Comme d’habitude, les heures qui ont suivi la démission de l’équipe gouvernementale, ont donné lieu aux spéculations et aux rumeurs les plus folles. Ainsi, on a entendu toutes sortes d’informations concernant la composition de la nouvelle équipe gouvernementale. Chacun, jurant la main sur le cœur et présentant sa source comme la plus crédible possible, y est allé de ses révélations, et l’on n’a pas moins de vingt combinaisons sur la future équipe gouvernementale. rn
Les spéculateurs ont fait sortir du gouvernement 70% à 80% des membres du gouvernement de l’équipe sortante, ce qui n’était pas faux, mais les noms par lesquels ils les ont remplacés sont plus discutables. D’une manière générale, on a annoncé l’entrée de l’actuel Directeur général de l’Insp Lassina Bouaré, de la secrétaire exécutive de la Coordination des associations et organisations féminines (CAFO), Oumou Touré, du Recteur de l’Université de Bamako, Mme Siby Ginette Bellegarde, du président du Comité de régulation des Télécommunications, Modibo Camara, d’un proche collaborateur d’ATT Modibo Macalou et de plusieurs autres personnes.
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Au sein des formations politiques, on a changé la liste des prétendants au fil des heures. Ainsi, à l’Adema, les heureux élus seraient Ibrahima N’Diaye, Tiémoko Sangaré, Mme Zouré Fadimata Maïga. A l’URD on a évoqué les noms d’Abdoul Wahab Berthé, Abou Sow, gouverneur de Ségou ou encore Modibo Camara. Au CNID, c’est l’actuel Directeur national des Transports, Djibril Tall qui était cité. En plus de ces noms ceux de certains technocrates sont cités, il s’agit notamment de l’actuel patron du Haut commissariat de lutte contre le Sida, Malick Sène. Selon de sources concordantes, M Sène s’occupera du département de la Santé en remplacement de Mme Maïga Zénab Mint Youba dont le nom a été récemment mêlé à de nombreux scandales financiers.
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De nombreux jeunes sont également annoncés dans le nouveau gouvernement attendu dans les prochaines heures. Ce qui, si c’est confirmé, s’inscrit dans la volonté du chef de l’Etat de composer avec l’ensemble des sensibilités, notamment les jeunes, pour mettre en route son ambitieux programme de développement, économique et social. Nombre de ceux-ci font déjà preuve de compétence dans l’accomplissement des missions qui leur ont été confiées. Parmi lesquels le Ministre des Mines, de l’Energie et de l’eau, Hamed Diané Séméga, le Directeur National de la Géologie et des Mines, Dramane Dembélé, le Procureur du Tribunal de Kati Samba Sarr et même l’ancien député élu en Commune VI, Me Demba Traoré.
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Les mêmes rumeurs qui courent les rues de Bamako, font croire que l’accent sera davantage mis sur le genre dans la configuration du nouveau gouvernement. On apprend à ce titre que le nombre de femmes ministres dépassera celui du gouvernement sortant qui en comptait cinq (5). Il en sera de même pour la société civile sur laquelle le président compte pour le chantier qu’il a démarré depuis 2002.
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Mais tout cela reste des rumeurs qui seront confirmées ou infirmées dans les prochaines heures.
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Consultation
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Modibo Sidibé rapidement sur la brèche
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A peine sa nomination, le nouveau Premier ministre s’est mis à la tâche. Ils d’abord été reçu par le président de la République dès la soirée du vendredi. Au cours de la rencontre, ATT lui a adressé ses félicitations et lui a renouvelé sa confiance pour sa réussite dans ses nouvelles missions. Le même jour, le Premier Ministre a reçu les félicitations et les encouragements de ses amis. Le lendemain samedi, il s’est consacré aux échanges avec les acteurs de la scène politique et a reçu une délégation de l’ADP, dans le cadre des consultations. Celles-ci ont continué jusque dans la nuit et devraient aboutir aujourd’hui dans la journée à la formation de la nouvelle équipe gouvernementale.
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QUI EST MODIBO SIDIBE ?
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Il faut sacrifier à un rituel : présenter le nouveau chef du gouvernement, alors même qu’il est connu de tous, exception faite des tout jeunes, ceux qui n’étaient pas à l’école en 1991. Né le 7 novembre 1952, Modibo Sidibé fréquente le lycée français de Bamako (« l’option étrangère » d’alors, logée au lycée Askia Mohamed), et obtient sa maîtrise en Droit public en 1976 à Perpignan, en France.
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OFFICIER DE POLICE ET PROFESSEUR DE DROIT
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Ce fils d’officier de police suivra les traces de son père. Il est diplômé de l’Ecole Nationale de Police de Bamako en 1977, avec à la clé son brevet de parachutiste et son brevet d’armes N°1, à une époque où la police est militarisée. Docteur en Sciences pénales et en Criminologie en 1983 (Aix-en-Provence, France), il est professeur à l’ENA du Mali (1985-1992).
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L’HOMME DES DEUX REPUBLIQUES ET DE TROIS PRESIDENTS
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Comme Alpha et comme ATT, Modibo Sidibé a occupé les plus hautes fonctions sous les 2e et 3e Républiques. En effet, grand commis de l’Etat dès 1984, il est Chef de Cabinet au Ministère de la Défense nationale (1989-1991) et Directeur de Cabinet du Ministère de la Sécurité intérieure (1991). A la chute de la Deuxième République, il est Directeur de Cabinet (Secrétaire général) du Président du Comité de Transition pour le Salut du Peuple, c’est-à-dire d’ATT. On peut, par là, le comparer à Jean-Marie Koné et à Louis Nègre, auxquels le Comité Militaire de Libération Nationale a eu recours après le coup d’Etat de 1968 pour assurer la transition entre l’ancien et le nouveau régime.
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Depuis 1991, sans interruption, Modibo a rang de ministre ou est ministre: un record mondial ! Avec Alpha, il est ministre de la Santé (1992-1997) et ministre des Affaires étrangères (1997-2002). Avec ATT, il est Secrétaire général de la Présidence depuis 2002 avec rang de ministre, c’est-à-dire avec les honneurs, ce qui n’est pas à confondre avec les distinctions honorifiques proprement dites. En effet, il est Commandeur de l’Ordre national du Mali et Commandeur de la Légion d’Honneur française. Il est grand et beau (de petites choses qu’on a dites de Kennedy, Bill Clinton, Modibo Kéïta ou Blaise Compaoré), frère de l’ancien Premier ministre d’Alpha, Mandé Sidibé et de l’ancienne ministre Mme Sy Marie-Louise Sidibé, l’épouse du patriote Victor Sy : cela s’appelle être issu d’un milieu excellent et signifie qu’avec Modibo, c’est un premier qui vient à la Primature.
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