Au Mali la fronde sociale ne faiblit pas. Le secteur de la santé est toujours en grève et les enseignants du primaire et du secondaire viennent de rejoindre les rangs des grévistes aux côtés de leurs collègues de l’enseignement supérieur. La nomination du nouveau Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga n’a pas apaisé les esprits.
« Trop c’est trop ! La santé, c’est un droit, l’éducation, c’est un droit ! » Sur le parvis de la Bourse du travail, une petite poignée de militants scandent ces slogans à intervalles réguliers. La police a tenté plusieurs fois de les chasser sans succès. Le collectif « Trop c’est trop » veut pousser le gouvernement à trouver une solution aux différentes grèves.
« Nous ne soutenons pas les grévistes, nous ne sommes pas contre le gouvernement, mais nous revendiquons un droit qui dit que l’éducation et la santé sont des droits fondamentaux, explique Amara Sidibé, un porte-parole du collectif. Et qui peut nous octroyer ce droit aujourd’hui ? C’est le gouvernement et c’est au gouvernement de trouver une solution. »
Du côté des grévistes, on ne décolère pas et la nomination du nouveau Premier ministre est accueillie avec circonspection. « Nous pensons que quand un gouvernement signe des engagements, il doit satisfaire à ces engagements. Il a toute la responsabilité. Et c’est ça le problème aujourd’hui, quand vous voyez que tous les syndicats sont en grève : c’est que le gouvernement signe des PV de conciliation, mais au moment de la mise en oeuvre il se rétracte, dénonce Issoufi Maïga, secrétaire général adjoint du syndicat national de la santé. Maintenant qu’il y a un nouveau Premier ministre, ça ne nous amène pas à signer une trêve. On va se remettre autour de la table, que nuos n’avons jamais quittée, et trouver un consensus pour que la population puisse avoir ce qu’elle veut. »
Le nouveau Premier ministre a quant a lui visité deux hôpitaux de Bamako ce lundi 10 avril, en promettant que son futur gouvernement se saisirait du problème dès sa formation.