Nouveau gouvernement du Mali : Les enjeux, les tares et l’abomination

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Photo de famille du nouveau Gouvernement (Koulouba, le 09 juillet 2016)

Le gouvernement vient de porter une nouvelle robe, celle de l’Accord d’Alger, autrement dit un gouvernement de réconciliation nationale. Notre pays n’en est pas à la première expérience, et cela s’est passé sous d’autres cieux avec des rebelles admis même au sommet de l’Etat. Pour la paix, gage du développement, il le fallait. Mais de là à s’asseoir sur la même table qu’une femme, oui une vulgaire destructrice de nos mausolées et qui a de surcroît brûlé le drapeau malien, il y a là un étrange fardeau monstrueux que notre pays traînera pour la postérité. Suivez notre regard !

Enfin, le nouvel attelage gouvernemental tant attendu a vu le jour depuis ce vendredi 07 juillet 2016. Au titre des sortants, notre ministre Choguel Kokalla Maïga s’en va pour certainement revenir à son poste de régulateur à l’AMRTP. Depuis quelques temps, il n’était plus à la hauteur et on ne lui connaît aucune initiative novatrice, aucune réforme positive au niveau du département de la Communication. Comme porte-parole, après des débuts flatteurs, il a sombré dans son style habituel de « one man show » télévisuel pour informer souvent mal à propos l’opinion publique (les infos sur la catastrophe du pèlerinage 2015 sont passées par là entre lui et son homologue du Culte, de même que les relations ministère-ORTM du temps de Bally Idrissa Sissoko). Quant à Mamadou Frankaly Kéita, à défaut de maintenir les performances de son secteur, il a vu le Mali plonger dans des problèmes insupportables d’eau et d’électricité. A son tour donc, il a été ” délesté ” car à moins de deux ans des nouvelles élections, IBK ne peut plus se permettre une telle descente en enfer. D’autres départs sont également consentis, qui concernent notamment Cheickna Seydi Ahamadi Diawara, Dramane Dembélé, Mamadou Hachim Koumaré et Zahaby pour lequel nous n’avons pas bien compris qu’il soit remercié après tant d’efforts pour la réconciliation nationale dont il devait savourer l’avènement. Mais attendons de voir.

Concernant les rentrants, nous sommes surpris du retour de Mohamed El Moctar dont on ne se souvient d’aucune action remarquable lors de son premier passage. Et précisons-le, il n’est pas là au nom des mouvements qui disent n’avoir pas été consultés. La Plateforme dont il serait un des représentants pouvait mieux nous servir. Amadou Koita obtient quand même le prix de son virage insultant pour la morale, comme il démarre en mauvais exemple pour la jeunesse dont il a la charge de conduire les pas. Malick Alhousseyni revient dans son secteur. Tiémoko Sangaré signe également son retour mais sans clameur sauf auprès des abeilles qu’il représente au sein du gouvernement. C’est en effet vers Mamadou Ismaël Konaté que beaucoup d’espoirs sont nourris. Nul n’ignore les compétences de cet avocat exemplaire, le fils de son très célèbre père, tous deux nantis d’un statut exceptionnel qui dépasse les frontières de notre pays. Il sera certes face à des défis monstrueux tels ceux d’une justice aux abois, mais il offre bien là l’opportunité aux magistrats intègres, il y en a en nombre, de redorer le blason du monde judiciaire dans les conditions qui s’y prêtent.

On peut en outre noter que Baby a été affaibli, Mountaga Tall quitte l’Enseignement supérieur dont le contrôle et le bon fonctionnement lui échappaient, notamment à l’IUG, à l’Université de Ségou et dans le démarrage de la nouvelle école de journalisme tout comme dans la gestion de son propre cabinet. On attendra de voir Abdoulaye Idrissa Maïga à l’œuvre mais aussi Ousmane Koné balloté chaque fois vers une nouvelle destination.

