Nouveau gouvernement : Les immenses attentes des populations

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L’année 2007 aura été celle des élections. Il y a eu plus de peur que de mal. Le choix des hommes s’est fait sans heurt majeur. Après la réélection du président ATT, l’élection du président de l’Assemblée Nationale, la mise en place des différents démembrements de l’Assemblée, la nomination d’un nouveau Premier ministre, le Mali a un nouveau gouvernement, composé de 26 membres et remanié à près de 80%.

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 Tout est bien qui  finit bien, a-t-on coutume de dire. Après ce dernier acte daté du mercredi 3 octobre 2007, on peut dire que la récréation est terminée et qu’une nouvelle ère  s’ouvre pour le Mali.

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A l’occasion de son investiture, le chef de l’Etat disait qu’il nous faut des cadres compétents et intègres et que le renouveau de l’action publique se matérialisera par l’introduction d’un nouvel état d’esprit, un choix toujours plus rigoureux des hommes et des femmes.

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Aujourd’hui, après l’annonce officielle des membres du gouvernement, il est réconfortant de constater que le président de la République a pu se débarrasser de ses courtisans embarrassants.

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En décidant d’insuffler un nouvel état d’esprit et un élan nouveau à l’action gouvernementale, ATT et surtout les populations du Mali attendent du Premier Ministre et des membres du gouvernement qu’ils servent le  Mali avec compétence, probité morale et un sens élevé de l’Etat. Nul n’a besoin de dire aux ministres et aux cadres qu’ils doivent  faire face au travail, plutôt qu’à s’adonner à des éloges absurdes qui ne visent que leurs intérêts individuels Ceux là qui ont pris goût à cette pratique lors du premier mandat de ATT, l’auront appris à leurs dépens. Il urge aussi que l’on redouble d’effort pour restaurer la discipline au sein de l’administration, et un sens élevé du travail bien accompli, surtout par une présence effective au bureau. En outre, l’ensemble du gouvernement doit déclarer la guerre au népotisme, au copinage et à la gabegie.

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Si les composantes de la classe politique et de la société civile étaient impatientes face à la formation du gouvernement, cela n’est pas fortuit. Elles  espèrent que le nouveau gouvernement sera porteur de changements qualitatifs s’inscrivant dans la droite ligne de l’amélioration des conditions de vie et de travail des populations.

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En plus, au Mali, tout est prioritaire, a-t-on l’habitude d’entendre des autorités du pays. Cela confirme que tout ne peut être rose dans la gestion des affaires publiques d’un pays en développement où une part importante des fonds destinés à l’investissement provient de l’étranger, des institutions financières et d’autres partenaires au développement. Après ce constat irréfutable, il devient impérieux pour les pouvoirs publics de s’attaquer aux difficultés socio-économiques en vue de créer les conditions d’un mieux-être de l’ensemble de la population.

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Les préoccupations des populations

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Les préoccupations des populations sont nombreuses. Jusqu’ici, aucun pouvoir n’est arrivé à bout des difficultés socio-économiques de l’indépendance du pays à ce jour. Cependant, chaque régime a déployé des efforts qui lui ont permis d’enregistrer des résultats mitigés.
rnMais, ce qui est incontestable, c’est la multiplication des revendications catégorielles  dans un contexte de démocratie. Cela repose également sur le relèvement du coût de la vie de façon générale. Le gouvernement de Modibo Sidibé s’installe à un moment où se sont accumulées les difficultés socio-économiques. En témoignent les agissements (les contestations politiciennes) des opposants au pouvoir ATT. Pour autant, on ne peut dire qu’ils ont raison sur toute la ligne. C’est donc dire que les attentes des populations sont grandes et le Premier ministre est conscient des exigences des populations, qu’ils s’agissent des représentants de la classe politique ou de la société civile.

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Dans sa première déclaration publique, Modibo Sidibé n’a pas manqué de solliciter les bonnes volontés de toutes les sensibilités. En parlant ainsi, le Premier ministre ne veut-il pas dire qu’il est sur la même longueur d’onde que le président de la République ? En tout cas, ATT a insisté dès sa réélection sur la nécessité du changement attendu.

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Le chef du gouvernement, en tant que cheville ouvrière de l’action gouvernementale, doit tout mettre en œuvre pour aller au-delà des déclarations d’intention, en traduisant le PDES dans les faits ; et ceci, à hauteur d’attente.

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Les attentes sont nombreuses et multidimensionnelles. Ce qui attire le plus l’attention, c’est la cherté de la vie. Même s’il y a eu plus de peur que de mal à la veille du mois de carême, qu’à cela ne tienne, les pauvres se comptent parmi les plus nombreux. C’est pourquoi les hausses des prix des denrées de première nécessité sont toujours fortement ressenties. Cet aspect nous renvoie aux problèmes liés à l’agriculture au Mali dont la faible productivité, la faible et mauvaise répartition des pluies  sont sources d’insécurité alimentaire.

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 Il faudra aussi voir du côté du commerce dans notre pays ; un commerce qui a besoin d’être mieux règlementé, pour réduire l’anarchie qui y règne. Dans ce cas, un accent particulier doit être mis sur l’environnement institutionnel. Il en est de même pour les investissements, notamment le secteur industriel qui est encore loin de combler les attentes des autorités et des hommes d’affaires. Il est impossible de parler des problèmes de la gouvernance sans faire allusion à ceux de l’école, considérés comme la plaie de notre démocratie.
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rnAussi, le problème de l’emploi des jeunes se pose avec une très grande acuité malgré la multiplication des opportunités d’emploi, à travers la création de plusieurs structures et les efforts du département de l’Emploi et de la formation professionnelle. Il ne faut pas aussi négliger l’émigration qui semble être l’option favorable des jeunes ces dernières années. Comment agir pour renverser la tendance, par rapport à ce grand intérêt de la jeunesse qui doit être plutôt mieux occupée par des activités qui lui permettront de rester au pays ?  Car, il faut souligner qu’il n’est pas rare d’entendre que les jeunes vont à l’étranger simplement parce qu’il n’y a rien à faire au  Mali.

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Les problèmes de santé publique sont également très nombreux.
rnMalgré le changement de ministre, le Premier ministre doit accorder une importance particulière aux problèmes de santé.

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Les attentes sont donc immenses et il reste beaucoup à faire. Il ne s’agit pas d’entamer systématiquement de nouvelles actions, mais de poursuivre et de consolider celles déjà en cours et qui ont, dans certains cas, donné des résultats probants. Le gouvernement doit trouver les voies et moyens pour multiplier les opportunités, préserver la vie des citoyens et sauvegarder l’unité et l’intégrité du territoire grâce à une politique vigoureuse de sécurisation des personnes et de leurs biens.
rnRédacteur du PDES et connaisseur des grands dossiers de l’Etat, le Premier ministre Modibo Sidibé et son équipe doivent être à mesure de combler les immenses attentes des populations.

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rnTiémoko TRAORE

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