Gouvernance des affaires publiques : Les boulets aux pieds du régime IBK

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Le rendez-vous du renouveau du Mali avec  le président de la République  Ibrahim Boubacar Keïta n’est visiblement pas pour demain. Le  malaise est palpable et aucune remise en cause n’est faite par le régime. Et pire, on continue à agir comme si le Mali était devenu une propriété privée appartenant à une famille ou à un clan.  Où va donc ce régime ? S’interroge de plus en plus les  Maliens.

En jetant un regard sur le pays sous la gouverne du locataire de Koulouba, on se rend aisément compte  que la situation  actuelle  du pays n’est guère reluisante. Le pays reste toujours confronté aux mêmes défis que sous son prédécesseur, à savoir : corruption ; insécurité ; chômage endémique ; éducation ; santé ; amélioration des conditions de vie et de travail des masses laborieuses, etc.

Attendu sur tous ces fronts, IBK, une fois aux affaires  a  surpris plus d’un qui croyait fermement à son slogan fétiche «  Le Mali d’abord ! Le Mali avant tout !  Le Mali comme seul objectif, comme seule urgence, comme seule priorité ». Faut-il le dire, après trois ans de règne, l’espoir suscité fond inlassablement comme beurre au soleil. Car, le pouvoir en place  est fortement décrié et suscite véritablement des inquiétudes. Pour cause,  en si peu de temps, le mythe du « Kankélétigui »  a commencé à s’effondrer comme un château de carte eu égard aux cafouillages, aux  scandales qui continuent d’émailler sa gestion du pouvoir. Si au début, plusieurs observateurs de la scène politique se réservaient de porter un jugement sur le régime et attribuaient certaines bourdes aux balbutiements inhérents presque à tout régime, il n’en est pas de même aujourd’hui. Car, les actes posés ne répondent nullement aux promesses faites. Et cela a suscité beaucoup de frustration et de mécontentement même dans les milieux les plus insoupçonnés. Et pourtant, l’homme était bien conscient des défis qui l’attendaient avant de prendre les rênes du pouvoir. Son  discours mémorable, tenu le 13 juillet 2013,  au stade du 26 mars en atteste. « La déliquescence de l’Etat malien est l’une des causes de la situation actuelle. Si les Maliens m’accordent leur confiance, l’une des premières tâches auxquelles je me consacrerai sera de reconstruire un Etat digne de ce nom. Un Etat fort au service de l’efficacité, et dont l’un des socles devra être la justice et la bonne gouvernance », avait-il martelé. Force est de reconnaître que cette volonté de reconstruction d’un Etat fort  a du plomb dans l’aile sur bien des plans.

Menace sur le  processus de paix

En dépit  de la signature de l’Accord pour la Paix et la réconciliation nationale, le dossier évolue  à pas de tortue et laisse  planer un doute  sur le devenir de l’Accord.  Surtout quand on sait que l’Accord était censé instaurer la confiance entre les parties et réunifier le pays.  Hélas !  Le pays reste toujours  coupé en deux  comme si la République du Mali était devenue un Etat fédéral. Pire, les  acquis enregistrés jusque-là sont en train d’être fragilisés et remis en cause par ceux qui sont sensés les préserver. Pour cause, les  mouvements armés signataires de l’Accord qui, au lieu de s’en tenir au respect scrupuleux de l’Accord, n’ont rien trouvé de mieux que de signer d’autres engagements parallèles entre eux,  relativement à la gestion de la ville de Kidal, sans aucune consultation des autorités maliennes.  Ce pacte d’honneur qu’ils ont dûment signé également  est mis à rude épreuve à cause d’une  guéguerre de leadership entre les deux tribus (Imghad et Ifhogas). Toute chose qui n’incite guère à l’optimisme. A cela se greffe  un autre  facteur plus inquiétant qui commence à couper le sommeil des Maliens. Il s’agit de la création des milices à base ethnique pour défendre une soi-disant « identité culturelle ». La dernière en date est le  mouvement politico-armé dénommé Alliance nationale pour la sauvegarde de l’identité peule et la restauration de la justice (ANSIPRJ). Selon des sources concordantes, l’attaque de Nampala ayant fauché la vie  à 17 de nos braves  soldats  a été revendiquée par ce mouvement. Faut-il le dire, ce penchant vers le repli identitaire ou à la limite du régionalisme  qui s’amoncelle au dessus de nos têtes comme un gros nuage, n’est pas de nature à conforter l’Etat-nation du Mali. Cette nouvelle donne, si l’on n’y prend garde,  risque d’être généralisée à cause des frustrations accumulées par-ci par là et  n’augure rien de bon dans la perspective de la  réunification du Mali. Par ailleurs, certaines dispositions de l’Accord ne semblent pas être partagées par toute la composante de la société malienne. Il s’agit notamment des autorités intérimaires. Ce mécanisme institutionnel prévu par l’Accord en lieu et place d’une délégation spéciale constitue, à n’en point douter, une véritable source d’inquiétude. L’adoption de cette loi a déjà empoisonné l’atmosphère entre la classe politique avant d’être dénoncée par les jeunes de Gao, à travers une marche pacifique tenue le 12 juillet et qui s’est soldée par des morts d’hommes.

