Nouveau gouvernement : On aime ou on n’aime pas

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gouvernement IbkSi la plupart des partis qui ont accompagné IBK ne font pas d’objection quant au choix des hommes et des femmes qui forment l’équipe de Oumar Tatam Ly, les réactions sont plus ou moins négatives du côté  du FDR.

 

 

Aujourd’hui, la classe politique apprécie diversement le gouvernement dirigé par le Premier ministre Oumar Tatam Ly dit Thierno, un banquier jusque là peu connu du grand public. Tout comme l’opinion nationale est partagée sur la composition de cette équipe qui comprend 34 membres dont une quinzaine d’anciens ministres. Certains partisans du « changement » qui ont voté en grand nombre pour le candidat du RPM, Ibrahim Boubacar Kéita dit IBK, semblent déçus du retour de ministres qui, de leur point de vue, ont affiché leurs limites dans les gouvernements précédents.

 

 

Les partis qui ont accompagné le candidat IBK jusqu’à la victoire finale du 11 août, émettent logiquement peu d’objections sur le choix des hommes et femmes qui forment l’équipe de Oumar Tatam Ly. C’est le cas du RDS présidé par Younouss Hamèye Dicko qui avait dès le début de la campagne appuyé la candidature d’IBK. Ce parti, dans un communiqué, « salue la formation du premier gouvernement de changement » et « encourage le Premier ministre ». C’est aussi le cas du candidat de la CODEM, Ousseyni Amion Guindo dit Poulo. Arrivé en 5è position au premier tour de l’élection présidentielle, il a soutenu Ibrahim Boubacar Kéita au second tour. Bien qu’aucun militant de son parti n’ait été sélectionné dans la nouvelle équipe, Poulo félicite les personnalités choisies et réaffirme son soutien au président de la République. « Je suis loin d’être déçu après la formation de ce gouvernement. Le plus important n’est pas d’être forcément dans un gouvernement. Pour moi, le plus important, c’est d’avoir un gouvernement qui répond à l’aspiration du président de la République et qui est engagé à exécuter son programme pour le bonheur du peuple. Tout le reste n’a pas d’importance», commente-t-il. Ousseyni Amion Guindo assure que son parti est prêt à accompagner ce gouvernement jusqu’au bout.

 

 

Un autre allié d’IBK au second tour de la présidentielle, est le président du CNID Faso Yiriwa Ton, Me Mountaga Tall. Contrairement à des informations publiées ça et là, il assure que son parti n’est pas opposé aux choix des membres du gouvernement. «Je n’ai rien contre les choix qui ont été faits par le président de la République et son Premier ministre. D’ailleurs, je suis étonné d’entendre certaines informations à ce propos. Je pense que si tu ne gagnes pas, tu n’as pas droit de réclamer quoique ce soit. Je dis et je répète : IBK ne m’a rien promis et je ne lui ai rien demandé», a réagi le président du CNID.

 

 

Tête de proue de la COPAM, le parti SADI qui s’est rallié à IBK au second tour de la présidentielle ne compte aussi aucun représentant dans le gouvernement. Son secrétaire administratif, Nouhoun Kéita, n’éprouve cependant aucune déception à ce propos. « C’est vrai que notre groupement n’a pas été consulté lors de la formation de ce gouvernement. Pour nous, ce n’est pas le plus important. D’ailleurs, nous avons décidé d’accompagner ce gouvernement parce que nous nous réclamons toujours de l’alliance qui a soutenu IBK au second tour de la présidentielle. Après les élections législatives, si on doit changer de fusil d’épaule, on le fera et vous serez informé à temps», a-t-il déclaré. Même une formation comme l’UMP qui avait quitté le regroupement IBK 2012, s’abstient de critiquer et « réitère son engagement à soutenir le Premier Ministre et son Gouvernement pour toutes les actions qui concourent au retour de la paix, de l’autorité de l’Etat, du progrès du Mali et tout simplement  de la bonne gouvernance ».

 

 

Les réactions plus ou moins négatives sur le nouveau gouvernement sont plutôt venues, comme on devait s’y attendre, du côté du Front pour la démocratie et la République (FDR). Ce qui n’est pas étonnant pour ce groupement constitué à l’origine pour barrer la route aux putschistes et qui compte aujourd’hui quatre candidats malheureux à l’élection présidentielle. Dans un communiqué rendu public mardi, le FDR s’est opposé à la reconduction au poste du ministre de l’Administration territoriale, du général Moussa Sinko Coulibaly. Il reproche à ce dernier d’avoir manqué de neutralité dans l’organisation de la présidentielle qui a abouti à l’élection d’Ibrahim Boubacar Kéita à la magistrature suprême. « Moussa Sinko Coulibaly a été maintenu à son poste pour service rendu et pour parachever l’œuvre commencée….Le FDR se battra avec la dernière énergie pour que cela change. Dans le cas échéant, le FDR s’interroge s’il faut aller aux élections avec ce ministre », menace le communiqué.

 

 

Le challenger d’IBK au second tour, dont le parti est membre du FDR, Soumaïla Cissé, a, lui aussi critiqué la composition du gouvernement sur les antennes de RFI.  En substance, le candidat malheureux de l’URD a jugé ce gouvernement pléthorique et comprenant trop peu de personnalités neuves. Une manière de critiquer le président de la République qui avait axé sa campagne sur le changement. Ces critiques du candidat ont été confortées par le secrétaire général adjoint de l’URD qui juge que ce gouvernement est le premier faux-pas du président IBK. « La position de notre candidat engage le parti. Nous sommes derrière tout ce qu’il dit et ce qu’il dit sur le gouvernement est tout a fait juste», indique Mamadou Diawara. Ce dernier reste cependant prudent quant au choix de son parti d’aller à l’opposition. « L’opposition se détermine par rapport à la constitution de la nouvelle Assemblée nationale. Pour moi, c’est trop tôt de dire qu’on va à l’opposition avant les élections législatives», a-t-il précisé.

 

 

Un autre responsable de l’URD qui a requis l’anonymat précise que les commentaires de Soumaila Cissé sur la formation du nouveau gouvernement ne constituent pas la position officielle du parti.

 

 

Après avoir perdu la bataille de la présidentielle, le FDR se prépare pour  faire un carton lors des législatives. Selon certaines indiscrétions, le groupement s’organise dans la perspective de constituer une vraie opposition au pouvoir de Ibrahim Boubacar Kéita. Ce travail de terrain entamé après la défaite des quatre candidats du front à l’élection présidentielle serait en train d’être tracté par l’URD de Soumaïla Cissé, le PARENA de Tiébilé Dramé et une partie de l’ADEMA réticente à rallier le camp du vainqueur de la présidentielle.

M. KEITA

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