Au moment où l’ancien directeur général de l’Ecole nationale d’ingénieur (ENI), prenait ses nouvelles fonctions de ministre en charge de l’Agriculture, le tableau du secteur agricole affichait des défis immenses et prioritaires les uns que autres : redynamisation du secteur coton, amélioration de la production et de la productivité céréalière à travers un approvisionnement du monde paysan en intrants et matériels agricoles, suivi et évaluation des programmes et programmes initiés par le président de
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La tâche n’est donc pas aisée pour le nouveau ministre de l’Agriculture, tenu par un devoir de résultats.
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Occupant plus de 20% du budget national, le secteur de l’agriculture demeure un des principaux moteurs du développement du Mali, pays à vocation agro-pastorale. En le nommant ainsi à la tête du département de l’agriculture, le président de
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Et, l’accomplissement de la mission qui lui est ainsi assignée passe, lui impose de trouver ici et maintenant des solutions idoines à certaines équations. Bref, Tiémoko Sangaré doit traduire en actes concrets les orientations inscrites dans le « Programme de développement économique et social, PDES » du chef de l’Etat en matière de développement agricole. Lesquelles orientations occupe une place de choix dans Loi d’orientation agricole, adoptée l’année dernière par l’écrasante majorité des députés de la législature précédente, s’articulent autour d’un certain nombre d’axes prioritaires sur lesquels le président ATT fonde beaucoup d’espoirs.
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Pour atteindre cet objectif majeur, le nouveau ministre de l’agriculture doit s’ingénier dans la recherche de solutions durables à certaines préoccupations des producteurs. Il s’agit de l’approvisionnement en intrants et matériels agricoles, la réorganisation du monde paysan, notamment en zone Office du Niger (où la gestion de l’épineuse question de la redevance eau et l’attribution de terres cultivables demeurent des priorités), le renforcement des capacités des agents des services de protection des végétaux pour la prévention et la gestion des attaques des oiseaux granivores, et autres déprédateurs, etc. Constituant la principale cause d’endettement, d’une part, des paysans et de la baisse régulière de la production agricole, d’autre part, ces préoccupations demeurent un véritable casse-tête pour les producteurs. Son prédécesseur, Seydou Traoré, qui avait vu ses ambitions à la hausse en matière de production, tablait sur plus de 400.000 tonnes de céréales, contre plus de 300.000 tonnes pour la campagne écoulée. La priorité pour Tiémoko Sangaré est de concrétiser cet objectif avant d’ouvrir des nouveaux chantiers.
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S’il y a un domaine où le ministre de l’agriculture est fortement attendu, c’est sans nul doute la réorganisation et la redynamisation du secteur du coton où la production est en baisse considérable ces dernières années. Le secteur, qui constituait un des piliers de l’économie de notre pays, est aujourd’hui à la croisée des chemins.
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Avec une production annuelle estimée à plus 800.000 tonnes, notre pays qui est resté des années durant 1er producteur de coton sur le continent a vu sa production chuté de façon vertigineuse avec seulement 400.000 tonnes la saison précédente.
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Comme si la baisse de production ne suffisait pas, la chute du prix des matières premières est venue en ajouter aux souffrances d’un secteur qui assiste, impuissant, à l’amoncellement inéluctable des nuages de la privatisation à l’horizon. Comment redonner au coton malien ses lettres de noblesse? Que faut-il faire pour réussir la privatisation?
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Autant d’équations, dont la réponse aux inconnus exige du nouveau ministre une compétence et un sens de la responsabilité. Tiémogo SANGARE réussira-t-il le pari ? Rien n’est moins sûr.
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Le suivi et l’évaluation des projets et programmes initiés par le chef de l’Etat, sur financement du gouvernement de notre pays et de ses partenaires, doivent faire également l’objet d’une attention assez particulière de la part du ministre Tiémoko Sangaré. Le président ATT, qui a averti qu’il sera intransigeant sur les résultats, ne reléguera nullement de tels projets de grande envergeure au second plan. Au nombre de ces projets et programmes figurent notamment le Programme de mise en valeur du Moyen Bani dans la région de Ségou.
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Véritable ouvrage et outil efficace en matière de développement rural, ce vaste programme d’un financement de plus de 22 milliards de francs CFA, grâce au partenariat entre le FAD, l’ OPEP et gouvernement du Mali, est à l’origine de la réalisation du seuil de Talo et de l’aménagement de plusieurs hectares cultivables. A celui-ci s’ajoute le Projet de développement rural intégré de Kita, PDRIK, dont la concrétisation doit consister en l’aménagement de périmètres irrigués et à la mise en œuvre d’actions de développement, notamment en matière d’approvisionnement en eau potable et la réalisation de pistes rurales et d’infrastructures scolaires et sanitaires. Il y a également le Projet de développement rural intégré en aval du barrage de Manantali, PDIAM, dont la réalisation doit permettre la réduction de la pauvreté et du taux de chômage dans la localité à travers la création de plus de 2.400 emplois.
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Autant de grands chantiers sur lesquels le chef de l’Etat fonde beaucoup d’espoirs pour réussir son second mandat en matière de développement agricole. Le suivi de l’application des objectifs de ces chantiers est obligatoire pour le ministre Tiémoko. La réussite de sa mission passe nécessairement par ces différents points. Pourra-t-il relever le défi de cette révolution verte ? Attendons de voir.
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Issa Fakaba SISSOKO
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