Le nouveau gouvernement compte 32 ministres dont 16 reconduits et autant de nouveaux. Parmi les anciens, tous sont reconduits poste pour poste sauf Mme Diallo Madeleine Ba qui quitte l’élevage et la pêche pour la Santé, Hamane Niang qui quitte la Jeunesse et les Sports pour la Culture et Lassine Bouaré qui quitte le Budget pour l’Economie et les Finances.
Une donnée majeure caractérise ce gouvernement. Il est dirigé par une femme et compte en son sein quatre autres femmes, donc cinq contre six dans le précédent. Les femmes gagnent en hiérarchie et perdent en nombre, dira-t-on. Mais le pouvoir décisionnel qu’elles obtiennent par le portefeuille de Premier ministre l’emporte de loin, conformément à l’objectif recherché en la matière.
Autre observation, c’est le retour du Rpm et du Parena au gouvernement, à travers leurs Secrétaires généraux respectifs, Bocary Tréta et Djiguiba Kéïta. Le premier, l’homme à tout faire de l’Adéma puis du Rpm, n’a que trop duré avant d’être nommé à un gouvernement ; et le second, homme de conviction, symbolise un clin d’œil de Att et du Parena à la jeunesse combattante de notre pays, il est honnête, courageux, travailleur, modeste et courtois. Modibo Kadjoké complète la liste de cette jeunesse montante. La nomination de Sidiki Konaté, Directeur sortant de l’ORTM, témoigne de même de la reconnaissance du mérite de l’homme. A ce poste, la passion du service public sera renouvelée, sans nul doute, à hauteur de toutes les attentes lors des élections générales, conformément à la mission de ce gouvernement dans lequel est maintenu le Général Kafougouna Koné pour le même but. Une mission qui justifie la nomination de Daba Diawara (Réforme de l’Etat), cette autre compétence appelée à conférer au gouvernement la réussite nécessaire face à l’enjeu des nouveaux textes en relecture.
Signalons enfin qu’au niveau de l’Adéma, deux ministres (Ibrahima dit Iba N’Diaye et Sékou Diakité) suspectés pour leur ambition de briguer la candidature du parti à la présidentielle 2012 quittent le gouvernement pour deux puissants nouveaux ministres (Soumeylou Boubèye Maïga qu’on ne présente plus et Yacouba Diallo de l’ACI). Côté Urd, M. Amadou CISSE dit Djadjiri, Ministre des Mines, un modèle d’humilité, d’efficacité et de sagesse, s’ajoute aux ministres Abdoul Wahab BERTHE et Salikou SANOGO.
Nouveau gouvernent :
Des choix, des impositions !
La nomination d’une dame à la tête du gouvernement au Mali continue d’alimenter les débats et d’être saluée par les différentes couches socioprofessionnelles. C’est dans cette atmosphère bon enfant que la composition du gouvernement est intervenue une semaine après la démission de Modibo Sidibé et de son équipe. Un choix qui laisse à méditer.
Cette équipe que dirige Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé est certainement l’avant dernier gouvernement du Général Président. Nommée à une période très difficile de la vie de la Nation par le fait qu’elle aura la lourde tâche de porter le chapeau de l’adoption des textes tels que la peine de mort, la réforme constitutionnelle, le fameux code de la famille et des personnes, l’équipe de Cissé Mariam a du pain sur la planche.
A 12 mois de la présidentielle qu’il ne participe pas, selon la Constitution, ATT a nommé une dame à la primature et l’a faite entourée des femmes et des hommes qu’il faudra juger à la tâche. Même si certains sont connus déjà dans l’administration publique ou dans le privé d’avoir géré des services souvent stratégiques.
Au vu de sa composition, il est vite aperçu que l’opposition à travers Bocari Tréta (Rpm) et Djiguiba Kéïta dit PPR (Parena) sont représentés dans le gouvernement de Mme Cissé. Ceci dénote de la volonté du Président ATT à revenir à ses premiers amours, la gestion consensuelle du pouvoir. En plus, il n’a pas manqué à honorer la presse malienne à travers un acteur, un homme engagé pour sa patrie, notre confrère et doyen Sidiki N’Fa Konaté. L’arrivée de Amadou Cissé dit Djadjiri (Urd) et Yacouba Diallo (Adéma Pasj) dénote de l’endurance et de la rigueur de ce gouvernement de mission. Des hommes qui occupent des postes très stratégiques et importants. Puis, il faut rendre hommage au choix fait à la jeunesse à travers Modibo Kadjoké (Cnid), un combattant, un patriote qui avait en main l’Apej jusqu’à sa nomination.
Ce gouvernement qui a du pain sur la planche, a en son sein des impositions. Bien sûr qu’il y a des choix incontestables et incontestés aussi. Qu’à cela ne tienne, l’honneur revient à ATT d’avoir tenu sa parole de pouvoir réconcilier la classe politique pour l’organisation d’une élection paisible en 2012
. B. DABO