Une réduction de protefeuilles ministériels pouvant s’expliquer par deux raisons probables: – primo : le souci d’efficacité et de réduction des charges financières..; et secondo : la mise à la touche de tous les Ministres dont les noms ont été cités dans le scandale de l’avion et des contrats militaires. De quoi donner un peu de bémol au Fonds Monétaire International (Fmi) dans son élan de retour prudentiel dans notre pays. Même si une source proche du pouvoir affirme que les départs desdits Mnistres n’ont rien à voir avec les affaires ci-haut citées.
Qui sont les sortants, les rentrants et les restants ? Décryptage.
En tout, ils sont 8 Ministres de l’équipe sortante à plier bagages, et parmi lesquels ceux que nombre de citoyens lambda pensaient indéboulonnables, tant ils avaient marqué le regime débutant du président IBK, tant ils se croyaient sortis des cuisses de Jupiter, et tant avaient-ils fait dans du zèle, au point d’écorcher l’image du Président.
Il s’agit en premier lieu de Mahamadou Camara, le désormais ancien Ministre de l’Economie Numérique, de l’Information et de la Communication. Un jeune loup aux dents longues connaissant apparemment ce qu’il voulait, parce qu’il avait réussi à intégrer le cercle restreint du candidat Ibrahim Boubacar Kéïta par l’entremise, disent les mauvaises langues, du fils du président, Karim Kéïta. Avait-il fini par se confondre à Karim Kéïta d’autant qu’à l’élection d’IBK à la magistrature suprême, il avait été propulsé Directeur de Cabinet de celui-ci à Koulouba ? La question mérite d’être posée, car l’homme en a tellement fait qu’il se substituait souvent en donneur de leçons à certains proches du Président et en harranguait d’autres. Un dévergondage maladroit qui prit du galon quand de la présidence le même Camara est parachuté au Ministère de l’Économie Numérique, de l’Information et de la Communication. De la présidence de la République audit Ministère, l’homme aurait nagé dans beaucoup d’eaux troubles pour être régulièrement assagi ? En tout cas, ces derniers temps il semblait un peu effacé, mais c’était trop tard. Et certainement qu’il savait qu’il ne lui restait plus beacoup de temps. A la formation du Gouvernement ce samedi, il a cédé la place à Choguel Kokala Maïga, qui devient aussi porte-parole du Gouvernement.
Autre départ surprise : celui de Mme Bouaré Fily Sissoko. On disait celle là tellement puissante qu’elle serait à la base de la défection du premier Premier ministre Oumar Tatam Ly. Celui-ci voudrait sa place pour quelqu’un de plus capable à ses yeux, mais au finish, c’est lui-même qui y a laissé ses plumes. Le Président Ibk l’a tellement protégée qu’on le disait “porteur de sac de Fily”… ou plutôt qu”’il était dans son sac”. C’est dire que son départ n’a pas été facile, mais elle est partie quand même ! Le dossier de l’avion et des contrats militaires est surêment passé par là. La dame au coeur charitable laisse sa place à Mamadou Igor Diarra. Un banquier expérimenté qui ne sera pas dépaysé, car étant déjà du monde des Finances.
Un autre casaque sortant, Bocar Moussa Diarra du Travail, de la Fonction Publique et des Rélations avec les Institutions. Ce vieux briscard qui a cassé sans regret le parti de feu Modibo Kéïta (Us-Rda) était sans conteste l’un des plus piètres Ministres des gouvernements Tatam Ly et Moussa Mara. Sans vision et entouré des tourneurs en rond, ce “Monsieur” a failli étrangler le régime IBK quand en pleine négociation avec la centrale syndicale il n’avait rien vu aux responsables de l’Untm que des “pestiférés”. En réalité, il ignorait tout du rôle et de la place de la plus ancienne, plus grande et plus forte Centrale syndicale du pays, celle-là même à qui on doit en partie la chute du régime de Moussa Traoré. S’il se dit qu’il s’est construit des villas de rêve, reste à savoir s’il pourra maintenir son parti débout, tant les clivages y sont grands. Il cède sa place à Mme Diarra Racky Talla.
Les autres sortants sont Bah N’Daou (Ministre de la Défense et des Anciens Combattants), Ousmane Sy (Ministre de la Décentralisation et de la Ville), Togola Jacqueline Nana de l’Education nationale, Moustapha Ben Barka de l’Industrie et de la Promotion des Investissements. Ils sont respectivement remplacés par Tiéman Hubert Coulibaly, précédemment Ministre des Domaines de l’État, des Affaires foncières et du Patrimoine, Abdoulaye Idrissa Maïga en charge également de l’Administration Territoriale, Kénékourou dit Barthélemy Togo en charge de l’Éducation Nationale. L’Artisanat et le Tourisme sont rattachés au Ministère de la Culture toujours aux mains de Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo; Me Mamadou Gaoussou Diarra s’occupe désormais du Secteur Privé.
Les autres rentrants non encore cités sont : Dramane Salif Dembélé, ancien candidat de l’Adema à la présidentielle, ancien directeur national de Géologie et des Mines, qui s’occupera désormais de l’Urbanisme et de l’Habitat. On dit qu’il ne sera pas en terrain inconnu, puisqu’ayant accumulé beaucoup d’expériences en rapport avec le sujet, mais aussi pour être un ingénieur dans le secteur qui est sien en tant que major de sa promotion à l’ENI.
Celui qui occupait ce portefeuille de l’Urbanisme et de l’Habitat, en l’occurrence Mamadou Diarra, s’occupe désormais de la Justice et des Droits de l’Homme. Ensuite vient Mahamed Ag Erlaf, à qui est dévolu le Ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable.
Les autres restants sont Mohamed Bathily, qui quitte la Justice pour les Domaines de l’État et les Affaires Foncières, Zahabi Ould Sidi Mohamed qui garde la Réconciliation nationale, Abdoulaye Diop, toujours aux Affaires Étrangères, Bocary Tréta qui prend du galon pour devenir la deuxième personnalité du gouvernement avec toujours son portefeuille de Développement Rural, Hamadoun Konaté qui reste à son poste, Mamadou Hachim Koumaré, Me Mountaga Tall, Cheicknè Seydi Hamady Diawara, Abdel Karim Konaté, Ousmane Koné, Mamadou Frankaly Keïta, Boubou Cissé, Mahamane Baby, Sangaré Oumou Bâ, Abdrahamane Baba Sylla, Thierno Hamady Oumar Hass Dialo, Housseini Amion Guindo… eux tous restent à leurs postes, avec souvent quelques modifications dénominatives, comme c’est le cas pour Mahamane Baby qui s’occupera aussi de la jeunesse et de la construction citoyenne.
Avec cette nouvelle équipe gouvernementale, le Mali amorce un nouveau cap pour 2015, pourvu que les Maliens y trouvent leur compte, eux qui sont plus loin de regretter leur choix porté sur IBK tant ces premiers mois du règne “de celui qui était perçu dans la conscience collective comme le “sauveur du Mali” ont été éprouvants. Au travail donc Mesdames et Messieurs, pour le bonheur des Maliens et pour l’honneur du Mali !
Assane SY DOLO