Après que les rumeurs aient fait le tour de Bamako plusieurs fois annonçant la démission du désormais ex chef du Gouvernement, M. Moussa Mara, c’est finalement dans la soirée du jeudi 08 janvier 2015 que celui-ci a démissionné de son poste de Premier ministre. Aussitôt, le Chef de l’État a nommé dans la même soirée M. Modibo Keïta comme Premier ministre. Un grand commis de l’État malien qui a déjà occupé le même poste en 2002. Il a également occupé de hautes responsabilités au Mali et à l’étranger, en qualité d’Ambassadeur.
Cette nomination du très respecté Modibo Keïta n’a pas été suivie de trop de commentaires, ni suscitée beaucoup d’enthousiasme. Mais les critiques ont fusé de partout après la publication de la liste du Gouvernement Modibo Keïta, qui était très attendu.
Ce nouveau gouvernement a pour mission de relever les multiples défis qui se posent à notre pays depuis des années maintenant. Ces défis ont pour noms : conclure le plus rapidement possible un accord de paix avec les groupes armés du nord, faire revenir Kidal dans le giron malien, sécuriser les régions du nord et relancer le développement du Mali.
Mais, nous l’avons dit plus haut, le nouveau Gouvernement a été accueilli par de nombreuses critiques, tant beaucoup de maliens sont restés sur leur fain à l’annonce de ss membres. Déjà certains estiment que le changement tant attendu par les Maliens n’est pour demain.
PAS DE GRAND CHANGEMENT
Ce nouveau Gouvernement compte 29 ministres contre 31 pour le précédent. A première vue le constat qui saute à l’oeil est que dans le nouveau gouvernement ne figurent plus les ministres dont les noms étaient cités dans l’affaire de l’avion présidentielle et des équipements militaires.
Mais selon des sources proches du pouvoir ces départs des titulaires de l’Economie, de l’Industrie et de la Communication n’ont aucun lien avec l’affaire de l’avion présidentiel et des équipements militaires qui avait amené à un gel des décaissements du Fonds Monétaire International (Fmi). “Le FMI n’a jamais demandé le départ d’un ministre du gouvernement. Il y a des rapports d’enquête devant la justice. Que la justice fasse son travail”, affirment ces sources. Il s’agit du Ministre Bouaré Fily Sissoko, qui occupait le portefeuille de l’Économie et des Finances, de Mahamadou Camara qui était au Ministère de l’Économie Numérique, de l’Information et de la Communication et de Moustapha Ben Barka qui était au Ministère de l’industrie et de la Promotion des Investissements.
Le deuxième constat est que ce Gouvernement enregistre l’entrée de 6 nouveaux Ministres. Ils sont :
– Mamadou Igor Diarra, devient Ministre de l’Économie et des Finances
– Dr. Choguel Kokalla Maïga, Ministre de l’Économie Numérique, de l’Information et de la Communication, porte-parole du Gouvernement ;
– M. Kénékourou Barthélémy Togo, Ministre de l’Éducation Nationale ;
– Dramane Dembélé, Ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat ;
– Mme Diarra Raky Talla, Ministre du Travail, de la Fonction Publique, de la Réforme de l’État, chargé des Relations avec les Institutions.
– Mohamed Ag Erlaf, Ministre de l‘Assainissement et du Développement Durable.
LES PARTANTS
Ils sont 8 Ministres qui ne font plus parti de cette nouvelle équipe. Ce sont, le Colonel Major Bah N’Daw, Mme Bouaré Fily Sissoko, Bocar Moussa Diarra, Ousmane Sy, Mme Togola Jacqueline Marie Nana, Mahamadou Camara, Moustapha Ben Barka et Mme Berthé Aïssata Bengaly.
Autre constat, le nouveau Gouvernement ne compte que 3 femmes contre 4 pour l’équipe sortante. Aussi beaucoup de Ministres ont gardé leurs anciens postes tandis que d’autres ont fait des permutations. Certains postes ministériels ont été suprimés et d’autes ont été renforcés.
Le nouveau Gouvernement n’a pas fait de faveur aux jeunes. La plupart des Ministres sont des “vieux” à l’image du Premier ministre et du Président de la République qui ont respectivement 73 ans et 70 ans. Aucun représentant des partis de l’opposition n’a fait son entrée dans ce Gouvernement.
La formation de ce Gouvernement tant attendu n’a aucunement apporté de surprises aux yeux des maliens. Ce sont les mêmes personnes, ayant occupé des postes ministériels dans le passé, qui reviennent. Ceux qui font leur première entrée dans un gouvernement ne surprennent guère, vu leurs relations avec le pouvoir en place. Ce qui fait que les Maliens dans leur grande majorité qualifie ce Gouvernement de “déjà vu”. C’est dire que le Président Ibrahim Boubacar Kéïta a juste fait du nouveau avec du vieux. Mais cela n’est pas un handicap en soi, pourvu que ces hommes et ces femmes sur lesquels le président et son Premier ministre ont porté leur dévolu se montrent capables et compétents à relever les défis de l’heure. Ces Ministres seront alors appréciés à l’oeuvre. Et ça de façon individuelle. Cependant le temps presse et les Maliens aspirent fortement au changement.
Modibo KONÉ