Ça y est. Le gouvernement tant attendu par l’opinion nationale et internationale, mis en place lundi dernier tard dans l’après-midi, n’a été rendu public qu’avant-hier mercredi, dans la matinée. Un gouvernement pour le moins technocratique, qui a dévié tous les pronostics.
D’abord parce que les agitateurs du MP22 n’ont pas été consultés et n’ont aucun représentant dans le gouvernement. Idem pour les animateurs du Fdr, qui se sont ligués depuis quatre semaines contre le coup d’état et pour le retour à l’ordre constitutionnel.
Aussi, ce gouvernement a la particularité de ne compter dans son écrasante majorité que de technocrates rompus à la haute administration alors que beaucoup attendaient de voir des portefeuilles dispatchés entre les différents regroupements politiques. Lesquels regroupements dont les acteurs ne sont pas moins responsables du gouffre dans lequel se trouve aujourd’hui le Mali.
Si conformément à l’esprit de la loi le Président de la République nomme les membres du gouvernement sur proposition du Premier ministre, force est de constater que cela aura été respecté dans la mesure où Dioncounda n’a pas pesé dans la balance et que tous les ministres sont nommés par Cheick Modibo Diarra et le Capitaine Amadou Haya Sanogo, chef de la junte. La détermination de la junte à contrôler les vrais leviers du pouvoir est désormais perceptible avec les portefeuilles qu’elle s’est adjugée dans ce gouvernement dont la principale mission est de reconquérir l’intégrité du territoire mis en cause par des aventuriers longtemps gâtés par la République.
A.H.Maïga