Beaucoup de Maliens l’attendaient sur ce point important. L’on pensait à une nouvelle équipe gouvernementale réduite pour tenir compte des moyens limités de l’Etat et respecter bel et bien le principe du genre et de la parité conformément aux engagements antérieurs du président IBK.
Dans les faits, le nombre passera de 34 à 31 postes ministériels. 3 de moins donc. C’est déjà un effort, diront certains, mais le président Ibrahim Boubacar Kéita aurait encore pu mieux faire au regard de la nouvelle configuration gouvernementale. Grand pays de l’Afrique de l’Ouest, le Mali n’a pas encore atteint, jusqu’à la date d’aujourd’hui, le chiffre 25 en matière de départements ministériels. Et il n’est évidemment pas étonnant de voir toujours des gouvernements pléthoriques et budgétivores dans nos Etats africains et en particulier au Mali.
La grande France aussi est demeurée très moins gourmande sur ce volet, à peine quinze vrais ministres et des secrétaires d’Etat, genre demi-ministres mais qui ne pèsent pas réellement dans le budget français. IBK devrait donc s’inspirer de ces quelques exemples pour offrir au Mali une équipe gouvernementale plus serrée dans la droite ligne des grandes réformes qu’il entend entreprendre au cours de son quinquennat.
L’innovation d’IBK II réside également dans le choix de son Premier ministre. Car, malgré l’apparence trompeuse qu’on peut faire croire aux Maliens, il y a un malaise sur sa personne au sein du parti présidentiel. Et à voir la composition de ce nouveau gouvernement, 5 à 6 portefeuilles ministériels auraient pu ne plus figurer dans le nouveau schéma, à la satisfaction générale des Maliens davantage préoccupés par la réduction du train de vie de l’Etat. Mais rien n’y fit. La réduction obtenue est légère et insignifiante. Le président Ibrahim Boubacar Kéita a sans doute de la peine à se débarrasser de ses soucis de gratitude et de partage de gâteaux envers certains courtisans zélés.
Paul N’GUESSAN