Nouveau gouvernement : La course aux fauteuils ministériels réveille les vieux démons à l''ADEMA

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La nomination du prochain gouvernement provoque actuellement des remous, pouvant aboutir à une cassure béante au sein du Parti Africain pour la Solidarité et la Justice (ADEMA PASJ). Voulant tous être promus ministres de la République, chacun des cadres de ce parti se bat présentement bec et ongles pour figurer dans la nouvelle équipe gouvernementale. Face à la pléthore de prétendants, un appel à candidature fut nécessaire pour contenter tout le monde. Reste à savoir si cette démarche au parti majoritaire d”éviter une nouvelle crise.

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La crise que s”apprête à vivre l”ex-parti au pouvoir, avait laissé entrevoir des signes avant-coureurs bien avant que le chef de l”Etat sortant Amadou Toumani Touré ne se déclare partant pour la conquête d”un second et ultime mandat à la tête du pays. En son temps, deux camps se sont affrontés violemment. Il s”agit du camp de ceux qui étaient pour la transformation du soutien politique du parti en soutien électoral au chef de l”Etat sortant, c”est-à-dire renoncer à présenter un candidat interne du parti à l”élection du 29 avril pour soutenir le candidat Amadou Toumani Touré, et de ceux qui étaient opposés à cette perspective.

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Les tenants les plus fervents du premier groupe  étaient entre autres les deux ministres sortants, Seydou Traoré de l”agriculture et Marimatia Diarra du plan et de l”aménagement du Territoire, le président du parti Dioncounda Traoré et autres Mohamedine Dicko. Parmi ceux qui voulaient coûte que coûte susciter une candidature interne du parti, il y avait Soumeylou B Maiga, Ahmed Elmadani Diallo, Abdoulaye Traoré dit Diop, qui vont tirer sur la corde jusqu”à se faire excommunier du parti : ils iront intégrer le FDR. Après cette tempête dont les séquelles persistent toujours, maintenant place au cyclone, car l”heure de la récolte ayant sonné, chacun veut se voir récompensé pour sa petite contribution à la réélection du général Touré.

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La guerre est d”une rare intensité dans la Ruche, et rien ne prouve que la constitution du nouveau gouvernement pourra amener un apaisement. En effet, il y a environ six mois, des CV de ministrables avaient été envoyés à ATT, qui, aurait demandé à Dioncounda Traoré de prendre ses responsabilités pour élaborer une liste unanimement acceptée par les différents acteurs de la ruche. Ce à quoi Dioncounda et ses compagnons vont s”atteler, mais sans succès, car des oppositions farouches ne vont pas tarder à se faire jour autour de certains noms retenus sur la fameuse liste. Cette liste qui portait les noms des ministres sortants, en l”occurrence Seydou Traoré et Marimatia Diarra, ne sera jamais cautionnée par l”autre clan. Ce fut le début d”un bras de fer entre les " pour et les contre ", qui aboutira à la prise d”une décision relative à la création d”une commission devant trancher en toute transparence la question.

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Cette commission créée, on demanda à tous les cadres du parti d”envoyer leurs CV à la commission qui se chargera de les étudier et de retenir qui de droit. Ladite commission qui était dirigée par le président même du parti, Dioncounda Traoré a reçu environ une quarantaine de CV, qu”elle a traités pour enfin retenir seulement une dizaine, dont la liste qui a été déjà envoyée au chef de l”Etat est toujours frappée du sceau de la discrétion. Cette discrétion va se maintenir autour de l”affaire jusqu”à la proclamation officielle du gouvernement par le Premier Ministre Modibo Sidibé.

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Pour l”instant, chacun garde son souffle et lorgne du côté de Koulouba pour savoir ce que le sort lui réserve. Par ailleurs, il faut dire que le même scénario s”est produit en 2002, quand il s”agissait de procéder au même choix des ministrables. A l”époque, il y avait jusqu”à trois clans : un premier dirigé par Ibrahim N”Diaye dit Iba, qui avait proposé Seydou Traoré et Marimatia Diarra, un second conduit par Soumaila Cissé qui avait proposé Oumar Ibrahim Touré et un troisième sous l”impulsion de Soumeylou B Maiga, lequel s”était lui-même proposé, déclenchant du coup une colère noire du côté du président de la jeunesse du parti, Sékou Diakité.

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Le moins que l”on puisse dire, c”est qu”au-delà de toutes ces velléités, derrière les postes ministériels, c”est une guerre de positionnement qui est en train d”être menée pour le contrôle du parti en vue de la présidentielle de 2012 : on pense qu”en parvenant à s”imposer dès maintenant, on pourra garder toutes les chances d”être en position de force.

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Abdoulaye Diakité

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