Le Mali vient d’ouvrir une nouvelle page de son histoire sociopolitique mais aussi militaire. En moins de six mois, ceux qui détenaient le pouvoir durant 20 ans de règne sont devenus les parias quant à la gestion de la destinée du Mali.
Le gouvernement dit celui de consensus semble être au regard de la coloration des 31 membres celui d’ouverture donnant des places aux groupements et aux religieux. Inversement comme un film de fiction, les postes stratégiques sont revenus au premier ministre et aux militaires.
En effet, parmi les 31 membres du nouveau gouvernement de transition, six portefeuilles ont été attribués à l’ex junte et plus d’une dizaine au premier ministre.
Ainsi on peut lire que : Le ministère des Transports et les Infrastructures Routières est attribué au Colonel Abdoulaye koumaré ; celui de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation au Colonel Moussa Sinko Coulibaly ; la Défense au Colonel Yamoussa Coulibaly; et celui de la Sécurité Intérieure et la Protection Civile au Général Tièfing Konaté. En plus de ces quatre portefeuilles occupés par des militaires, l’ex junte a la vue aussi le ministère de la Justice désormais entre les mains de Me Malick Coulibaly et celui des sports dirigé par un autre magistrat, Hamaye Founé Mahalmadane.
Concernant le premier ministre, il s’est fait aussi la part belle en ayant l’œil sur une dizaine de portefeuilles. Parmi ceux-ci, nous avons le ministère de l’enseignement Supérieur occupé par Harouna Kanté ; celui de l’Economie, des finances et du Budget par Tiéna Coulibaly ; le ministère des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine par Mme Traoré Rokia Guikiné ; celui de l’Education par Adama Ouane ; Soumana Makadadji occupe le ministère de la Santé ; Dr Mamadou Sidibé celui de l’Action Humanitaire et Mme Diallo Fadimata Touré dirigera quant à elle le ministère du Logement, de l’Urbanisme et des Affaires Foncières.
En plus de cet avantage qu’il s’est donné, il vient de nommer par décret trois des six ministres enlevés comme conseillers spéciaux auprès de la primature avec rang de ministre.
Au côté de ces anciens dans le premier gouvernement CMD excepté un, les 13 nouveaux rentrants sont partagés entre les groupements, des religieux et les militaires :
Le Front Patriotique pour la République(FDR) détient quatre ministres: Tieman Hubert Coulibaly(UDD) qui occupe le ministère des affaires étrangères ; Abdel Karim Konaté dit Ampé (Adema) à la charge du Commerce et de l’Industrie ; Me Demba Traoré(URD) au ministère délégué chargé de la Décentralisation ; Dr Makan Tounkara (Adema) au poste de l’Elevage et de la Pêche.
La Convergence pour Sauver le Mali(CSM) quant à elle, rafle trois départements: le ministère de l’Environnement et de l’Assainissement occupé David sagara ( Codem); le ministère des Mines par Amadou Baba Sy(cnid) et celui de l’Agriculture par Dr Yaranga Coulibaly (RPDm).
La Coordination des Organisations Patriotiques du Mali (Copam), qui adhère à la dernière minute à l’idée de consensus, gagne deux portefeuilles: Il s’agit du ministère de la Culture occupé par Boubacar Hamadoun kébé (cstm) et le ministère de la poste et des nouvelles technologies par l’ingénieur informaticien, Brehima Tolo.
L’Alliance IBK 2012 gagne un seul département. Celui du Tourisme occupé par Ousmane Ag Rhissa(RPM). Le Collectif des Ressortissants du Nord(Coren) détient aussi un ministère. Celui du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle confié à Mme Dédia Mahamane Kattra. Le Haut Conseil Islamique, prend le tout nouveau ministère exceptionnellement crée. Le ministère des Affaires Religieuses et du Culte occupé par Dr Yacouba Traoré.
Au regard de cette nouvelle cette architecture gouvernementale pour la transition, nous vivons sous une nouvelle ère qui tourne la page de 20 ans de gestion sous la coupole Adema, Urd, Rpm et consorts.
Ces partis d’envergure nationale, dit-on, sont devenus aujourd’hui des parias dont la voix est faible dans la destinée du Mali de demain.
Sur cette lignée de tragédie, ont constate aussi l’absence totale du PDES d’Ahmed Diane Sémega. Un parti qui est la troisième force au sein de l’hémicycle et qui occupait d’importants portefeuilles dans le dernier gouvernement d’ATT. « L’ironie du sort ! »
Boubacar Yalkoué