Formation du nouveau gouvernement : Des réaménagements inspires des urgences du moment

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réaménagementsLa nouvelle équipe gouvernementale s’est notablement modifiée de l’intérieur à travers les arrivants et les recentrages de missions 

 

Fumée blanche vendredi soir à Koulouba: le deuxième nouveau gouvernement de l’ère IBK a été formé à un peu moins d’une semaine après la désignation du Premier ministre Moussa Mara. Précédemment ministre de l’Urbanisme et de la Ville, l’intéressé a été nommé par le chef de l’Etat le 5 avril dernier suite à la démission de Oumar Tatam Ly.

 

Outre les réajustements dans les attributions de certains ministères, les changements de poste ou encore l’entrée de nouveaux ministres, la particularité de la nouvelle équipe gouvernementale est qu’elle ne comprend plus aucun ministre délégué. L’ordre de préséance a été également modifié. Les réaménagements effectués sont certainement édictés par l’urgence de faire plus et mieux.

 

 

Lorsqu’on regarde le peloton de tête de l’équipe gouvernementale, les constats sont significatifs et faciles à dresser. Tout d’abord, le général Sada Samaké, désormais Numéro trois dans l’ordre de préséance, conserve la Sécurité et prend en mains sous la dénomination de « Intérieur » une bonne partie des prérogatives du désormais ex département de l’Administration territoriale. Ainsi se retrouve presque reconstitué un ministère qui s’était trouvé scindé en 2002. Mme Bouaré Fily Sissoko conserve son portefeuille et se passe désormais de la collaboration d’un ministre délégué chargé du Budget dont l’ancien titulaire quitte le gouvernement en même temps que disparait sa fonction. La situation est identique au Développement rural où Bocari Treta ne sera plus appuyé par un ministre délégué, chargé de l’Elevage et de la pêche.

La diplomatie change de patron. Cependant l’ex ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Zahabi Ould Sidy Mohamed, ne quitte pas le navire. Désormais, il lui est confié le ministère de la Réconciliation nationale qui est cependant délesté du volet « Reconstruction du Nord » à présent pris en charge par le département de la Solidarité de l’action humanitaire qui ajoute cet objectif à ses précédentes missions. Le titulaire précédent Cheick Oumar Diarrah ne figure plus sur la liste du gouvernement Mara.

Ayant été un acteur de premier rôle dans au sein du Front islamique arabe de l’Azawad dans les années 90 avant de servir dans le système des Nations Unies, Zahabi Ould Sidy Mohamed ne sera point dépaysé dans les dossiers de la réconciliation nationale. Pour lui, on pourrait presque parler d’un poste taillé sur mesure.

Le fauteuil de la diplomatie revient à Abdoulaye Diop qui fait partie des trois ministres qui manquaient samedi au premier Conseil de cabinet du gouvernement présidé par Moussa Mara. Il est à noter que les dossiers de l’Intégration africaine quittent le département des Maliens de l’extérieur et sont ajoutés aux prérogatives du nouveau patron de notre diplomatie.

 

 

Au total, huit personnalités font leur entrée dans le nouveau gouvernement qui compte désormais cinq femmes contre quatre précédemment. Même si l’écrasante majorité de la précédente équipe conserve cependant ses portefeuilles.

 

Autre fait marquant dans le nouvel Exécutif, l’intégration de deux figures politiques, anciens candidats à la dernière présidentielle. Mountaga Tall, avocat et chef du parti Comité national d’initiative démocratique (CNID) fait une entrée remarquée dans le gouvernement comme ministre de l’Enseignement supérieur. Il fut récemment un candidat malheureux aux élections législatives à Ségou, pourtant considéré comme son fief. Il a déclaré prendre sa nomination « comme un devoir de responsabilité pour servir le Mali à un poste extrêmement délicat ». Pour cette raison, « l’engagement, l’humilité et la concertation » seront ses maitres mots.

Autre entrant non moins connu, le président de la CODEM, Housseïni Amion Guindo, qui avait été battu de peu dans son bastion de Sikasso, et qui a cependant terminé à une honorable cinquième place des présidentielles tout comme son parti aux législatives qui. Très familier du milieu sur lequel s’exercera sa tutelle, le nouveau ministre des Sports, qui n’aura pas besoin d’un temps d’acclimatation, dispose de sérieux atouts pour réussir sa mission. Son prédécesseur à cette fonction, Me Mamadou Gaoussou Diarra, conserve la Jeunesse à laquelle s’est ajoutée la Construction citoyenne.

Autre personnalité qui n’aura certainement pas besoin de s’adapter à ses nouvelles responsabilités, l’ex ministre de l’Administration territoriale et des collectivités décentralisées sous le président Alpha Konaré, Ousmane Sy. Il se voit confier le portefeuille de la Décentralisation, domaine dont il a une parfaite maitrise pour avoir été un des artisans du processus de décentralisation dans notre pays. Le rôle qui lui est attribué est d’autant plus crucial que dans la résolution de la crise au Nord du Mali une importance déterminante est accordée à une décentralisation adaptée à la nouvelle donne socio-politique.

Parmi les nominations remarquées figure celle du désormais ancien directeur de cabinet du président de la République. Mahamadou Camara descend de Koulouba pour occuper le fauteuil de l’Economie numérique, de l’Information et de la Communication. Journaliste, il a notamment travaillé à Jeune Afrique avant de rentrer au pays pour animer un site web d’informations générales.

Parmi les partants figurent les derniers membres venus du gouvernement de Transition, les généraux Moussa Sinko Coulibaly et Abdoulaye Koumaré, Bruno Maiga et Ousmane Ag Rhissa. Jean-Marie Idrissa Sangaré, Malick Alhousseini, Nango Dembélé et Madani Touré complètent la liste de ceux qui ont quitté l’Exécutif qui compte désormais 31 membres au lieu de 34 précédemment.

La formation de ce nouveau gouvernement a lieu six jours après la nomination de Moussa Mara, qui s’est fixé plusieurs priorités dont la sécurité et la réconciliation.

« La sécurité de l’ensemble des Maliens là où ils se trouvent et sur l’ensemble du territoire national », est prioritaire, avait affirmé le tout nouveau PM mercredi, lors de la passation de pouvoir avec son prédécesseur Oumar Tatam Ly à la Primature.

A. M. CISSE

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2 COMMENTAIRES

  1. Confier le malade à son bourreau : Zahabi pour quelle réconciliation ? Cet bâ tard d’arabe ex rebelle pourrait réconcilier qui ? IBK a du sable à la place du cerveau, ses services de renseignement aussi.

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