MNLA et nouveau gouvernement malien : On ne va pas ergoter sur la sémantique

4
Un tonneau peint aux couleurs du MNLA à la frontiere du Mali et du Niger. RFI
Un tonneau peint aux couleurs du MNLA à la frontiere du Mali et du Niger.
RFI

IBK a donc tenu parole pour  ce qui  est de son premier gouvernement. En confiant d’abord les rênes de l’équipe à ce cadre de la BCEAO à la voix  basse et rassurante, il donne déjà un signal fort sur son orientation première : sortir le Mali de la léthargie économique.

 

 

Les tombereaux d’euros que la communauté internationale a promis  sont autant de raisons expliquant l’arrivée de ce cadre de la“Banque des banques” de l’Afrique de l’Ouest à la primature malienne.

 

 

Que dire de l’équipe dans son ensemble?

Un gouvernement, c’est à la fois une posologie qui allie  confiance, compétence, équilibre ethnique et, dans le cas du Mali, un mélange subtil d’origine confessionnelle.

 

 

Là aussi, la scanographie de la nouvelle équipe fait entrevoir que “Kankélétigui” (celui qui n’a qu’une parole en Bambara) ne s’est pas parjuré, en réussissant, en tout cas sur le papier, ce gouvernement de large rassemblement ou plutôt cette alchimie qui semble répondre à l’attente de l’opinion.

 

 

Ainsi Soumeylou Boubeye Maiga  hérite du portefeuille ô combien sensible de la défense. On peut dire sans risque de se tromper que tous les problèmes qui ont plongé le Mali dans cette longue crise découlent de la problématique liée à la défense.

 

 

Le Mali aurait été capable de repousser les djiadistes qu’on n’en serait peut-être pas là, aujourd’hui.

D’ailleurs n’est-ce pas le justificatif phare (libérer le Nord) qu’a brandi par le désormais général Amadou Haya Sanogo  pour s’emparer du pouvoir le 22 mars 2012 ?

 

 

Le général Sinko Coulibaly, qui demeure à l’Administration territoriale, est aussi la preuve qu’IBK est soucieux des perspectives électorales. Pour avoir réussi la présidentielle 2013, une prouesse dans ce pays “crisé”, l’ancien dircab du général putschiste Amadou Sanogo était naturellement tout indiqué pour organiser les prochaines législatives, un rendez-vous qui tient à cœur au nouveau locataire du palais de Koulouba.

 

 

En effet, il faudra à IBK une majorité franche au Parlement pour appliquer le programme pour lequel il a été élu ; d’où d’ailleurs les strapontins qu’il a donnés à certains de ses alliés, pour qu’ils lui donnent le même coup de pouce aux  prochaines députations.

 

 

La seule fausse note dans ce casting gouvernemental est la sortie du MNLA, qui s’est mis à ergoter sur la dénomination du département que va diriger Cheick Oumar Diarra : ministère de la Réconciliation nationale et du Développement des régions du Nord.

 

 

On ne sait pas exactement ce qui chiffonne ces Touarègs, qui ont été les premiers à faire le coup de feu contre la garnison de Menaka le 17 janvier 2012 (prélude à l’embrouillamini politico-militaire), qui se sont ralliés aux djiadistes avant de s’en démarquer, mais pour l’heure la seule préoccupation de la majorité des Maliens n’est plus aux appellations des ministères, mais aux urgences, et elles ont pour noms : emplois, réconciliation, organisation de l’armée. Et puis après tout, peu importe la calebasse, pourvu qu’elle contienne du “djapal” (1) appétissant. C’est à l’aune des résultats obtenus qu’on mesure l’efficacité d’un ministère, pas à sa dénomination.

 

 

L’accord préliminaire signé à Ouaga le 18 juin 2013 devra être affiné, et de nombreuses questions, surtout celle du Nord, devront être traitées. N’est-ce pas la meilleure voie pour exorciser durablement les vieux démons sahélo-sahariens ?

Le MNLA serait en tout cas bien inspiré de continuer à accompagner le processus enclenché, au lieu de s’arc-bouter à des détails oiseux.

 

 

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana /  

Source: lobservateur.bf/

Commentaires via Facebook :

4 COMMENTAIRES

  1. Bonjour,
    Le gouvernement d’ouverture crée au Mali, après l’élection de Ibrahim Boubacar Keïta comme Président de la République et le choix de Oumar Tatam Ly comme Premier Ministre, engendre un bon dosage entre diverses sensibilités.

    Un tel gouvernement, avec, en plus, un ministère de la réconciliation nationale, est un prélude à la réconciliation nationale, qu’il impulsera et pilotera.

    Avec une telle configuration, le dialogue pour la réconciliation nationale sera piloté par le gouvernement, à travers ce ministère de la réconciliation nationale, en liaison avec le médiateur et la commission dialogue et réconciliation du Mali.

    Une BONNE SYNCHRONISATION entre les trois entités (gouvernement, commission dialogue et réconciliation et médiateur) EST INDISPENSABLE pour des résultats probants, une paix et une réconciliation nationale durables.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    EXPERT TIC ET GOUVERNANCE
    E-mail: Webanassane@yahoo.com

  2. Les accords de Ouagadougou a été signé entre les rébelles TOUAREGS ET UN GOUVERNEMENT TRANSITOIRE NO LEGITIME,c´est pour cela que ces Rébelles Touaregs n´ont rien appliqué dans l´accord,donc c´est maintenant qu´ils veulent que ces accords signés, par les Transitaires qui ne sont plus responsables de la Nation, soient suivies par le GOUVERNEMENT LÉGITIME.
    Beaucoup des alliés du Mali avaient coupés leurs aides du Mali parceque le pays était dirrigé par un Gouvernement Transitoire.
    IBK ce legitime chef du Mali va LIBERER TOTALEMENT LE TÉRRITOIRE DU MALI,et INSTALLÉ L´ORDRE NATIONAL PARTOUT AU MALI.
    QUE LES TOUAREG DU MNLA CHERCHENT A SE METTRE DANS LE RANGS DES CITOYENS MALIENS,c´est TOUT.

  3. C’est vous (le pouvoir et certains journaux Burkinabe) qui leur ont prete plus qu’une oreille attentive. Vous (je m’excuse aupres de la pop burkinabe qui n’est pas concernee) leur avez ouvert vos bouches, portefeuille, maison-HOTELS- etc… JE N’ARRIVERAIS JAMAIS A COMPRENDRE QUEL INTERET AVAIT BLAISE COMPAORE A ALLER SORTIR UN AG BILAL BLESSE DES GRIFFES DE SES COPAINS DJIHADISTES.
    Mais comme la diplomatie est LE CHANTAGE LEGALISE A L’ECHELLE INTERNATIONALLE, peut etre qu’il a en tete de se servir de “ce service que je t’ai rendu” pour pouvoir obtenir quelque chose de Bamako…. un jour, …peut etre lointain ou proche

  4. Tout le monde peut se faire confectionner un drapeau.Ça n’a rien d’extraordinaire.On en voit partout; les pirogues, les chevaux,les transports en commun,les ânes…..
    Par ailleurs, La situation économique de beaucoup de pays reste très difficile.

Comments are closed.