Fissure au sein de la majorité présidentielle

La mouvance présidentielle qui constitue le bras séculier du régime manque aujourd’hui de cohésion en son sein. Car, le pouvoir en place peine à rassurer certains de ses alliés à cause de sa démarche politique. Si l’entré au Gouvernement du Pr. Tiémoko Sangaré de l’Adema-Pasj, ainsi que l’allié circonstanciel  Amadou Koïta ont été respectivement accueillies avec joie au sein de leur parti  il n’en demeure pas moins que  ce réaménagement a fait des mecontents au sein de la majorité présidentielle. Certaines formations qui comptent des députés ont été mises à l’écart au détriment de ceux qui n’en n’ont pas. Il s’agit notamment de l’Alliance pour la paix et la démocratie au Mali (Adp-Maliba). Le parti a dû suspendre sa participation aux activités de la convention des partis de la majorité présidentielle tout en tirant à boulet rouge sur le pouvoir. « La situation générale du pays est inquiétante à bien des égards. Le processus de paix est à la traîne, l’économie nationale ne profite pas aux populations, l’image du pays est fortement écornée par des scandales à répétition restés impunis, le terrorisme s’installe progressivement comme la norme, le communautarisme armé divise les populations tandis que, comme cité plus haut, le fait politique est complètement ignoré »,  a déclaré  l’honorable  Amadou Thiam. Ce n’est que le samedi 6 août dernier que le parti  a claqué la porte de la CMP. Il nous revient de certaines sources que d’autres formations politiques sont sur le départ. Cette fissure  entamée au sien de la majorité présidentielle n’est pas bon signe pour le pouvoir.

Ebullition du front social

C’est une lapalissade de dire que le pays va mal. L’espoir nourrit par le peuple  à l’avènement du Président de la République est en passe de se transformer en désespoir. Le peuple malien ployant déjà sous le poids de la conjoncture économique, de l’insécurité, de chômage, et biens d’autres maux, IBK  vient d’en rajouter de plus grave. Il s’agit notamment du déguerpissement des commerçants et autres étalagistes installés aux abords des grandes artères de la ville de Bamako. Si la mesure de déguerpissement visait au début les commerçants  et autres marchands ambulants qui obstruaient la circulation au niveau du grand marché de Bamako, curieusement,  elle s’est étendue à toutes les grandes artères. Beaucoup de nos compatriotes ont assisté impuissamment à la démolition de  leurs petites entreprises économiques au nom d’une « opération ville propre » pour faire plaisir aux hôtes du Sommet Afrique-France que notre pays abritera en janvier 2017. L’opération n’est pas mal en soi,  si elle était lancée de concert avec les acteurs concernés, avec à la clé  des mesures d’accompagnement et un délai raisonnable.  Ils sont restés sans voix en ne sachant où aller. Cette situation risque de créer plus de problèmes qu’elles n’en résoud. Avec cette décision quasi unilatérale de rendre la ville de Bamako coquette, le régime a superbement ignoré l’un des piliers  de la gouvernance.

