Alors qu’on s’attendait à un chamboulement total de l’équipe gouvernementale, ATT, fidèle à lui-même, a conservé ses amis les plus fidèles. Certains cas sont vraiment atypiques.
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Kafougouna Koné, Sadio Gassama: le règne des généraux
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Non content de la nomination d’un superflic à la primature en la personne de Modibo Sidibé, le Président de la république Amadou Toumani Touré vient de reconduire à leur poste les généraux Kafougouna Koné et Sadio Gassama, respectivement au ministère de l’Administration territoriale et des Collectivités locales et au ministère de la Sécurité Intérieure et de la Protection Civile. On sait que le premier est le mentor d’ATT qui le consulte sur toutes les questions importantes concernant l’avenir de la Nation. Héros de la guerre du Burkina et ancien ambassadeur du Mali en Chine, le général Kafougouna Koné n’a certes pas démérité de la patrie. On disait même à une certaine époque qu’ATT, avant de se décider à renverser le général Moussa Traoré, l’aurait consulté et qu’il lui aurait donné son aval.
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En tout cas, la confiance entre les deux hommes paraît totale. Méritait-il pour autant d’être reconduit dans le nouveau gouvernement ? A vrai dire, après tant de bons et loyaux services, l’homme devait prendre une retraite bien paisible. Pour deux raisons au moins. La première est qu’il s’est discrédité dans le traitement de la rébellion au nord Mali en signant un pacte avec le diable. Après la signature des vrais faux accords d’Alger, la situation est devenue pire et notre pays souffre des affres du terrorisme avec prise d’otages et pose de mines anti-personnelles. La seconde est l’organisation des élections frauduleuses de 2007 où, ATT a été réélu avec un score nord coréen. Ces élections ont été organisées sur bulletin unique, source de fraudes. Les résultats ont été tripatouillés au niveau de l’administration territoriale et Kafougouna aurait tout fait pour refuser l’audit du fichier électoral demandé par le FDR. De la DGE aux Gouverneurs de région en passant par les préfets et sous-préfets, toutes les structures des élections étaient militarisées.
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Quant à Sadio Gassama, de par son ascension fulgurante au sein de l’armée, tout porte à croire que c’est un protégé du Président. Il fut d’abord en tant que colonel, chef d’état major des armées. Propulsé à la tête du ministère de la sécurité intérieure et de la protection civile, on dirait que ATT n’attendait que cette occasion pour le nommer général. A ce poste, il remplace deux autres généraux que sont Tiécoura Doumbia et Souleymane Sidibé. Son arrivée a-t-elle amélioré les conditions de sécurité du peuple malien? Il a certes multiplié les barrages de police sur les axes routiers, mais les coupeurs de routes et autres bandits de grand chemin continuent de couper le sommeil aux honnêtes gens, les accidents de la circulation causent des hécatombes sur nos routes.
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Certaines sources indiquent que l’armée malienne compte plus de 70 colonels. Même si ce n’est pas encore le retour de l’ordre kaki, où va-t-on trouver tant d’argent pour assurer leurs traitements et financer les mesures d’accompagnement qui s’imposent ? Prenons garde, car le Mali n’est pas le Nigeria.
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Mme Sidibé Aminata Diallo : une promotion attendue
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Sa candidature à l’élection présidentielle a été fabriquée de toutes pièces par ATT pour parer au syndrome Maribatrou Diaby dont Alpha a souffert et pour lui servir en même temps de lièvre de la course. En effet, le Président avait envisagé toutes les éventualités, même le boycott des élections par une opposition en gestation et qui commençait à hausser le ton. Comment comprendre la présence à ce niveau de la compétition d’une inconnue, que personne ne connaissait ni d’Adam, ni d’Eve s’il n’y avait pas anguille sous roche ?
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Et les gens ont, naïvement, bondi sur l’occasion pour saluer la candidature d’une femme, pour la première fois de notre histoire, à la Magistrature Suprême. Les féministes auront bon dos, mais ils ont dû remarquer que la candidature de Mme Sidibé Aminata Diallo n’a été soutenue par aucune organisation féminine. On peut même dire que le faible score qu’elle a réalisé est le fait des hommes. Comme elle relève, dit-on, de l’Université de Bamako, elle sera bien dans sa peau à la tête du Département de l’éducation de base. Dès la proclamation des résultats de l’élection présidentielle, elle est allée se jeter dans les bras du général à l’ex-base aérienne pour réclamer sa juste récompense. Ironie de l’histoire : ATT a payé sa caution, les femmes ont payé la caution d’ATT.
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Mme Maïga Sina Damba : revanche sur Dioncounda Traoré
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Quels arguments Dioncounda Traoré n’a-t-il pas utilisés, lors des élections législatives à Nara pour écarter la candidate du CNID, Mme Maïga Sina Damba qui lui tenait la dragée haute ? Versant dans la misogynie la plus totale, le Président de l’Adéma avait notamment déclaré qu’une femme à l’Assemblée, c’est pour voter des lois scélérates interdisant la polygamie, l’excision, pour adopter le code de la famille, dénoncer les violences faites aux femmes.
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Ironie du sort : aujourd’hui, Mme Maïga Sina Damba est Ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies et Dioncounda est président de l’Assemblée nationale. Comment se passera leur cohabitation ? Le temps édifiera.
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Mamadou Lamine Doumbia
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