Un bilant plutôt satisfaisant
Des médailles par ci, des distinctions par là. La fin de la transition a été un ouf de soulagement pour le Président de la république et son gouvernement. Il faut ainsi leur tirer le chapeau pour leur délicatesse à mener le bateau à bon port. Quant on fait une rétrospective des événements du début de la crise à nos jours, nous dirons tout simplement que la sagesse malienne a pris le dessus sur tous ce que les dirigeants ont entamé. Sinon le Mali a vu pire. Le président Traoré a tout de même mis le Mali au dessus de toutes ses préoccupations. Après avoir été tabassé par une foule déchaînée et sans scrupule pour une histoire de trône, le vieux de 72 ans aurait pu chercher sa ‘’petite’’ tête de Traoré en transformant son pays de soin en exil. Ce qui aurait été très grave pour le Mali. Mais c‘était un Dioncounda très rajeuni et motivé qui venait de prendre sa mission à bras le corps après sa guérison. Qu’il en soit gratifié et félicité. De la libération du Nord à l’organisation de l’élection présidentielle « libre et transparente », le professionnalisme des technocrates du gouvernement n’a pas fait défaut. En un moment, le peuple désespéré s’attendait à une apocalypse. Des mains et pieds coupés, des citoyens fouettés à sang pour avoir commis le péché d’aimer sans l’autorisation d’une loi obscurantiste et moyenâgeuse… Malgré l’opposition du capitaine putschiste de demander l’aide extérieure pour nous débarrasser des terroristes bien qu’il ne pouvait pas le faire lui-même, le Président Traoré n’est pas passé par le chemin de Kati, pardon quatre chemins. Son cri de cœur a été un cri de joie pour toute la nation malienne. En deux mois. Les bandits ont été exterminés et chassés du territoire malien. Ce qui n’a pas été fait en plus de 8 mois par celui qui disait avoir pour première préoccupation de « libérer le Nord du pays ». Même si quelques électrons libres des ces bandits se baladent dans les grandes villes du Nord, l’essentiel a été fait. Car, les responsables de l’administration qui avaient fui les lieux avec armes et bagages sont maintenant de retour. Mieux, les populations meurtries ont regagné leur dignité. Quant aux élections, elles se sont passées à la date prévue et dans la quiétude. Malgré les difficultés, le défi a été relevé, avec l’appui de la communauté internationale. Rappelons que ces deux missions ont coûté plus de 566 milliards CFA sur une dotation budgétaire de 1465 milliards CFA. Mais tout ceci n’est pas sorcier. Si les différents ministres ont été nommés, ils ont certes présenté des bagages intellectuels convaincants qui leur permettaient de relever le défi. Ils sont certes, à féliciter mais pas à glorifier comme des demi-dieux.
Ce qui n’a pas marché…
Il faut, par ailleurs, noter que ces ministres de Diango Sissoko n’étaient pas saints de Texas. Et pour cause, malgré la crise, certains comportements des Ministres du gouvernement de la transition sont à déplorer et même du maitre du bateau. A la fin de leur mandat, nous avons assisté à des nominations douteuses et arbitraires. Tellement qu’ils ne veulent pas sortir du gouvernement bredouilles, ils font tout pour profiter de certaines situations après leur départ. Sinon, il n’est pas à un ministre sortant, de transition de surcroit, de nommer des gens à des postes pour un mandant de cinq ans. Le cas du scandale diplomatique entre les ambassadeurs sortant et rentrant de Ouagadougou en est la parfaite illustration. Les tentations du gain facile du denier public n’ont pas épargné les ‘’cowboys’’ de Diango. Le cas des réponses officielles du Ministre des Finances sur certaines questions qui ne sont pas des missions d’un ministre de la transition. Heureusement que des suites défavorables aux requêtes comme l’achat de 500 véhicules pour les commerçants et autres prétextes pour se faire la poche avant de quitter le pouvoir. La transition avait pour mission de régler les questions du nord et d’organiser les élections, point ! Mais ils ont même « fait l’état des lieux et de réfléchi sur l’utilisation éventuelle des immeubles de l’Etat dont la situation géographique ne permet plus de les destiner à abriter des services publics », selon le ministre Konaté, comme s’ils étaient obligés de « faire l’état des lieux » de ces édifices avant de quitter sa chaise ministérielle. Le comble, le chef cowboy et non moins président par intérim vient de notifier par décret présidentielle des indemnités faramineuses qu’un ancien président et ministre n’ont jamais bénéficié depuis l’histoire du Mali indépendant. Comme pour leur dire : « Nous avons réussi, il faut maintenant que les maliens payent », comme le dit souvent des maliens sans scrupule !
Christelle