Le vendredi 24 juin 2011, le Premier ministre a présenté la politique générale de la Nation aux députés. Avant de se sacrifier à cette tradition constitutionnelle, le Premier ministre devrait plutôt présenter la liste de ses biens à la Cour Suprême, qui est aussi une exigence de la constitution.
Avec sa nomination à la tête de l’exécutif mobile, certains maliens pensaient que Mariam Kaïdama Sidibé allait s’inscrire dans la gestion transparente de l’Etat, en respectant toutes les dispositions constitutionnelles. Mais hélas, la chef du gouvernement n’a pas dérogé à cette règle, introduite par le régime en place, savoir celle de ne pas remettre la liste de ses biens avant sa prise de fonction. L’article 57 de la constitution dispose que le Premier ministre doit remettre au Président de la Cour Suprême la liste écrite de ses biens avant d’entrer en fonction.
En piétinant cette disposition constitutionnelle, très importante pour le peuple malien, le Premier ministre joue à la diversion en présentant à l’Assemblée nationale la politique de la Nation. C’est une manière de faire croire au peuple que les institutions de la république jouent leur rôle. Alors que c’est du folklore.
Impuissante, l’Assemblée nationale joue le jeu. Au lieu de recevoir la déclaration du Premier ministre, pourquoi ne pas lui demander de respecter d’abord l’article 57 de la Constitution ? Pourquoi ne pas interpeller le gouvernement sur la question ? Beaucoup de nouveaux ministres ont été interpellés par les élus de la Nation.
Mais curieusement, le malien lambda est trimballé. Comme dirait l’autre, l’Assemblée nationale n’est qu’un décor politique, tout comme certaines institutions de la république qui ne peuvent pas exiger l’application correcte des textes et lois de la république.
A.M