Le Gouvernement malien au coeur d''un scandale : Le ministre Hamed Sow rattrapé par son passé au CDE

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Notre confrère, « Le Républicain », avait révélé une affaire pas nette entourant la « démission » du nouveau ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau, Hamed Sow du Centre pour le développement des entreprises (CDE), une structure de l’Union européenne, basée à Bruxelles (Belgique). Malgré les dénégations de la délégation de l’Union européenne à Bamako, « Les Echos » est à mesure de prouver le scandale qui éclaboussera le gouvernement.

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Les faits ? Notre compatriote, Hamed Sow, qui a fait sa carrière au Centre pour le développement de l’entreprise (CDE), comme chef d’unité, puis comme directeur, a été accusé, en mars dernier, à la suite de dénonciations internes, de créer des conflits d’intérêt dans l’attribution des fonds du CDE, une structure de l’Union européenne.

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L’Office européen de lutte anti-fraude (Olaf), qui est une direction générale attachée à la Commission européenne, chargée de mener des enquêtes dès lors que des soupçons de fraudes, irrégularités au détriment des finances communautaires lui sont rapportés, a été saisi et a déclenché une enquête en décembre 2006 à charge du directeur du CDE.

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D’après les faits qui lui sont reprochés, Hamed Sow aurait, dans le cadre de ses fonctions de chef d’unité puis de directeur du Centre de développement des entreprises, favorisé l’attribution de subventions par le CDE à des entreprises dont il serait actionnaire.

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Effectivement, comme l’a révélé « Le Républicain », dans le cadre de ses enquêtes, une mission de l’Olaf a séjourné au Mali et a eu des contacts avec des notaires et d’autres pontes du monde des affaires.

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En juin 2007, Hamed Sow a démissionné de son poste. Pour certains observateurs, il l’a fait plus pour se mettre à l’abri et ne pas subir une suspension le temps des enquêtes, que « pour se mettre à la disposition de son pays » comme cela a été distillé dans la presse.

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Mépris du peuple et des partenaires

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Le gouvernement malien était au courant depuis le 24 septembre 2007 des accusations de son employeur contre lui, puisque depuis cette date, une correspondance (voir fac-similé) a été adressée au Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga, avec ampliation à la délégation de l’Union européenne à Bamako et à l’ambassadeur du Mali à Bruxelles, S. E. M. Ibrahim Bocar Ba.

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Dans cette correspondance restée sans suite d’après nos informations, l’Olaf demandait au gouvernement, « dans le cadre des excellentes relations qui prévalent entre le Mali et la Commission européenne », de lui prêter assistance dans le déroulement de son enquête au Mali « par exemple en désignant une instance officielle qui posséderait les compétences nécessaires à l’accomplissement des démarches à réaliser avec les enquêteurs de l’Olaf chargés du dossier ».

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Pour toute réponse, M. Sow a été nommé par le président Amadou Toumani Touré au poste stratégique de ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau en remplacement de Hamed Diané Séméga (à qui le Vérificateur général reproche une dépense de 11 millions de F CFA en un jour dans l’achat de thé), muté au « juteux » poste de ministre de l’Equipement et des Transports. Ces deux chefs de départements auront pour partenaire dans l’exécution de leurs missions l’Union européenne. Autant dire qu’il y a quelque chose de pourri au royaume du… Danemark.

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Nous y reviendrons.

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Alexis Kalambry

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