L’affaire « Fitina, Olaf et autres » portée devant la presse : rnLe ministre Hamed Sow plaide non coupable

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Depuis l’imminence d’un nouveau Gouvernement au Mali, le sujet n’a eu de cesse d’alimenter et de défrayer la chronique. Il s’agit d’un présumé passif que l’actuel ministre des Mines de l’Énergie et de l’Eau a laissé derrière lui à l’ACP-UE, précisément au CDE (Centre de Développement de l’Entreprise) qu’il a dirigé deux années et demie environ. Tandis qu’un arsenal anti-fraude se démène pour élucider les accusations dont il a été l’objet depuis l’extérieur, Ahmed Sow en porte les stigmates dans son pays d’origine comme si sa culpabilité avait été établie.

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Pour tirer l’affaire au clair et se débarrasser d’étiquettes qu’ils estiment naturellement fausses, le Gouvernement et son maillon en cause ont dû recourir à une conférence de presse, vendredi, après plusieurs avoir longtemps subi la lapidation médiatique. Outre donc l’ancien directeur du CDE, l’équipe Modibo Sidibé faisait face à la presse à travers son porte-parole, Mme Diabaté Fatoumata Guindo. C’est à cette dernière qu’il est d’ailleurs revenu la lecture d’une déclaration où le Gouvernement admet publiquement la réalité d’une enquête administrative sur la gestion de Ahmed Sow au CDE, mais sans piper mot de sa culpabilité ou non dans l’affaire l’ayant déclenchée. Devant le parterre de journalistes très intéressés par les contours du dossier, l’intéressé est lui-même monté au créneau pour en clarifier les non-dits et diverses évolutions.

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-Une version solide  des faits

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Ce faisant, le tout nouveau patron du département des Mines de l’Énergie et de l’Eau en aura manifestement profité pour redorer son blason et lever bien des équivoques sur l’opprobre jetée sur sa moralité. En présence de ses nombreux subalternes, l’interlocuteur des journalistes  s’est tout d’abord indigné d’avoir longtemps été privé d’une occasion de se défendre sur des faits dont il est pourtant le principal acteur. « Je n’ai jamais été approché par un journaliste », s’est-il offusqué, la mine serrée par l’épreuve. Et de relater l’histoire dans des contours jusque-là ignorés de l’opinion. En effet, tout en confirmant être l’objet d’une enquête administrative à laquelle il s’est volontairement soumis (sans considération de son statut diplomatique), le Ministre Sow explique que la démarche de l’OLAF, organe anti-fraude de la Commission Européenne, découle des dénonciations anonymes d’un subalterne viré par la direction du CDE sous sa coupole. Il se trouve que l’anonyme en question n’est autre que le chargé des services informatiques de la boîte, un collaborateur britannique qui ne s’était pas remis d’un limogeage par un organisme où son pays fait figure de principal bailleur. C’est donc pour s’en venger que l’intéressé, répondant au prénom de Terence, a eu recours à des allégations peu solides quant à une participation du directeur dans les capitaux d’entreprises maliennes et sénégalaises bénéficiaires d’assistances de la CDE  comme pas mal d’homologues des pays ACP. Mais l’auteur desdites allégations, précise le Ministre dans ses explications, ne dispose pour toute preuve que de données statistiques comparées sur les proportions de financements accordées aux entreprises africaines. En clair, il lui a paru suspect et intrigant que des pays peu dotés d’entreprises comme le Mali et Sénégal puissent bénéficier d’un volume d’assistance plus important que celui de nations beaucoup plus nanties des ACP, tels que le Nigéria et l’Afrique du Sud. Mais de là à en déduire un conflit d’intérêt justifié par une part de capitaux, il y a sans doute une barrière que seule la malveillance est capable de franchir. Car pour M. Sow, cet avantage disproportionné, loin d’être une exception, s’explique tout simplement par le plus grand intérêt dont le CDE est habituellement objet dans la région d’origine de son premier responsable. Les entreprises asiatiques drainent par exemple plus de financement lorsqu’un asiatique en est le directeur; idem pour les entreprises des Caraïbes, etc.

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– Aucun conflit d’intérêt apparent

