Perçu comme un des prétendants sérieux au gouvernail du tout prochain équipage gouvernemental, M Hamed Sow a accepté de parler en se prêtant à nos questions.
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Ce haut fonctionnaire malien en poste à Bruxelles au compte du Mali a-t-il été viré de son poste de président du Centre pour le Développement de l’Entreprise pour mauvaise gestion ? Rentre-t –il au pays pour occuper le fauteuil de Premier ministre ? Le lui a-t-on proposé ? Abandonne –t-il un si bon poste pour venir se contenter de peccadilles ? Est- il, oui ou non, l’auteur du fameux Programme de développement économique et social – P.d.e.s – que le président est, en principe, en train de mettre en œuvre actuellement? Voilà un peu les points autour desquels s’est déroulé l’entretien que votre bi -hebdomadaire a eu avec M Hamed Sow qui rentre effectivement le 22 août prochain au pays. L’entretien a été réalisé hier mercredi en fin d’après midi…au téléphone.
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M. Hamed Sow : vous êtes, en tout cas jusqu’au 22 août 2007 d’après des informations que nous venons de recevoir, le président du Centre pour le développement de l’entreprise, une filiale – je crois savoir- des ACP. Reste que votre départ annoncé de la tête de la structure fait verser beaucoup d’encre actuellement. Il y aurait beaucoup de non-dits apprend-on ici et même en Belgique. Qu’en est- il exactement ? Pourquoi partez-vous de ce poste si important ?
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Merci, tout le plaisir est pour moi de prendre à mon tour la parole pour expliquer mon point de vue par rapport à ce qui a été écrit dans votre journal, qui parle de mes activités, de mon départ de la tête du CDE, bref de mon avenir immédiat.
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Ceci étant, mon départ du CDE est un acte personnel et volontaire. Dès ma prise de fonction du poste de Directeur du CDE en mars 2005, j’avais informé les membres du Conseil d’administration de la possibilité de me mettre à la disposition de mon pays à mi-terme de mon mandat. C’est dans cet esprit que j’ai présenté ma démission au Conseil d’administration le 25 juin passé. Comme vous pourriez le constater dans son communiqué de presse relatif à ma démission, le Conseil d’administration m’a demandé de rester à la tête de l’institution jusqu’au 22 août 2007. Je suis donc actuellement en poste à Bruxelles jusqu’à cette date.
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Et que répondriez-vous, lorsqu’on dit que votre gestion fait l’objet d’une enquête de la part des responsables au premier plan de la structure ?
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Le CDE, à l’instar de tous les organismes publics, fait l’objet de contrôles réguliers de divers organes. Aucun grief n’a jamais encore été formulé à l’encontre de ma gestion. Vous me permettrez de citer le Conseil d’administration dans son communiqué du 27 juin 2007 :
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«Le Conseil d’administration tient à adresser ses remerciements au Dr SOW pour les réformes et la modernisation qu’il a initiées au cours de ses deux ans et demi à la tête de l’institution. Les qualités managériales, la vision et l’engagement du Dr SOW ont permis : (i) d’amorcer l’amélioration de la productivité du CDE permettant ainsi au Centre d’engager la totalité de son budget opérationnel dès juillet 2006, (ii) de réduire les coûts de fonctionnement, ce qui a permis d’améliorer le ratio opérationnel du Centre, (iii) d’établir des procédures standardisées (avec l’obtention et le maintien de la certification ISO) et transparentes, pour ne prendre que quelques exemples».
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Dans cette citation, vous noterez que le CDE a utilisé la totalité de son budget opérationnel en 6 mois (ce qui est une performance exceptionnelle dans le monde de la coopération au développement, où les fonds ‘’dorment’’ plutôt). En outre, il me plaît de souligner que le CDE est la seule institution internationale, qui a obtenu et maintenu la certification ISO 9001 : 2000.
