Le Gouvernement à l’heure du choix des moyens : La voie normale de la vigilance…

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Le pays aborde un tournant avec cette question pour nos gouvernants : comment peut-on construire la paix sociale en ne dilapidant pas sa crédibilité ? Ce chemin qui s’ouvre sur la dernière ligne droite de cette Présidence d’ATT qui se résumera-t-elle à une gesticulation solennelle, brève et permanente ?

 

 

Tout le contraire de ce qu’elle fut jusqu’ici, c’est-à-dire assez bavarde, même banalisée souvent. Durant ce dernier quart d’heure d’un temps présidentiel, advienne que l’on puisse garder une image du Président ATT différente de ce qu’il a depuis dans les médias…

Notre verre est petit, mais nous buvons dans ce verre. Nous dirons donc vigilance comme l’autre, encore de la vigilance, toujours de la vigilance… Le gouvernement malien est invité sur ce tempo à l’heure où d’autres populations veulent reconquérir leur liberté en affichant leur précarité. Cette semaine encore, une autre journée commence avec les femmes des militaires du camp de Kati.  Nos sens sont en alerte avec leurs « paquets ficelés de revendications ». Ce n’est pas trop se demander que de s’intéresser à ce syndicalisme outragé d’un autre genre. Que peuvent- elles obtenir d’un pouvoir prêt à boucler ses valises ? Nous ne commencerons pas cependant la semaine avec les 7 interrogations de M. Rouyer, Ambassadeur de France  au Mali, qui n’ont rien à voir avec celles du philosophe E. Kant. On ne s’interroge point, mais la visite du ministre français de la Coopération terminait une procédure, à ce qu’il semble. Les 16 et 17 Février à Abuja s’ouvrait le 40è sommet ordinaire des Chefs d’Etat de la CEDEAO. En présence de 8 Chefs d’Etat et de leur président nouvellement élu, l’Ivoirien Alassane Dramane Ouattara, a été soulevé le problème récurrent de l’insécurité au Sahel, de la piraterie dans le Golfe de Guinée. Concernant le problème spécifique qui nous occupe à l’heure actuelle avec cette énième rébellion, une médiation est confiée au Burkinabé Blaise Compaoré. ATT vient d’effectuer un aller-retour à Ouaga avant de revenir « patrouiller » sur ses terres du Nord en compagnie de ses frères d’arme. Nous allons utiliser un mot anglais pour dire qu’en « prime time » des batailles qui l’entendent, le Président ATT se doit d’accorder une place de choix au communicationnel qu’il se garderait bien de ne pas confondre avec le fusionnel. C’est un virage qu’il doit aborder avec « vigilance et respect ». Ce 40è sommet aurait-t-il pu enregistrer la présence du Président malien ? Nous le croyons ! ATT n’a fait qu’y envoyer un de ses ministres (Mamadou Macalou) en simple éclaireur ? Qui l’a donc briefé sur cette mission délicate ? De quels contacts s’est-il prévalu pour y aller ? Le Président ATT est maître de son agenda, et c’est lui qui décide qui peut être ou non son missi dominici ? Alors question : en quoi le ministre des Affaires étrangères actuel aurait-il été à la peine de se rendre à Abuja, fort de son expérience et de son carnet d’adresses ? Quid de la présence du Président malien au prochain sommet de concertation devant regrouper une vingtaine de Chefs d’Etat africains à Cotonou pour discuter des voies et moyens pour prévenir les conflits armées ? Une feuille de route y sera adoptée sous les présidences de Thomas Yayi Boni (de l’UA) et ADO (de la CEDEAO). On s’entend dire ici par l’homme de la rue qu’il n’y aura jamais de paix définitive avec la rébellion au Nord tant que c’est l’Etat qui demande la paix… Y a-t-il une fenêtre d’opportunités pour la partie malienne et les rebelles pour négocier ? Oui, c’est le langage des armes qui le veut…

Le principe d’autorité.