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Il n’y a visiblement pas de faveurs intéressées, à en juger par les explications fournies par Ahmed Sow pour qui l’acceptation volontaire d’une enquête administrative est à la preuve à tout le moins que le directeur malien du CDE à l’époque n’éprouvait la moindre crainte d’être pris en défaut dans l’affaire. Quid alors l’existence, dans le système informatique de la boîte, de fichiers compromettants brandis contre lui par les enquêteurs ? Le Ministre n’y accorde aucun crédit d’autant plus que les agents que l’OLAF ont opposé un refus catégorique de se prononcer sur lesdits éléments, au motif très peu solide que leur révélation pourrait détruire l’anonymat de la source. En tout état de cause, le nouveau chef du département des Mines de l’Énergie et de l’Eau jure, en mettant le doigt au feu, n’avoir aucun intérêt dans les entreprises maliennes et sénégalaises ciblées par l’audit de l’OLAF. « Je ne suis actionnaire d’aucune société ni au Mali ni au Sénégal », s’est-il défendu, en étayant son plaidoyer par un passage non concluant des enquêteurs au Sénégal où la moindre trace de capitaux n’a été décelée chez les notaires. Selon le Ministre, en effet, une enquête déclenchée par le truchement d’un contrôle fiscal, faute de voies juridiques appropriées, n’a abouti à aucun élément qui puisse conforter les dénonciations calomnieuses du collaborateur britannique limogé par la direction du CDE. Au Mali non plus il ne paraît point évident qu’une vérification débouche sur des indices plus fiables de sa culpabilité, et pour cause. Le Gouvernement dont l’intéressé est partie prenante vient de pousser l’assurance jusqu’à résoudre à une libre collaboration avec les enquêteurs de l’OLAF pour tirer au clair la nature des rapports entre l’entreprise Fitina, bénéficiaire d’assistance de l’Union européenne, et l’ancien directeur du CDE. En définitive ni un conflit d’intérêts, ni une faveur intéressé n’est apparent dans les différentes évolutions qu’a connues le dossier. Faut-il mentionner par ailleurs qu’aux antipodes de la moralité douteuse qu’on lui prête, il existe à la décharge de Hamed Sow des témoignages de reconnaissances pour moult performances réalisées dans le fonctionnement du Centre de Développement de l’Entreprise.

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  1. Keïta

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Déclaration du gouvernement

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Depuis quelques temps, des informations relatives à une enquête initiée  par un organe de la Commission de l’Union Européenne à l’encontre de Monsieur Hamed Sow, actuel Ministre de l’Energie, des Mines et de l’Eau, sont relayées par différents titres de la presse nationale.

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Face à cette situation, le Gouvernement tient à apporter les précisions suivantes :

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Il est exact que l’Office Européen de Lutte contre la Fraude (OLAF) de la Commission Européenne a ouvert une enquête administrative concernant le centre de développement de l’Entreprise, précédemment dirigée par notre compatriote Hamed Sow, suite à allégations de conflits d’intérêts.

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Dans le cadre de cette enquête, l’OAF a souhaité procéder à des vérifications à Bamako avec l’assistance des autorités maliennes. A cet effet, il a saisi le gouvernement du Mali, qui par souci de transparence en a accepté le principe et s’est disposé à accorder à l’équipe d’enquêteurs l’assistance nécessaire pour le bon déroulement de l’enquête. Le Gouvernement en a informé le Chef de la Délégation de l’Union Européenne au Mali.

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Le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux a été chargé d’organiser l’assistance sollicitée. A ce jour, toutes les dispositions sont prises afin que l’enquête se déroule dans la transparence requise mais aussi dans le respect des principes régissant la présomption d’innocence.

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Le Gouvernement entend gérer cette affaire en toute responsabilité et dans la sérénité et attendra avec intérêt les résultats de l’enquête.

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Bamako le 1er  novembre 2007

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Le Porte – Parole du Gouvernement

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Madame Diabaté Fatoumata Guindo

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COMMUNIQUé DE PRESSE DU

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CONSEIL D’ADMINISTRATION DU CDE

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Le Conseil d’Administration du CDE (Centre pour le Développement de l’entreprise) Institution ACP –UE de l’Accord de Cotonou, réuni en session ordinaire les 25 et 26 juin 2007 en son siège à Bruxelles, a pris connaissance de la Demande du Directeur de l’Institution  de quitter prochainement ses fonctions. LE Directeur a motivé cette décision par sa volonté de se mettre à la disposition de son pays d’origine le Mali.

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Le Conseil d’Administration a pris acte de cette décision et a demandé au Dr HAMED Sow de rester à la tête de l’Institution jusqu’au 22 août 2007 afin de préparer la passation.

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Le Conseil d’Administration tient à adresser ses remerciements au Dr Sow pour les réformes et la modernisation qu’il a initiées au cours de ces deux ans et demi à la tête de l’Institution. Les qualités managériales, la vision et l’engagement du Dr Sow ont permis : (i) d’amorcer l’amélioration de la productivité du CDE permettant ainsi au centre d’engager la totalité de son budget opérationnel dès 2006 ; (ii) de réduire les coûts de fonctionnement,, ce qui a permis d’améliorer le ratio opération du Centre ; (iii) d’établir des procédures standardisées (avec l’obtention et le maintien de la certification ISO) et transparentes, pour ne prendre que quelques exemples.

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 Le Conseil d’Administration souhaite au Dr Hamed Sow plein succès dans sa future carrière.

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Le Conseil d’Administration du CDE

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Bruxelles, le 27 juin 2007

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