Dans le nouveau gouvernement, le Premier ministre Modibo Kéita a jeté son dévolu sur Mohamed El Moctar pour diriger le département de la Réconciliation nationale. Une nomination bien accueillie par les acteurs de ce secteur crucial pour la refondation de la nation malienne.
Malgré le travail titanesque abattu par l’ex-ministre de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed, le président IBK et le PM Modibo Kéita ont tenu à le remplacer. En nommant Mohamed El Moctar à la tête de cet important département, ils semblent avoir fait le bon choix.
Le nouveau ministre de la Réconciliation nationale a déjà connu une expérience gouvernementale. C’était de 2007 à 2012, avec les portefeuilles de la Culture puis de l’Artisanat et du Tourisme. A cela s’ajoute son implication personnelle, depuis la crise de 2012, dans la stabilisation du Mali et la concrétisation de l’accord entre le gouvernement, la Plateforme et la CMA.
Le natif d’Almoustarat, dans le cercle de Bourem, à une maîtrise de la situation sociopolitique de notre pays, une bonne connaissance de l’administration, de la culture et des communautés vivant sur le sol malien. Il doit cela à sa longue carrière.
Après ses études fondamentales, entre 1957 et 1967 dans son village natal, il effectue ses études secondaires à l’Institut pédagogique d’enseignement général (Ipeg) de Diré. Puis entreprend un stage en psychologie et sociologie de l’enfant à l’Ecole centrale de Komsomol à Moscou (1968-1969).
Revenu au pays en 1970, il est nommé instructeur de jeunesse à Tominian, puis conseiller à la jeunesse et à l’éducation populaire à la direction régionale de la jeunesse des sports, des arts et de la culture à Kayes de 1973 à 1978. Il sera ensuite nommé directeur général adjoint du Bureau malien du droit d’auteur de 1985 à 1988.
En 1992, il est conseiller technique du ministère de l’Administration territoriale et de la Sécurité, chargé de la communication et des relations publiques. De 1995 à 1999, il travaille au HCR-Mali pour s’occuper des populations rapatriées, notamment de l’identification et de l’évaluation des besoins de la zone de Léré en vue de la conception et de la mise en œuvre du programme de réinsertion englobant des projets et activités dans divers domaines.
L’expérience au service de la réconciliation
Poursuivant son ascension dans l’administration, il est nommé en janvier 2003, conseiller technique du Premier ministre. Mohamed El Moctar est un membre influent de la communauté arabe du Mali.
Détenteur d’une maîtrise en droit public de Paris I, option droit international public et droit administratif, il est un polyglotte avec l’usage de cinq langues nationales, dont l’arabe, le sonrai et le bamanan et de deux langues étrangères.
Au poste de la Réconciliation nationale où il devra travailler en synergie avec les grands partenaires du Mali dans ce domaine (la Coopération allemande, l’Union européenne, l’Agence française pour le développement, etc), Mohamed El Moctar aura besoin de sa connaissance des langues étrangères.
Autres atouts en sa faveur : le nouveau patron de la Réconciliation nationale est adulé au sein des communautés maliennes. D’ou la satisfaction de certains membres de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et de la Plateforme, qui ont tenu à féliciter le PM et le président IBK pour ce choix.
Déjà, les travailleurs du département fondent beaucoup d’espoir sur la bonne conduite de la réconciliation dans notre pays. “C’est un homme déjà pétri des enjeux de la réconciliation nationale. Il connaît tous les contours, car c’est l’un des artisans de l’accord“, admet un conseiller du département.
Abdoul K. Konaté