Modibo Sidibé, chef du nouveau gouvernement ?

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La rumeur court, folle et fofolle. Dans les cercles du pouvoir, comme dans les salons feutrés de notre capitale, il est cité comme le probable successeur de « Pinochet », à la tête de la primature.

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Cependant, deux questions sur toutes les lèvres : le secrétaire général de la Présidence de la Rue publique et ami personnel du chef de l’Etat, fera t-il un bon Premier Ministre ?

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Saura t-il se hisser au diapason de son prédécesseur, dont l’intégrité et le sens de l’Etat n’ont pas, malgré son âge, pris une ride ? Autant d’interrogations qui divisent l’opinion.

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« C’est un homme de l’ombre, peu connu du public malien. Ce qui peut constituer pour lui un avantage, mais aussi un handicap ».

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Les gestes hauts et forts, ce septuagénaire, qui a requis l’anonymat, semble bien connaître l’homme : il l’a côtoyé dans une autre vie, en tant que chef de la diplomatie malienne, sous Konaré 1er. Et notre interlocuteur d’ajouter, avec un air sérieux : « Il est compétent et dynamique. Mais l’image qu’il donne de lui –même ne rassure pas sur sa capacité à piloter un gouvernement ».

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Réputé « imbu » de sa personne, hautain et peu sociable, Modibo Sidibé –puisque c’est de lui qu’il s’agit –semble être victime d’un jugement de faciès.

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Pour le reste, ce diplômé de criminologie, ex- professeur à l’Ecole Nationale d’Administration et Colonel au sein de la Police Nationale a été, pendant cinq ans, la tête de proue de la diplomatie malienne. Discret, on ne lui connaît aucune coloration politique. Ce qui, dans le contexte actuel, plaide en sa faveur. Au lendemain de cette présidentielle mouvementée, la nomination d’un chef de gouvernement, issu d’un parti politique –connu ou inconnu –n’est pas une panacée pour ce qui pourrait être le dernier mandat du Généralus léopardis, à la tête de notre pays.

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« C’est un atout, qu’il partage avec l’actuel Premier Ministre. C’est primordial, si le chef de gouvernement veut imposer, à ses Ministres, la culture du résultat », poursuit notre interlocuteur.

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Réputé homme de réseau, Modibo Sidibé disposerait d’une chaîne d’amitiés, dissimulées dans les plus hautes sphères de l’Etat.

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De sources concordantes, plusieurs Ministres lui doivent leur présence au sein du gouvernement. Entre autres, Abou –Bakar Traoré, Ministre de l’Economie et des Finances ; Boubacar Koïta, Ministre de l’Equipement et des Transports ; Me Fanta Sylla, Ministre de la Justice etc… A tout cela s’ajoutent, dit –on, les « Dégés » et « Pédégés » nommés, sur ses propositions, et qui lui obéissent au doigt et à l’œil.

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Même à la Sécurité d’Etat, assure t-on, il dispose d’un redoutable réseau d’informateurs, à sa seule et unique dévotion.

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Autre atout de Modibo Sidibé : on ne lui reconnaît, du moins pour l’instant, aucune casserole susceptible de réveiller les morts.

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Un choix cornélien

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Mais pour le « malien d’en bas » le tout –nouveau chef de l’Etat, élu au premier tour de la présidentielle du 29 avril dernier gagnerait à réfléchir davantage. Afin de débusquer l’oiseau rare.

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« J’ignore ses compétences, mais je suis frappé par son manque de charisme. Pour un chef de gouvernement, l’une ne peut aller sans l’autre » nous confie, un de ses voisins de quartier. Pour lui, le principal handicap du secrétaire général de la Présidence de la Rue publique reste l’image austère, qu’il dégage.

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« Dans ce quartier, il ne rentre chez personne. Et personne n’entre chez lui. Dans le bonheur, comme dans le malheur », indique t –il.

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Dans une société, comme la nôtre où, l’homme est jugé à l’aune de sa « sociabilité », ce caractère est, à tort ou à raison, assimilé à la méchanceté. A l’indifférence de soi, vis-à-vis des autres.

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Cette image, Modibo la porte. Comme la boue porte son odeur.

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Son caractère froid et sa mine, réputée « serrée », donne de lui l’image du parfait flic. Ou du criminologue, voyant le mal partout.

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Un trait de caractère qui lui enlève, d’office, la qualité de rassembleur, que requiert une telle charge. « Un premier Ministre doit être, avant tout, un homme ouvert, un rassembleur », un haut fonctionnaire de la Primature. Avant de préciser, le sourire aux lèvres : « l’homme, qui est censé occuper ce poste doit avoir ces deux qualités, pour faire travailler des Ministres, venant d’horizons divers ».

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Prévue, en juillet prochain, au lendemain des législatives, la formation du nouveau gouvernement sera confiée à Pinochet.

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Alors que ce dernier, fatigué, s’apprêterait à présenter la démission de son équipe, le chef de l’Etat vient de lui renouveler sa confiance, en lui confiant la formation du prochain gouvernement.

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C’est, en décembre prochain, date prévue pour le départ de Pinochet de la Primature, que le chef de l’Etat nommera son successeur.

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Pour la plupart de nos interlocuteurs, Modibo Sidibé ne manque pas de jougeotte, ni de compétence pour succéder à « Augusto Pinochet ». Mais de là, à lui confier ce poste, il n’y a qu’un pas qu’ils se gardent bien de franchir.

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« Un homme n’est aussi dépendant des autres, que celui qui recherche les honneurs », dit un adage, bien de chez nous.

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Le Mollah Omar

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