Dans la ferveur de sa brillante élection à la Magistrature suprême de notre pays, le président de la République a nommé comme Premier ministre un illustre inconnu de la scène politique, Oumar Tatam Ly. Si d’aucuns s’accordent sur sa neutralité par rapport aux partis politiques qui passent leur temps à s’entredéchirer et son efficacité dans la discrétion, nombre de nos concitoyens ont été déçus de la composition de son gouvernement.
En effet, ils sont nombreux, les membres de son attelage gouvernemental qui ne recueillent pas l’adhésion populaire des Maliens. La grande surprise était venue de la nomination au poste stratégique et sensible des Affaires étrangères et de la Coopération internationale d’un ex-rebelle. Toute chose qui a provoqué des grincements de dents dès la publication de la liste des membres du gouvernement.
Autre point ayant retenu l’attention du peuple malien, c’est l’entrée au gouvernement de certains hommes et femmes jugés proches parents ou proches du président IBK. C’est ce qui faisait dire à certains que c’est un «gouvernement de copinages», comme c’était le cas sous l’ère ATT. En outre, certains membres de ce Gouvernement Oumar Tatam Ly auraient eu des portefeuilles ministériels du fait de leur soutien et de leur rôle dans l’élection du président IBK avec plus de 77% de suffrages. Alors que le président de la République disait à qui veut l’entendre qu’«il n’y aura pas de partage de gâteau» ! Contradiction dans la pratique ?
Toujours est-il que le remaniement ministériel est impatiemment attendu par le peuple malien qui ne veut pas, une fois encore, avoir une autre déception. Ce que veut peuple veut, ce sont des ministres compétents, qui savent anticiper, qui n’adorent pas le pilotage à vue, qui peuvent se démarquer du laxisme, de la corruption et de la démagogie ; qui ont l’amour pour leur patrie et qui s’attèlent à un travail bien fait. Bref, qui œuvreront véritablement et durablement «pour l’honneur du Mali et pour le bonheur des Maliens».
Bruno LOMA