La nomination de Moussa Mara à la Primature n’aura surpris que ceux qui sont loin du Château. Le principe est en train d’échafauder sa succession, et donc, l’exclusion de ses anciens camarades du Rpm. Ça ne vous rappelle pas l’histoire d’un certain IBK ?
Si la nomination de Moussa Mara à la Primature est saluée par certains, d’aucuns n’arrivent toujours à s’y faire. De ce côté, on peut citer les faucons du Rpm, à tout le moins ceux qui se sentent de plus en plus esseulés en son sein. Mais, certainement aussi, ceux-là qui n’ont toujours pas compris le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta.
Ce dernier et le nouveau Premier ministre, adversaires d’hier et complices après la mort politique d’IBK évitée de justesse (grâce surtout à l’indulgence de Mara), entretiennent un deal. Celui de faire parvenir à la présidence du Rassemblement pour le Mali (Rpm), après une fusion qui se prépare d’ailleurs, le jeune Moussa Mara. Lequel deviendra de facto le chef du gouvernement et celui du parti présidentiel. À quelle fin ?
Avant d’y répondre, un petit rappel s’impose. Le scénario en échafaudage ressemble à s’y méprendre à celui dont a bénéficié l’actuel président de la République. Quand il devenait Premier ministre sous la présidence d’Alpha Oumar Konaré, Ibrahim Boubacar Keïta faisait figure d’intrus dans la famille Adéma. Il le restera pendant plus de six ans, non sans avoir été pistonné pour prendre la tête du parti Adéma. Le chef-d’œuvre était de l’alors président de la République, Alpha Oumar Konaré. Celui qui en a bénéficié, excepté que la mayonnaise qui lui est très vite monté à la tête en se croyant dauphin naturel du président Konaré, est celui-là même qui ambitionne de rééditer ce scénario. À quelques exceptions près.
En effet, selon nos informations, le prochain congrès du Rpm devrait consacrer Moussa Mara président du Rpm, via une fusion qui se prépare dans les couloirs du Château. Ainsi, le jeune maire de la Commune IV pourra sérieusement penser à la succession d’Ibrahim Boubacar Keïta à la tête de l’Etat malien. Mais avant, il devra véritablement s’imposer comme chef du parti présidentiel et chef incontesté et incontestable de l’équipe gouvernementale. Ce que le désormais ancien Premier ministre, Oumar Tatam Ly, n’aura pas réussir à faire. À sa décharge, il faut dire que ni le secrétaire général du Rpm, Boucary Téréta, ni le fils du président ne lui ont facilité la tâche. C’est donc un Oumar Tatam humilié qui a dû se plier à la volonté du prince du Château.
Au demeurant, se pose une question : ce plan secret peut-il prospérer ? Ce qui est sûr, un pays en crise n’a vraiment pas besoin de ces calculs politiciens qui riment avec contournement de problèmes.
Dioukha SORY