Le nouveau Gouvernement dirigé par le Premier ministre Modibo Sidibé est connu depuis la semaine dernière. On a assisté à de véritables surprises, même si le renvoi de certains ministres était attendu. Pourtant, malgré des signes annonciateurs de son départ, le désormais ex-ministre de la Culture, Cheick Oumar Sissoko, n’a jamais douté de son maintien dans ledit Gouvernement.
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En effet, avec l’intérim du ministère de l’Education, après la mort du ministre titulaire, Mamadou Lamine Traoré, Cheick Oumar Sissoko voyait là un signe de confiance du Président de la République à son égard. Ainsi il aurait fait croire au secrétaire général de son parti, Oumar Mariko, que le Chef de l’Etat compte sur eux. Mais c’était mal connaître Oumar Mariko.
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Selon nos sources, Cheick Oumar Sissoko aurait recommandé -par le canal de certains responsables- à son secrétaire général d’être souple envers le régime actuel. Ce qui lui donnerait une chance de se maintenir au Gouvernement.
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Mais Oumar Mariko serait resté intraitable, toujours ancré dans sa logique de s’opposer. L’honorable député élu à Kolondiéba a ainsi franchi le Rubicon juste après la mise en place du bureau de l’Assemblée nationale.
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En effet, son parti SADI a décidé de former, avec le PARENA, un groupe parlementaire. Ce qui, du coup, a anéanti les chances de Cheick Oumar Sissoko d’être reconduit au Gouvernement. Mais Sissoko n’a jamais voulu désespérer.
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Aussi, à deux jours de la proclamation du nouveau Gouvernement, et suite à une forte pression menée par les partisans de Cheick Oumar Sissoko, le secrétaire général Oumar Mariko avait laissé entendre qu’il accepterait de siéger au Gouvernement, à condition que son parti en soit saisi officiellement. Mais c’était trop tard, car le délai était largement dépassé.
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Pourtant, depuis sa nomination au département de la Culture, Cheick Oumar Sissoko a beaucoup contribué à l’implantation du parti SADI, et surtout à oeuvrer pour la promotion de ses responsables.
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D’ailleurs, tout son département serait submergé de cadres du parti. Ce qui a même poussé l’ex-ministre de la Culture à suspendre le directeur administratif et financier et son adjoint. Sûrement parce que ces deux cadres s’opposaient à sa façon de gérer les fonds du ministère.
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On se rappelle que M. Sissoko avait remué ciel et terre pour sa reconduction au Gouvernement . Lors de la pose de la première pierre de la salle de spectacles à Kayes, le 25 juillet dernier, il aurait fait croire que c’est grâce à lui que la culture malienne rayonne aujourd’hui à travers le monde.
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Ce qui n’est pas de l’avis de bien des artistes maliens qui se sont sentis délaissés depuis son arrivée au département. Il est pourtant considéré comme un homme du milieu artistique, donc censé maîtriser tous les contours et problèmes des artistes maliens.
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Un artiste bien connu de la place a fustigé:“Depuis que Cheick Oumar Sissoko est arrivé, la culture est restée en nette régression. Il ne s’occupait uniquement que de sa maison de production et subventionnait des festivals inutiles. Il n’a jamais pu entretenir la flamme de la biennale artistique. Son départ est un ouf de soulagement pour nous.”
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D’autres reprochent à Cheick Oumar Sissko de n’avoir jamais cherché à innover dans son domaine. Pourtant le Mali est très riche, culturellement. Selon nos investigations, tous les salons internationaux des Arts sont partis du Mali. Mais au lieu d’aider les hommes de culture à se promouvoir, M. Sissoko a trouvé le moyen de combattre ces hommes et femmes qui n’ont qu’un seul souci : vendre la culture malienne au délà des frontières.
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C’est ainsi que, selon nos sources, un conflit ouvert a éclaté entre l’ex-ministre Adama Traoré d’”Act Sept” qui a fini par tomber dans les mailles de la justice. Sans oublier le refus de M. Sissoko de subventionner la 4e édition du festival international de percussion du mois de février dernier.
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Malgré tout cela, le premier responsable du parti SADI espérait se maintenir au Gouvernement. Malheureusement pour lui, Oumar Mariko ne l’entendait pas de cette oreille. Finalement, le parti SADI a décidé de ne pas entrer dans le Gouvernement uniquement pour satisfaire la volonté d’un seul homme. Ce que Cheick Oumar Sissoko n’a guère apprécié, et il l’aurait fait savoir à ses partisans, à son domicile.
rn C ‘est donc un Cheick Oumar très remonté contre Mariko qui s’est résigné à accepter le fait accompli. Et c’est la mort dans l’âme que le désormais ex-ministre a plié bagages pour rejoindre sa salle de production et le siège de son parti, en attendant d’autres occasions pour se manifester.
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En fin de compte, la question se pose : pourquoi Oumar Mariko a-t-il refusé que Cheick Oumar Sissoko soit reconduit au Gouvernement, tandis que lui même continue à siéger à l’Assemblée nationale, avec les avantages et primes liés à la députation ?
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C’est peut être une manière de dire à M. Sissoko:“ Tu as teu ta chance, viens maintenant surveiller le parti, le temps pour moi de jouir à mon tour des privilèges et avantages”
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Sadou BOCOUM
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