Soulignons que la Plateforme a deux représentants au sein du gouvernement : Sambel Bana Diallo et Mohamed El Moctar du MAA loyaliste, Malick Alhousseni représente le COREN (Collectif des Ressortissants du Nord).

Mamadou DABO

 

 

Liste du nouveau gouvernement

DECRET N°2016-0510 / P-RM DU 07 JUILLET 2016 PORTANT NOMINATION DES MEMBRES DU GOUVERNEMENT

LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE,

Vu : la Constitution

Vu : le décret N°2015-003 / P-RM du 08 janvier 2015 portant nomination du Premier ministre ;

Sur proposition du Premier ministre,

DECRETE :

Article 1er : Sont nommés membres du Gouvernement en qualité de :

  1. Ministre de l’Administration territoriale : Abdoulaye Idrissa Maïga
  2. Ministre de la Défense et des Anciens combattants : Tiéman Hubert Coulibaly
  3. Ministre des Mines : Pr Tiémoko Sangaré
  4. Ministre de la Sécurité et de la Protection civile : Général de brigade Salif Traoré
  5. Ministre de la Solidarité et de l’Action humanitaire : Hamadou Konaté
  6. Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de l’Intégration africaine : Abdoulaye Diop
  7. Ministre de la Justice et des Droits de l’homme, Garde des Sceaux : Me Mamadou Ismaël Konaté
  8. Ministre de la Décentralisation et de la Réforme de l’Etat : Mohamed Ag Erlaf
  9. Ministre de l’Economie et des Finances : Dr Boubou Cissé
  10. Ministre de la Réconciliation nationale : Mohamed El Moctar
  11. Ministre des Maliens de l’extérieur : Dr Abdourhamane Sylla
  12. Ministre de la Promotion de l’Investissement et du Secteur privé : Konimba Sidibé
  13. Ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières : Me Mohamed Ali Bathily
  14. Ministre de l’Agriculure : Kassoum Denon
  15. Ministre de l’Elevage et de la Pêche : Dr Nango Dembélé
  16. Ministre de l’Education nationale : Pr Kénékouo dit Barthélémy Togo
  17. Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique : Pr Assétou Founé Samaké Migan
  18. Ministre de l’Economie numérique et de la Communication, Porte-parole du gouvernement : Me Mountaga Tall
  19. Ministre de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement : Mme Traoré Seynabou Diop
  20. Ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat : Ousmane Koné
  21. Ministre du Développement industriel : Mohamed Ali Ag Ibrahim
  22. Ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle : Mahamane Baby
  23. Ministre de la Santé et de l’Hygiène publique : Dr Marie Madeleine Togo
  24. Ministre du Travail et de la Fonction publique, chargé des Relations avec les Institutions : Mme Diarra Raky Talla
  25. Ministre du Commerce : Abdel Karim Konaté
  26. Ministre de l’Energie et de l’Eau : Malick Alhousseini
  27. Ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable : Mme Keita Aïda M’Bo
  28. Ministre de l’Aménagement du Territoire et de la Population : Sambel Bana Diallo
  29. Ministre de la Culture : Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo
  30. Ministre de l’Artisanat et du Tourisme : Mme Nina Walett Intallou
  31. Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille : Mme Sangaré Oumou Ba
  32. Ministre des Sports : HousseiniAmion Guindo
  33. Ministre des Affaires religieuses et du Culte : Thierno Amadou Omar Hass Diallo
  34. Ministre de la Jeunesse et de la Construction citoyenne : Amadou Koïta

Article 2 : le présent décret qui abroge toutes les dispositions antérieures contraires, notamment celles du décret N°2016-0022 / P-RM du 15 janvier 2016 portant nomination des membres du Gouvernement, sera enregistré et publié au Journal Officiel.

Bamako, le 07 juillet 2016

Le Président de

la République,

Ibrahim Boubacar KEITA

Le Premier ministre,

Modibo KEITA

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