou Founè Samaké Migan.
Parmi les nouvelles têtes, on retrouve Malick Alhousseini, Président du COREN. Il remplace Mamadou Frankaly Kéita au ministère de l’Energie et de l’Eau, celui-ci payant cash sa gestion calamiteuse de la pénurie d’eau à Bamako et environs et les coupures intempestives d’électricité.
Autre entrée remarquable, celle du désormais avocat au Barreau de Paris, Me Mamadou Ismaila Konaté, qui remplace Mme Sanogo Aminata Mallé au ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux.
Youssouf Diallo
Brève présentation des nouvelles entrantes au gouvernement
Trois nouvelles dames font désormais partie du gouvernement de la République du Mali depuis la semaine dernière, faisant passer la représentation féminine à ces hauts postes nominatifs à huit sur trente-quatre contre six sur trente-deux auparavant. Nous vous les présentons en quelques lignes.
La nouvelle titulaire du département des l’Equipement, des Transports et du Désenclavement, Mme Traoré Seynabou Diop, est en terrain connu, étant Ingénieure des Construction Civiles de formation. Sa riche expérience professionnelle l’a d’ailleurs déjà amenée souvent à traiter de dossiers qui relèvent désormais de sa gouvernance, comme la gestion de l’axe ferroviaire Bamako – Dakar. Après des débuts professionnels à la Direction du Génie Rural, où elle restera neuf ans en tant que Chargée d’Etudes, Mme Traoré rejoint la Direction Générale des Marchés Publics, d’abord comme Chargée de Mission, puis Sous – Directrice des Marchés et Délégations de Service Public et enfin Directrice Générale Adjointe, poste qu’elle occupait lors de sa nomination, le 7 juillet dernier.
Mme Nina Wallet Intalou, femme d’affaires et politicienne touareg Licenciée en droit public, est notre nouvelle ministre de l’Artisanat et du Tourisme. Cette militante du MNLA (Mouvement national pour la libération de l’Azawad), indépendantiste convaincue jusqu’à ces deux dernières années, avait été élue Maire de Kidal en 1997, mais avait du renoncer à siéger pour cause de menaces islamistes. Le 14 octobre 2015, elle est nommée membre de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR), dont elle était 1ère Vice – Présidente jusqu’à son entrée au Gouvernement.
Tous les spécialistes du monde de l’Environnement au Mali connaissent Mme Kéita Aida Mbo, nommée ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable jeudi dernier. Elle est sans conteste à ce poste «la femme qu’il faut à la place qu’il faut», pour avoir occupé pendant plus d’une décennie celui de Conseillère Programmes et de Point Focal Pauvreté et Environnement au Bureau bamakois du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Cette spécialiste des impacts du changement climatique, des causes profondes de la vulnérabilité des communautés à celui-ci, de la gestion des ressources naturelles et du renforcement des capacités de résilience des systèmes de production agro-pastoraux sera donc comme «un poisson dans l’eau» dans ses nouvelles fonctions. Il est à signaler que, pour la première fois dans l’histoire de notre pays, une dame dirige aujourd’hui un département ministériel dont son conjoint avait également eu la charge il y a quelques années, Mme Kéita Aida Mbo étant l’épouse de l’ancien ministre Nancouma Kéita.
Nous vous souhaitons bon vent et pleine réussite dans vos nouvelles missions Mesdames!
Ramata Diaouré
Ne sachant pas où l’on va, on oublie d’où vient…. Le Mali se porte chaque jour un plus mal avec le fameux IBK.
Il n’a aucune vision……aucun programme, ça c’était déjà connu, mais on a préféré le prendre car au Mali on n’aime pas les gens valables.
Bougouni Examen…. Dites moi, quand, quelle série, et où IBK a t il eu le BAC….?
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