Ce mercredi 30 mars 2011 au Palais de Koulouba n’a pas été avare en anecdotes au point de couper l’appétit aux appelés. Le déjeuner initialement prévu après la séance de travail du conseil des ministres a, faute de convives, servi de festin au personnel du palais.
Le programme initial des séances de conseils des ministres, est bien connu. La session est généralement ouverte à 09 H et prend fin au plus tard à midi selon l’ordre du jour. La fin des travaux est suivie d’un déjeuner et tout le monde regagne son département.
Mais l’ordre du jour de ce mercredi a subi quelques modifications contraignantes. La séance ne prit guère plus d’une heure. L’analyse de la plupart des dossiers fut remise à plus tard… Et le boss informa séance tenante les appelés de leur limogeage. A 11 heures, tout était fini. Plus de conseil ni de ministres à l’horizon.
Le Maradona national est parvenu à dribbler tout le monde, y compris son désormais ex-Premier Ministre.
Limogeage et démission : la nuance
La bienséance voudrait que le premier ministre présente sa démission au président de la République aux fins de conformité avec le régime semi-présidentiel qu’est le nôtre.
Il s’avère en effet, dans ce type de gouvernement, que le président de la république ne dispose de moyens juridiques pour limoger son premier ministre. Il revient au chef de l’Exécutif, à la demande du Président de la République, de lui remettre sa lettre de démission. Entre gentlemen, le problème ne se pose. Les textes ne sont cependant pas contraignants pour le P.M. En clair, ce dernier peut s’abstenir de suivre la procédure.
Afin d’éviter des désagréments consécutifs à un éventuel refus de leur premier Ministre de démissionner, les présidents de République dans les régimes semi-présidentiels, prennent généralement certaines précautions d’usage. Ils invitent le nouveau premier à leur remettre sa lettre de démission avant même de prendre fonction. Question de valider le document le moment qu’ils jugeraient opportun.
C’est dire théoriquement, dans le cas malien en effet, que c’est bien le premier ministre qui a « volontairement » décidé de quitter le navire. Dans les faits, c’est le président de la République qui a réclamé sa lettre de démission. Ce qui, dans la pratique, équivaut à un limogeage. Evidemment, entre les deux hommes, la précaution constant à se prémunir en amont de la lettre de démission, n’est d’aucune utilité. Il s’agit bien de gentlemen !
Mais convenons-en : le premier ministre sortant, quand bien même potentiel candidat aux élections présidentielles, n’aurait pas refusé de poursuivre encore quelques temps sa mission à la tête de l’exécutif. Le boss a décidé autrement.
B. Diarrassouba