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Nous écrivions, plus précisément, dans la rubrique ’’Entre nous’’ de notre dernière livraison que vous n’êtes pas le géniteur du P.d.e.s Pouvez-nous parler de cette affaire de conception du document qui reflète pratiquement toute la vision du président ATT pour le Mali dans les cinq ans à venir?
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Le P.d.e.s est un programme précis et ambitieux que le président ATT entend bien mettre en œuvre au cours de son second mandat. Le président en est le principal auteur, en ce sens que les objectifs visés et les moyens définis viennent de lui. La rédaction a été assurée par une équipe à laquelle j’ai apporté une modeste contribution.
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Le PDES a pour objectif fondamental de permettre à tous les Maliens, d’ici 2012, de manger à leur faim, d’avoir accès à l’eau potable, de pouvoir bénéficier des soins de base dans un rayon de 5 km, de pouvoir envoyer tous leurs enfants, garçons et filles, à l’école primaire, de créer les conditions d’emploi pour la majorité des jeunes du pays. Il s’agit donc d’un véritable programme de lutte contre la pauvreté.
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Les priorités du programme portent sur : le renouveau de l’action publique, l’amélioration de la production primaire et le renforcement de la sécurité alimentaire, la mise en place d’un environnement favorable à l’émergence et au développement du secteur privé, l’insertion des femmes et des jeunes dans les circuits productifs, les réformes de sociétés. Parmi ces priorités, l’accent est mis sur certains objectifs spécifiques : la bonne gouvernance, la mécanisation de l’agriculture et le développement des cultures irriguées (notamment à l’Office du Niger), le développement des infrastructures en vue de réduire les coûts des facteurs et l’amélioration de la compétitivité du secteur privé, des actions fortes en faveur de l’emploi des jeunes et de la promotion des femmes.
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Que de défis à relever, que d’efforts à réaliser si nous voulons sortir notre pays de la pauvreté ! Tous les Maliens sont invités par le président ATT à apporter leur pierre dans l’édification de cette œuvre majeure qu’est le P.d.e.s. J’espère que vous comprendrez que j’ai décidé de répondre présent à cet appel.
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Pour beaucoup de Maliens, vous rentrez effectivement pour vous mettre à la disposition de votre pays, mais à la primature …
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Ecoutez, je rentre dans mon pays après de bons et loyaux services rendus et, comme tout Malien, je suis prêt à servir là ou mon pays voudra que je sois. Le président Amadou Toumani Touré, que j’aime beaucoup et pour qui je voue respect et considération, ne m’a jamais dit de rentrer pour qu’il fasse de moi son Premier ministre. Il faut qu’on soit clair sur ça. C’est vrai, j’ai échangé avec des responsables du pays, qui veulent que je travaille, ici au Mali, notre pays. Le reste, je ne sais pas ce qu’on veut dire.
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Et si ATT vous le demandait demain par exemple, vous sentez-vous prêt à assumer cette haute fonction ?
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Je servirai là où les responsables de mon pays voudraient. Le plus important pour moi est de servir avec loyauté, honnêteté et intégrité le pays dans le souci de gérer au mieux ses intérêts.
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Percevez – vous à travers ça (Ndrl tous ces commentaires de ces derniers temps) des mesquineries ou bien ?
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Bon, je n’en veux personnellement à personne, je respecte les opinions des uns et des autres.
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Je ne me connais pas d’ennemis particuliers dans mon pays. Seulement lorsque certaines situations se présentent, forcément les gens vont à des commentaires, qui le plus souvent ne tiennent pas la route.
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Je sais seulement que le reproche, dont je suis très souvent victime et qu’on ne comprenait certainement pas, selon les mêmes personnes, c’est d’avoir beaucoup favorisé mon pays dans le domaine du développement des entreprises.
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On va jusqu’à dire que j’ai fait par exemple beaucoup plus pour le Mali que pour le Nigeria. Donc, permettez que je ne rentre pas dans tous ces débats qui ne construisent absolument rien.
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Propos recueillis par Sory Haïdara
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