Selon des indiscrétions, le régime s’en est inspiré auprès de certains pays de la sous région, mais aurait procédé d’une manière que ceux-ci n’ont pas adoptée. « Toute comparaison est boiteuse », a-t-on coutume de dire. Le préalable devrait consister dans notre pays à l’assainissement des quartiers. Or, la ville de Bamako regorge de montagnes d’ordures par endroit qui nécessitent d’être acheminées au dépôt de transit final aménagé à cet effet à Namoubougou. Elle intervient également à un moment où le département de l’Emploi affiche une statistique prometteuse en termes de création d’emplois, soit 121 161 créés sur 2 00 000 emplois promis. Cette pilule, bien que dorée, semble très amère à avaler. Surtout quand on sait que ces petits commerces font vivre des milliers de familles. Que vont devenir ces gens? L’affrontement entre les forces de l’ordre et les victimes la semaine dernière illustre parfaitement  la gravité de la situation. Le manque d’emploi et de perspective peut conduire à des situations plus périlleuses. Le printemps arabe est parti de là avec l’immolation en Tunisie dans la ville de  Sidy Bouzid, d’un jeune vendeur  ambulant en signe de désespoir. « Les mêmes causes provoquent très souvent les conséquences », dit-on.

Boubacar SIDIBE 

Commentaires via Facebook :

25 COMMENTAIRES

  1. IBK doit mettre le cap sur la victoire, toute la victoire, rien que la victoire, il doit nous sortir du guêpier de la communauté internationale et des rebelles. L’accord d’Alger n’est qu’un marché de dupe, une tromperie, IBK le sait mieux que quiconque.

  2. Il est à se demander si certains ont conscience de la situation qui prévaut dans le pays. Il n’est pas honnête de dire que ce sont des contrevérités qui sont dites sur IBK et son régime. C’est peut être que cette Fatima Diawara vit au dessus de la majorité des Maliens pour nier l’évidence. IBK est une calamité pour lui même et pour le Mali. Comment quelqu’un peut être aussi crétin que ce Monsieur qui a carrément refusé de se former à la gouvernance, après plus de deux décennies passées aux affaires? Les Maliens ont été floués. Ils ne savaient pas que l’homme sur lequel ils ont jeté leur dévolu n’est qu’un piètre Président, un vaurien, pas plus ni moins. Une vraie catastrophe pour notre pays de se retrouver avec à sa tête une bande de voleurs.

  3. IBK est alle faire campagne a Kidal en 2013. Aujourd’hui peut-il mettre les pieds a Gao? Quand il venant, la situation financiere ndu pays n’etait pas mal, jusqu’a ce que le President s’est offert un 2 Avion de “Con”-mandement.Quand il venant, tous les Maliens etait d’accord qu’il ny aurait plus de “prime a la rebellion”, aujourd’hui IBK distribue des milliers de Cfa au rebelles pour une simple “reunion” de ces meme batradenw..
    Comme le disait un post de Facebook: uN HOMME NOIR , COUCHE SUR SON DOS, LES MAINS VIDES LEVEES BIEN EN EVIDENCE, SE VOIT TIRER DESSUS PAR UN POLICIER. Si dans cet image tu ne ne vois pas de probleme, c’est que C’EST TOI MEME LE PROBLEME. . Cela a t’attention de tous ceux qui defendent IBK dans ses egarements.

  4. Si les médisances et les contrevérités qui sont formulées contre le président IBK pouvait le fléchir,il aurait abandonné la lutte pour son pays.La presse écrite malienne s'acharne sur notre KANKELETIGUI tout simplement par ce que le Mali n'est pas pour la rigueur et le sérieux.Le président imperturbable qu'il est, va éduquer ces paresseux à la rigueur et au travail bien fait.
    Parlez seulement.Nous on avance.

  5. Si les médisances et les contrevérités qui sont formulées contre le président IBK pouvait le fléchir,il aurait abandonné la lutte pour son pays.La presse écrite malienne s'acharne sur notre KANKELETIGUI tout simplement par ce que le Mali n'est pas pour la rigueur et le sérieux.Le président imperturbable qu'il est, va éduquer ces paresseux à la rigueur et au travail bien fait.
    Parlez seulement.Nous on avance.

