Trois mois après son adoption, la Feuille de route de la Transition était devant les élus de la nation mardi dernier. La mise en œuvre de ce document de la Transition était au cœur d’un débat qui s’est étalé sur toute la journée. Une demi-douzaine de ministres était face aux députés pour parler de ce qui a été fait, de ce qui reste à faire et des difficultés rencontrées. Le ministre chargé des Relations avec les institutions avait à ses côtés ses collègues de la Défense et des Anciens combattants, de la Sécurité intérieure et de la Protection civile, de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire, de l’Economie, des Finances et du Budget, de l’Energie et de l’Eau.
Le 29 janvier dernier les députés adoptaient à l’unanimité une Feuille de route qui devait servir de boussole au gouvernement de Transition. Ce document s’articulait autour de grands axes, à savoir la reconquête des zones occupées et les préparations des élections. Mardi il s’est agi de faire le point de la situation devant la représentation nationale.
Deux notes introductives sur la situation sécuritaire et les préparations des élections suivies de réponses succinctes des ministres en charge de la Défense et de l’Administration territoriale ont précédé une longue séance de questions/réponses.
Depuis l’adoption de la Feuille de route, on peut constater la mise en place d’un dispositif de défense et de sécurité, de la Commission Dialogue et Réconciliation, le retour timide de nos compatriotes déplacés à l’intérieur ou dans les pays voisins, la fixation de la date des élections et la poursuite des préparatifs de l’élection présidentielle de juillet 2013. A côté de ces avancées, des inquiétudes demeurent notamment en ce qui concerne la non présence de l’Armée à Kidal, de la posture du MNLA, de la possibilité réelle à organiser les élections à la date convenue…
Comme on pouvait s’y attendre, les députés ont posé des questions essentiellement autour de ces préoccupations. Ils étaient nombreux à s’inquiéter de l’absence de l’armée nationale à Kidal et ne comprenaient pas la défiance du MNLA. « Quand est-ce que l’Armée va rentrer à Kidal ? ». Cette question est revenue à plusieurs reprises. D’autres questions comme l’achat avorté de véhicules pour l’Armée par l’Autorité malienne de régulation des télécommunications et des postes (AMRTP), les difficultés des troupes sur le terrain, le fichier électoral, la possibilité d’organiser des élections dans un délai si court et le vote des Maliens déplacés, ont été largement abordées. Pour la totalité des intervenants, il était inconcevable d’admettre que les élections puissent être organisées sans la libération de Kidal.
Les membres du gouvernement se son relayés pour répondre aux préoccupations ainsi exprimées. Pour le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Yamoussa Camara, il y a une nette amélioration de la situation sécuritaire, même si, il est vrai, des difficultés demeurent. Les forces armées maliennes et leurs alliés poursuivent les opérations de sécurisation. Mais c’est une mission de longue haleine. Le retour du MNLA complique effectivement les choses. Pour lui, il faudra bien un jour que ce mouvement dépose les armes et que l’Armée entre à Kidal. Le rôle de l’Armée, c’est de se préparer à cette éventualité. Les politiques sont dans leur rôle s’ils décident d’entamer des négociations et de la médiation pour éviter une confrontation qui de toutes façons ne fera que des victimes maliennes. Le ministre pense que d’ici la mi-mai, l’Armée pourra être à Kidal. Pour lui, il n’est pas envisageable de faire des élections sans Kidal, une partie intégrante du pays.
Le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire, Moussa Sinko Coulibaly est catégorique : les élections auront bien lieu en juillet. Son département est en train de tout mettre en œuvre pour organiser des scrutins les moins contestables. Tout sera fait pour que le plus grand nombre de citoyens prennent part au vote.
Le ministre de la Sécurité intérieure et de la Protection civile a détaillé toutes les actions de son département en faveur de la sécurité. Les agents sont en train de regagner les zones libérées, a expliqué le général Tiéfing Konaté. Son collègue de l’Economie, des Finances et du Budget a rassuré sur la disponibilité de fonds à financer l’effort de guerre. Enfin le ministre de l’Energie et de l’Eau, Makan Tounkara a répondu à des questions relatives aux coupures actuelles de courant. Il a détaillé les grosses difficultés auxquelles la société Energie du Mali est confrontée et qui empêchent cette société de couvrir les besoins du pays en électricité.
Après ces réponses qui ont visiblement satisfait les élus, une résolution a été adoptée à l’unanimité des 118 votants (voir encadré). Celle-ci sera adressée au Premier ministre.
Signalons qu’avant cette séance, le président de l’Assemblée nationale, Younoussi Touré avait présidé le vernissage d’une exposition photos sur un an de Transition en compagnie de l’ambassadeur des Etats-Unis dans notre pays, Mme Mary Beth Leonard.
A. LAM
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Une résolution pour encourager le gouvernement
La résolution adoptée par l’Assemblée nationale sur la mise en œuvre de la Feuille de route de la Transition fait le constat de la libération en cours du pays. Les élus notent le déplacement forcé des populations, les nombreuses violations et atteintes aux droits de l’homme, la nécessaire reforme et la refondation des forces de défense et de sécurité. Saluant l’appui et le soutien de la communauté internationale au Mali pour l’aider à juguler la crise sécuritaire qui a menacé le pays dans son existence même en tant que République, la résolution fait le constat de la nécessité d’organiser des élections crédibles et transparentes aux échéances indiquées par le gouvernement.
Le texte encourage et félicite les armées engagées dans la guerre de libération du Nord, réaffirme l’engagement des élus de la nation à soutenir l’exécution de la Feuille de route du gouvernement de Transition. L’Assemblée nationale condamne et dénonce les atteintes aux droits de l’homme. Elle exhorte le gouvernement à tout mettre en œuvre pour assurer le retour des populations déplacées et invite le gouvernement à réaliser les réformes nécessaires aux forces armées de défense et de sécurité pour leur permettre d’assurer efficacement leur mission. La résolution invite la communauté internationale à poursuivre son soutien et son assistance au peuple malien dans cette phase critique de son histoire et recommande au gouvernement de tout mettre en œuvre pour organiser des élections crédibles, régulières et transparentes. Elle conclut par une invitation à la classe politique à faire la cohésion et l’unanimité autour d’un fichier électoral unique et fiable.
A. L.
QUEL EST LE C.ON QUI S’EST ESSUYE LES FESSES AVEC LA FEUILLE DE ROUTE ❓ ❓ 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆
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