Le gouvernement est le lieu d’une enceinte mythique. Le gouvernement a subi un léger lifting. Deux fois dans la même quinzaine ? Le communiqué qui nous informe du départ de Mme Konaré Mariam Kalapo et de l’entrée en lieu au place de Mme Kanté Dandara Touré ne se justifie pas, mais il ne renie pas non plus. C’est qu’il y a donc au Mali des ministres qui profitent plus de la liberté dont ils jouissent au gouvernement. Le principe affiché par cette reprise en main d’un département est celui d’une présidence. Le seul problème étant que rien ne définit les principes d’entrée et de séjour au sein du gouvernement de la République. Il y a bien ce qu’on appelle les conditionnements d’entrée au gouvernement ayant trait à une morale et au respect dû… Ce limogeage qui vient n’a rien du fait d’un misogyne, ATT ayant été le premier à donner au Mali un Premier ministre de prénom féminin. Son gouvernement vient de se donner bonne conscience car il était temps de dire non à ce mouvement d’inversion des valeurs pour les populations. Agir, car un ordre républicain sans le mouvement, c’est le désordre. ATT qui en avait sur les bras l’a fait et il se devait pour ne pas faire aveu de faiblesse. Quelle tonalité enchanteresse (sic) n’a-t-on pas entendu dans les critiques sur nos problèmes de gouvernance ? Les uns et les autres pourront hurler dans leurs portables pour commenter l’affaire. Si la sortante a montré « sa grande disponibilité » pour les affaires publiques, ceux qui ont salué son départ diront sans doute qu’elle a assumé sa responsabilité avec son prisme personnel. Lors du prochain Conseil des ministres à Koulouba, les membres de l’équipe gouvernementale, face au président ATT, qu’ils salueront comme à l’accoutumée de façon déférente, les ministres auront- ils les jambes en coton et les mains moites ? Non, leur appréhension tiendra plus à l’histoire qui les attend, quand on pense que quelques uns sont là depuis le temps du gouvernement Ag Hamani. Certains ont été rejetés à l’occasion d’un maelstrom organisationnel, d’autres de liquidation d’équipe suite à l’arrivée d’un nouveau patron à la Primature. Quelle sera donc la vraie nature de cet « ultime » (plaise à Dieu) gouvernement d’ATT ? L’équipe entre dans une spirale dont elle ne mesure pas tous les enjeux. Dans ce gouvernement, les échecs des uns peuvent-ils être ceux des autres ? La chef de cordée Mariam K. Sidibé restera une référence dans l’histoire politique du Président ATT. A son arrivée, on lui laissait quelques chances tout de même parce qu’elle était femme, avec son visage avenant, sa riche carrière ministérielle et sa façon à elle de ne pas accorder de bises au Président de la République au bas de l’échelle d’un avion. Mais elle vint et jusqu’à présent, elle ne dit pas grand-chose de nouveau jusqu’à ce que tout le monde se demande si elle arriverait à s’imposer. Le Mali électoral attendait et ce n’était pas insulter l’avenir en donnant la Primature à …une comète. Ayant déjà traversé le ciel de deux Présidences de cette IIIè  République. Quel étendard porte-t-elle alors ? Ses improvisations sont prises pour ce qu’elles sont, sans plus. Elle ne montre qu’une seule chose pour le moment : un visage sincère, moins calculateur en politique. Mais arriverait-elle à changer de pied à la faveur de chaque réorganisation de son équipe ? Les membres du gouvernement Kaïdama ne le sont- ils pas comme dans un « ensemble de circonstances » ? Sur les bords du fleuve Djoliba ici, un ministre d’ATT « ça ferme (aussi) sa gueule »…C’est ATT qui le démissionne. Le gouvernement actuel est sur une pente, nous voulons dire sur la pente d’une course contre la montre. Et ce n’est pas d’une course vers le centre politique dont on parle ici, car dans ce dernier quart de vie politique (conjurons les cieux pour que ce ne soit pas un mauvais quart d’heure), le Président ATT envisagerait une bataille à « fronts renversés ». Interpellé qu’il est par l’histoire, son gouvernement court désormais derrière l’approbation d’un peuple, car il sait maintenant ce qu’il en coûte d’endosser le costume de l’indécision, de jouer la politique de l’autruche. Son gouvernement devra désormais s’adresser à des Maliens qui ont de l’honneur ou qui souffrent dans leur honneur. A ce prix, le pouvoir actuel serait-il prêt à  faire « litière » de certaines illusions,  à  110 jours près de la fin du mandat d’ATT ?…

  S. Koné

 

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3 COMMENTAIRES

  1. Connaissant la sensibilité de GENRE et sa conscience de citoyenne éprouvée, Mme Kalapo ne pouvait se taire face à la promulgation du code de la tutelle et de la personne; un code qui jure d’avec la constitution et tous les engagements internationaux que le Mali a ratifié. C’est cela le bétisier des pays failli

  2. Comment ATT est-il devenu General? Ne sait-il pas que le Premier Outil a battre l’enemy est la Propaganda? AZAQMI a battu le Governement sur le plan de la communication? ils Communique telment bien que le Monde commencera a leur porter soutient…Sinon comment peut-on comprendre un certain CHakana, ecrire des b.e.t.i.ses sur Maliweb?

  3. Notre “Messie” voulait toutes les eloges du monde : Le premier à nommer une femme premier ministre , le premier à ceci le premier à cela . Tout ça c’est parti avec la poudre de canon de MNLA . Maintenant il est le premier à avoir fait tuer les maliens pour rien . Le premier à avoir fait rentrer des rebelles armées jusqu’au dent au Mali . Le premier à avoir donner l’argent des contribuables aux rebelles . Il voulait etre premier donc il est bien servit

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