Un membre du gouvernement Modibo Sidibé fait l’objet d’enquêtes du cabinet anti-fraude de la Commission européenne. Il s’agit de Ahmed Sow, ancien Directeur général du centre de développement des entreprises (CDE).rn
L’Office européen de lutte contre la fraude (OLAF) a envoyé le 2 septembre 2007 à Bamako, une mission d’enquête sur les financements accordés par le centre de développement des entreprises (CDE) et la banque européenne d’investissements (BEI) à certaines entreprises privées maliennes.
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Selon des sources bien informées à Bamako et à Bruxelles, il s’agit de savoir si des privés maliens ont bénéficié par complaisance de fonds européens. En clair, la Commission a des soupçons sur l’ex directeur du centre de développement des entreprises. Elle a chargé son office anticorruption, l’office européen de lutte contre la fraude (OLAF) de mener l’enquête.
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L’OLAF a été créé en 1999 par la Commission européenne. Son Directeur Général est Franz-Hermann Bruner, un Allemand, nommé le 1er mars 2000, pour un mandat de cinq ans. Le mandat de Bruner a été renouvelé en février 2006. Il faut reconnaître que l’OLAF doit beaucoup de sa réputation à la pugnacité de son Directeur Général.
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Il s’agit d’un organisme d’enquête chargé de protéger les intérêts financiers de l’Union européenne, de lutter contre la fraude, la corruption et toutes activités illégales ayant des conséquences financières au sein de l’UE.
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Les enquêtes de cet organisme sont pour beaucoup dans les révélations troublantes qui ont poussé en 1999 à la démission collective des membres de la Commission européenne dont l’ancien Premier ministre de la France, Edith Cresson.
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Même si l’OLAF n’est pas un service d’audit, ses missions sont claires. Son porte-parole Alessandro Buttice est formel : « Nous sommes une police administrative. Nous bougeons lorsqu’il existe des soupçons de fraude. Nous agissons quand des faits sont avérés. Ce qui compte, c’est la fiabilité des informations. Comme pour toute enquête, ce qui compte c’est une information factuelle et vérifiable ! Nous avons donc également un rôle de surveillance, d’analyse et de recherche des informations. Nous pouvons intervenir au sein de l’UE, mais aussi à l’extérieur », d’où l’arrivée à Bamako le 2 septembre de fins limiers de l’OLAF.
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C’est en 2005 qu’Ahmed Sow a été désigné Directeur général du CDE. A cette occasion, il avait été célébré par la Communauté du business malien à Bamako.
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Le Comité du Secteur Privé (COSEP), qui regroupe le CNPM, la CCIM, le REAO-MALI, en partenariat avec le Ministère des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration africaine, avait organisé un cocktail de félicitations, le vendredi 25 février 2005, à l’Hôtel Salam. L’ancien Premier Ministre Ahmed Mohamed Ag Hamani a particulièrement suivi le dossier de candidature de M. Sow, le Président de la Chambre de commerce et d‘Industrie du Mali, M. Jeamille Bittar avaient effectivement pris part à cette cérémonie.
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De bonnes sources, notre principal partenaire économique et financier, l’Union européenne, veut avoir le cœur net sur les liens qui unissent Ahmed Sow et certaines entreprises maliennes. A-t-il favorisé des financements par complaisance ? Ou a-t-il des intérêts dans des entreprises privées au Mali et en France qui ont reçu des financement de l’Union Européenne et de la Banque Européenne d’investissements ?
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Agé de 54 ans, Ahmed Sow qui a été nommé au poste de ministre de l’Énergie, des Mines et de l’Eau, le 4 octobre dernier est titulaire d’un doctorat obtenu à l’Université de Paris
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Il est considéré comme étant l’auteur du fameux PDES (Programme de développement économique et social) présenté comme étant l’ossature de la politique du Président ATT. A ce titre ATT lui aurait promis le poste de Premier ministre, Ahmed Sow a démissionné en mai dernier, de son poste bruxellois pour se mettre à la disposition de son pays, selon La lettre du continent, une lettre confidentielle éditée à Paris.
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A défaut de faire de lui Premier ministre, ATT le repêche et le met à la tête d’un département qui génère à lui seul, plus de 70 % des recettes d’exportations du pays, le ministère des Mines, de l’Energie et de l’Eau. ATT n’est- il pas au courant de cette affaire ? Le président n’a-t-il pas reçu les dossiers concernant la gestion de Ahmed Sow à la tête du CDE ?
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En attendant de pouvoir répondre à ces questions, les fonctionnaires européens à Bamako et à Bruxelles n’ont pas de mots assez durs pour exprimer leur surprise et leur indignation de voir siéger au sein du gouvernement malien un homme sur lequel l’OLAF enquête.
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B. Daou
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