  6. Quand IBK arrivait au pouvoir l’économie nationale n’était pas en bon état, le budget national était déficitaire, les projets financés ont été soit annulés soit retardés, les partenaires économiques et financiers sont tous rentrés et le Mali avait peu de lien diplomatique. Je ne vois pas de failles dans la gestion des deux (2) ans qu’IBK a faits au pouvoir.

  7. Je pense que les maliens savent tous qu’IBK n’est pas une personne de mauvaise intention dans la gestion des affaires publiques. Il a eu à gérer plusieurs postes dans ce pays. La gestion de tous ces postes s’est finalisée par un succès de sa part. Donc son bilan n’est pas aussi mitigé que cela.

  8. La rébellion de 2012 qui s’est débouchée sur une crise de tous les niveaux n’est pas favorable à la réalisation de certains projets. On constate qu’IBK a hérité d’un pays malade par son budget et par son intégrité territoire. Néanmoins il est parvenu à obtenir la signature d’un accord de paix.

  9. Ce n’est pas en un clin d’œil qu’on peut changer le cadre et le système politique d’un pays. Non, il faut du temps. Le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta n’est qu’à mi-mandat de son quinquennat. Vu aussi la période dans laquelle il est entré en fonction, vraiment je ne pense pas que le temps venu soit au rendez-vous pour lui pour faire tout cela.

  10. Nous devons faire confiance à Ibrahim Boubacar Keïta pour qu’il fasse ce qu’il a promis. Nous sommes tous censés connaître que ce n’est du tout une tâche aisée de diriger un pays dans la crise. Surtout quand il s’agit d’un pays très pauvre comme le nôtre. Donc changer le cadre et le système politiques d’un pays demande du temps.

  11. L’opposition n’est pour rien dans la gestion des affaires publiques de l’Etat. Elle a un statut juridique pour jouer pleinement son rôle de l’opposition. Elle doit le jouer dans l’intérêt général du pays et accompagner le régime avec des propositions de sortir de crise.
    Pour être un bon opposant il faut être un bon patriote si non on vous appelle un bon opportuniste parce que c’est votre intérêt personnel que vous visez tout le temps.

  12. Les maliens sont victimes de la mauvaise gouvernance depuis belle lurette. Ce n’est pas aujourd’hui que vous devriez attribuer la responsabilité à IBK. Le mandé Massa prend déjà son bâton, pauvre journaliste. Tous les fossoyeurs ont été mis en garde du nouvel système qui doit être adopté.

    • Ibk a participé a tout haut fonction au Mali sans trouve la solution pour le Mali un vrais charognards indigne voleur incapable trouillard

  13. IBK ne pouvait pas mettre en place des actions robustes dans l’insécurité. Un pays en crise est pris en otage par les circonstances exceptionnelles défavorables. Peu de projets de développement pourront être réalisés. Attendons un certain moment avant de dire que les discours d’IBK ne font que se répéter.

    • Ibk est le garant de la sureté des maliens mais il est incapable d assurée sa responsabilité

  14. Il s’agit de traduire tous les malfrats de l’Etat devant la justice. Les simples discours sont finit. Les promesses d’IBK sont en pleines campagnes de réalisations. Les mesures de restructurations ont produit des effets.

  15. Le Mali vient de loin et même de très loin. Les difficultés actuelles peuvent paraître bien-sûr comme le chaos pour bon nombre d’entre-nous, mais l’ennui est que tous ceux qui critiquent n’ont pas non plus de propositions concrètes. L’aveu d’impuissance est surtout à ce niveau. Dans une démocratie, la critique doit être constructive. Elle doit faire avancer. Mais il ne s’agit pas de prendre son ordi tous les matins pour nous rappeler les mauvais côtés du régime actuel. La situation actuelle du Mali n’arrange personne. Pas les Maliens. C’est pourquoi il faut cesser de tirer à boulets rouges sur tout ce qui bouge et faire des choses concrètes. Pour sortir de cette situation, que doit-on faire ?

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