Fourniture du matériel électoral : Des marchés conclus avec un opérateur libanais ?

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Comment se porte le Mali aujourd’hui ? Mal, mal et très mal. Le chômage, l’absence de perspectives, la précarité, la pauvreté ont tué tout espoir chez les citoyens. Au Mali, nous avons une classe politique favorable à la politique «du tube digestif» sinon de  la compromission qu’au combat courageux et noble de la confrontation des idées.

Au Mali sur le plan du commerce, le plus souvent ce sont les agents de l’Administration d’Etat même qui opèrent dans le secteur du commerce informel et formel. Chaque régime politique fabrique ses opérateurs économiques. Les quelques rares qui sont hors de ce circuit bénéficient rarement de marchés publics.

S’il est vrai qu’en 2002, l’arrivée d’Amadou Toumani Touré au pouvoir avait suscité beaucoup d’espoirs, malheureusement déçus, il est tout aussi vrai aujourd’hui que son départ du pouvoir permettra un nouveau départ pour la refondation d’Institutions plus crédibles.

A quelques encablures de la tenue des élections générales de 2012, les passations de marchés pour les fournitures de matériel électoral seraient à l’ordre du jour au niveau du ministre Kafougouna Koné, organisateur dudit scrutin. Le bénéficiaire de tout le marché du matériel électoral serait déjà connu de source officieuse. Et le président du Conseil national du patronat du Mali (CNPM), Mamadou Sidibé, a fait une mise en garde au ministre Kafougouna Koné dans une correspondance contre tout népotisme ou clientélisme politique dans l’attribution dudit marché.

Compte tenu de la gravité de l’heure, le général ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales doit pour une unième fois montrer pattes blanches. Sinon, on va tout droit  vers un fiasco électoral.

Lisez plutôt la teneur de la correspondance du président du CNPM : «Des rumeurs de plus en plus persistantes nous sont parvenues au sujet de l’intention du gouvernement de conclure avec un opérateur étranger un marché de gré à gré en vue de la fourniture du matériel électoral».

Selon des sources bien introduites, le marché de fournitures du matériel électoral serait en passe d’être attribué à un neveu d’un général décédé à la Mecque pour, dit-on au ministère de l’Administration territoriale et des Collectivités locales, des raisons de «soutien familial» à la famille du général défunt.

Le neveu national M. B. ne serait en réalité qu’un prête-nom car il n’a ni les documents nécessaires pour convaincre l’Autorité de régulation des marchés publics ni les moyens financiers pour fournir à temps le matériel. Selon toujours nos investigations, M. B, le neveu national, agirait au nom d’un opérateur libanais connu pour ses frasques au Mali.

Or au Mali, les opérateurs économiques libanais n’ont pas bonne presse. Et pour cause : en 1999, une bande de Libanais venus d’Abidjan a fait main basse sur les lignes téléphoniques de la SOTELMA. Le manque à gagner, d’ailleurs porté sur les factures des abonnés, était estimé à 19 milliards de F CFA. Sans procès, la bande a bénéficié d’une liberté provisoire pour prendre le large. Et depuis, on est sans nouvelle de ces malfrats et dossier clos.

Pas très longtemps, un autre Libanais, promoteur des Halles de Bamako, se trouvait dans un contentieux avec la Banque malienne de l’habitat (BHM) pour plus de 8 milliards de F CFA. Aussi comme si c’était hier, encore un opérateur économique un Libanais a vendu un vieil avion retapé new look à la présidence de la République. D’ailleurs, cet avion a miraculeusement disparu.

Aujourd’hui, n’y a-t-il pas un gros risque d’attribuer ce marché de fournitures du matériel électoral à un autre Libanais, fut-il sous le couvert du neveu d’un général de la République?

Safounè KOUMBA

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