A dix jours de l’investiture du président réélu, la nomination du futur PM est sur toutes les lèvres. ATT attendra-t-il la fin des législatives en Août 2007 ? Nommera-t-il un nouveau chef de gouvernement tout de suite après la cérémonie, comme ce fut le cas en 2002 ? Qui ? A ce sujet, deux noms sont abondamment évoqués.
Le premier est Modibo Sidibé, Contrôleur général de Police, ministre de la République de 1992 à 2002 et actuel Secrétaire général de la présidence de la République depuis. Le second est Soumaïla Cissé, ancien ministre, président d’honneur de l’Urd et président de la Commission de l’Uemoa. ATT, pour certains analystes, devrait volontiers choisir un bon gestionnaire, hors de toutes les chapelles politiques et les deux grands commis de l’Etat semblent effectivement avoir des atouts pour répondre à ces critères. Cependant, à écouter les commentaires sur l’un aussi bien que l’autre, on n’entend hélas pas que des éloges. A tort ou à raison.rn
Pour la nomination d’un nouveau premier ministre, c’est le nom du Contrôleur général de Police, le ministre Modibo Sidibé, Secrétaire général de la présidence de la République depuis 2002, qui revient sans cesse dans toutes les conversations, au point que certains en font une fixation. Mieux, dans les couloirs de la Présidence et de son Secrétariat général en particulier, on prend très au sérieux l’information selon laquelle, le président Amadou Toumani Touré pourrait nommer le ‘’flic’’ à ce poste. On apprend ainsi qu’un groupe ad hoc, composé de certains conseillers de la présidence de la République, mène déjà le lobbying à cette fin.
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Pourtant, des analystes proches des arcanes du pouvoir ne voient pas d’un bon œil l’ascension de cet homme très discret et assurément gros travailleur à ce niveau de responsabilité. Leurs griefs ? Il serait un fin manipulateur et les mauvaises langues vont jusqu’à redire par rapport à sa supposée mainmise sur la police dirigée par un homme dont l’épouse est sa secrétaire particulière. Ses détracteurs mêlent son nom à certains actes qui ont fait couler beaucoup de salive tels l’éviction d’Abdoulaye Garba Tapo ou la nomination de Me Fanta Sylla (une de ses protégées ?) en qualité de Garde des sceaux.
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Le second ‘’premier ministrable’’ est l’actuel président de la Commission Uemoa. L’ancien rival d’ATT en 2002, devenu son ‘’allié objectif’’ en 2007, serait lui aussi dans le starting block. Redoutable gestionnaire et nanti d’un impressionnant carnet d’adresses à l’étranger, le président d’honneur de l’Urd aurait pu être d’un grand apport à ATT si tout allait bien au sein de son parti. Or l’homme est fortement contesté par une frange importante des cadres du parti, qui ne lui pardonnent pas son immixtion dans le jeu politique au profit des hommes qui lui sont favorables.
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La candidature de l’ancien premier ministre du président Konaré au poste de député de Niafunké à l’Assemblée nationale et dans la foulée, la ‘’partialisation’’ de ces législatives entre partisans et adversaires de Soumaïla au sein du parti même, sont autant de handicaps à sa promotion, du point de vue de ses détracteurs. Cela suivant la logique que celui qui peine à gérer sa maisonnée en bon père de famille ne saurait être apte à diriger un village.
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Le président Amadou Toumani Touré devrait, entend-on un peu partout, se méfier d’un tel choix. Il pourrait fortement le regretter tout au long de son second mandat.
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En revanche, il aurait tout à gagner, s’il faisait appel à un homme qui ne serait d’aucune chapelle politique, mais qui soit tout simplement un bon gestionnaire.
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Sory Haïdara
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