Une convocation urgente adressée aux ministres Sidiki N’Fa Konaté (communication), Kafougouna Koné (administration Territoriale) et Daba Diawara (chargé de la reforme de l’Etat) par la présidence de la République vendredi dernier aux environs de 20 heures, a suscité de nombreuses supputations au sein de la classe politique.
La qualité et surtout le portefeuille des invités obligent ! Pourtant annoncée, le premier Ministre Madame Kaïdama Sidibé brillera par son absence.
La chose n’était tout simplement pas habituelle. C’est aux environs de 20 heures dans la nuit du vendredi 17 septembre dernier que les ministres cités se sont rendus au Palais présidentiel sur convocation expresse du locataire des lieux. Il nous revient que le premier Ministre était également attendu. Mais pour des raisons non élucidées, elle ne s’est pas rendue sur place.
Si aucune information n’a filtré de l’entretien que les trois autres personnalités ont eu avec leur hôte, leur statut et missions initiales permettent cependant de lever un coin de voile sur la nature du sujet à l’ordre du jour.
Puisqu’il s’agit de Ministres respectivement chargés de la communication, de l’organisation des Elections et de la reforme constitutionnelle, tous profondément impliqués dans l’organisation de la reforme constitutionnelle, on imagine aisément que la question portait sur cet aspect justement au centre des préoccupations de l’actuel gouvernement.
Mais l’heure de la convocation et surtout la précipitation l’ayant caractérisée n’ont pas manqué de susciter des commentaires. Certains allant jusqu’à faire état d’un probable abandon dudit projet.
Il faut en dire que la contestation a aujourd’hui tendance à grandir. De nombreux partis politiques et groupes sociaux ont en effet émis des réserves sur le projet qui, manifestement, comportent des points conflictuels comme la référence à la charte de Kurunkafukan. Ce, au motif qu’il existe des préceptes et chartes édictés par d’autres souverains ayant régné dans le creuset de l’empire du Mali à l’origine de Kurunkafukan. Il y a donc un risque de heurter des sensibilités socioculturelles et ethniques, voire d’ouvrir la voie à des revendications identitaires. Toute chose qui constituera une grave menace pour le concept de Nation dont le pays se targue.
Rappelons que l’idée d’une reforme constitutionnelle au Mali a été, pour la première pendant l’ère démocratique, initiée par l’ancien président de la République, Alpha Oumar Konaré. Mais suite à un important mouvement de contestation et par souci de préserver la paix sociale et la cohésion nationale, l’initiateur a tout simplement abandonné le projet.
B. S. Diarra