Nouveau gouvernement du Mali : Synthèse et paradoxes

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Lundi 9 septembre 2013, le président IBK a présidé son premier conseil des ministres.
Lundi 9 septembre 2013, le président IBK a présidé son premier conseil des ministres.

Le nouveau gouvernement du Mali vient d’être formé. Attelage rapidement conçu. L’urgence appelle, les défis invitent ! Il commande quelques commentaires, une analyse liée à son visage, son architecture.

 

 

Il faut d’abord saluer la célérité qui a prévalu à sa formation au moment où le pays a besoin que les affaires de la Cité soient vite prises en charge par les décideurs publics quand la communauté internationale n’a eu de cesse de brandir l’onction légitimatrice. Cet esprit de la prise en compte de l’urgence du moment est une bonne chose. Quant au gouvernement proprement dit, il est dirigé par un PM, un peu jeune (49 ans), un homme neuf, “apolitique” au sens partisan. Technocrate ayant déjà officié comme conseiller à la présidence de la République, il y a vingt ans, avant de rejoindre la BECEAO, Oumar Tatam Ly, bénéfice de préjugés favorables. Il ne s’agit pas néanmoins d’un gouvernement de RUPTURE bien que la rupture, à défaut de se faire avec de visages nouveaux, peut l’être avec une politique nouvelle. Au contraire, la SYNTHÈSE a prévalu à sa formation. Synthèse générationnelle et synthèse entre visages anciens et nouveaux par-delà tout âge. L’on voit le retour de trois figures ministérielles du temps du Président Konaré (Moustapha Dicko, Soumeylou Boubèye Maiga, Colonel Sada Samaké). Autre touche de continuité, plus de cinq ministres de la Transition sont reconduits en dépit des chaises musicales (Tiéman Hubert Coulibaly, Général Moussa Sinko Coulibaly, Koumaré, Bruno Maïga, Ag Rhissa, Moussa Bocar Diarra). On ne peut néanmoins pas passer sous silence l’entrée de visages nouveaux dont trois jeunes (Mahamane Baby, Maître Diarra, Moussa Mara…). Ce dernier, Moussa Mara, est le seul candidat jeune émergent ayant eu son bail avec en charge la gestion de l’urbanisme et de la politique de la ville, tremplin devant lui permettre, si bien utilisé, à étendre son impact, le bonifier davantage en termes d’images dans la capitale malienne voire ailleurs. Ce gouvernement n’est pas sans RPM bien que le parti présidentiel est loin de se tailler la part de lion. 4 femmes seulement pour un gouvernement de 34 membres dont 29 ministres de plein pouvoir et 5 ministres délégués, la parité et la promotion féminine prennent un sacré coup d’oubli sinon d’ostracisme même si l’économie et les finances (ministère important) sont confiées à une femme. La diversité raciale (des touaregs) avec la diplomatie confiée à un ancien rebelle touareg revenu dans les bras de la République et confessionnelle (des chrétiens) dans un pays majoritairement musulman est prise en compte, ce qui est une très bonne chose. On notera un ministère consacré à la réconciliation nationale et au développement confié au diplomate Diarra. Pour le cas de l’ancien rebelle, devenu le diplomate en chef, sa nomination envoie une image du Mali à l’extérieur, celle du Visage d’un pays ouvert, tolérant, multiracial, un pays capable de promouvoir ses fils égarés ayant accepté de faire amende honorable. Ce n’est pas une mauvaise chose. Le gouvernement n’échappe pas néanmoins à la pléthore, d’où le regret de ne pas voir les ministères du logement et des affaires foncières fusionner en un seul. L’on peut tout de même reconnaître que c’est loin d’être un gouvernement clanique pour la simple raison que le DEVOIR D’INGRATITUDE du président l’a amené à ne pas privilégier le RPM, son parti, encore moins à nommer les candidats ralliés du second tour. Ce qui dénote d’une certaine idée d’indépendance et du sens de l’État. Il reste néanmoins à juger le gouvernement sur des actes. La rupture, à défaut d’être dans le visage du gouvernement, peut bien s’opérer à condition que soit effective la Volonté présidentielle du changement et la capacité d’innovation et le sens de la rigueur du PM. La réussite ainsi que l’échec de ce gouvernement seront les nôtres. Nous ne pouvons donc que souhaiter sa réussite pour le bonheur du Mali !

Bonne chance à la nouvelle équipe ! Au Travail ! L’urgence et les défis appellent !

 

 

Yaya TRAORE

 

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5 COMMENTAIRES

  1. Je suis surprise de noter que l’analyse passe sous silence manifestement délibéré le poids familial dans le gouvernement, pour un monsieur qui prétend placer son action sous le signe de la rigueur, de l’éthique primaire et qui ose se laisser surprendre en flagrant délit de népotisme à l’aube de son mandat.

    C’est decévant, on ne semble pas le mentionner assez, cela est encore plus révoltant.

    Courage IBK, Bonne chance aux Maliens.

  2. Analyze faible vous oubliez de mentionner le ministee ben barka son neveau ses 2 beau freres et boubou cisse le pote de son fils katio. Certe fite presence familialcestdunepotisme pure et simple.

    • Arrêtez de raconter vos conneries, Boubou Cissé n’est nullement le pote, comme vous le dites, de katio. Renseignez-vous bien avant de vilipender de la sorte.

      Bien à vous

  3. Une très belle analyse. Le mali a plutôt besoin de ces genre d’analyse. Mes encouragement Monsieur

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