Ministère de la Jeunesse et des Sports :PPR, un aventurier isolé !

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« Prêt Pour la Régression », le slogan n’est pas trop fort pour dépeindre l’arrivée de l’opposant le plus affiché au régime d’ATT au département des sports et de la jeunesse. Un siège-piège qui a déjà fait sauter plus d’un parmi les affamés de strapontin politique. Djiguiba a-t-il les moyens pour inverser la tendance ?

En récompense de ses nombreuses années de gymnastique et de gesticulations politiques, orientés contre le PDES, Djiguiba Kéita peut remercier Dieu de lui avoir permis de ramasser derrière Tièbilé Dramé un poste ministériel, sous ATT. Il peut aussi remercier le même Dieu de lui avoir donné un fauteuil dont l’appellation sonne mieux à l’oreille qu’un « ministère des zones arides et semi-arides », déjà occupé par son mentor sous Alpha.

Mais, comme disent les Ivoiriens « PPR est arrivé au terminus ». Dans la réalité, l’aperçu métaphorique de ce département laisse apparaître sa véritable image. En cinquante ans d’indépendance du Mali, il reste le seul département ministériel dont les locaux n’ont subi aucun changement. Et derrière certaines portes fermées de ces bâtiments, rangés en salles de classe, se cachent de véritables démons qui aspirent tout sauf au développement du sport et de la jeunesse au Mali. Inutile de chercher à savoir comment sont partis en catastrophe des ministres compétents comme Adama Koné et Moussa Balla Diakité (qui vient du même parti que Djiguiba). Et le dernier Hamane Niang, doit son salut à l’image respectueuse qu’ATT garde de sa famille.

Le football, une affaire des proches du président !

A côté de ses détracteurs, tapis dans l’ombre au sein du ministère des Sports et de la Jeunesse, le nouveau ministre PPR, aura aussi, sans doute fort à faire pour jouir d’un droit de regard sur la gestion financière des différentes fédérations sportives, notamment celle du football, ou règne une véritable mafia sicilienne à connotation familiale ou régionale. Il risque de reporter sa révolution lorsqu’il se hasardera à fourrer son nez dans certains comptes bancaires de cette fédération, notamment celui qui encaisse les fonds des subventions FIFA. Aussi, s’il ne souhaite pas de peaux de banane sur son chemin ministériel, PPR doit fermer les yeux sur les conditions d’attribution de marchés, surtout des transports des différentes équipes, ainsi que de la restauration de nos sélections nationales.

Un conseil : il ne doit aucunement vexer nos patrons du sport roi sur les tenants et les aboutissants des contrats Airness, Orange…Et même l’exclusion de la Sotelma dans le parrainage de nos clubs.

Au-delà des sports, le nouveau ministre des sports et de la jeunesse court le danger de passer une année pas du tout sabbatique lorsque sa curiosité l’amènera à fouiller dans certaines casseroles, comme celle du Programme d’Assistance à la Jeunesse Malienne(PAJM), instauré par le sommet France-Afrique, tenu dans notre pays, pour soutenir les projets de développement initiés par les jeunes.

Djiguiba, un missionnaire au profit de son parti !

En réalité, personne n’est dupe, contrairement à Hamane Niang qui a hérité de ce poste en raison de ses prouesses à la tête de la fédération malienne de basketball, la venue de Djiguiba Kéita au MJS ne vise autre qu’à prendre la part du gâteau de sa formation politique.

Bref, au Mali, les intérêts individuels à la sauce politique semblent trop souvent être la source de la pression pour une recomposition de l’équipe gouvernementale. Certes, le jeu politique lui-même se fait au gré de l’opinion et des intérêts du moment, mais à trop s’y assujettir dans une savane où le vent souffle fort dans tous les sens, on perd forcément le nord, surtout lorsqu’il s’agit d’un bélier blanc. La tabaski viendra.

Moustapha Diawara

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