Après la nomination du nouveau Premier ministre, les Maliens attendent avec impatience la formation du nouvel attelage gouvernemental. Dans cette perspective, le président de la République Amadou Toumani Touré a rencontré les chefs des partis politiques. La liste des partis politiques a dû être revue à la hausse, certaines formations ayant montré leur mécontentement du fait que leurs noms ne figuraient pas sur la liste des invités. Mais les objectifs de Mariam K. Sidibé, nouveau Premier ministre sont clairs : entreprendre les reformes politiques et organiser les élections de 2012. L’un des aspects les importants de cet entretien avec le chef de l’Etat sera l’entrée de l’opposition dans le gouvernement. En effet, le RPM et le PARENA, considérés comme des partis d’opposition (de fait) auraient donné leur accord de principe dans ce sens.
Avant la formation du gouvernement, ATT a pris l’habitude de rencontrer les chefs de partis politiques. Selon nos informations, chaque formation politique est fixée sur le quota qui lui sera attribué dans le futur gouvernement. Mais d’autres sources indiquent que la publication du nom du Premier ministre a été retardée par le fait que certains « petits partis » se sont rebellés contre le fait qu’ils n’auraient pas été invités à Koulouba. Si le PCR, le FCD, YELEMA et autres étaient à Koulouba juste avant la publication du nom de Mariam K. Sidibé, cela procède de cette situation.
A propos justement de la nomination de Mariam K. Sidibé, c’est la première fois qu’une femme est nommée Premier ministre dans notre pays. Chacun sait que ATT est soucieux de la promotion féminine et son souhait est de voir les femmes occuper les hautes sphères à l’échelle nationale et internationale. Aussi, ATT a toujours évité que ce poste revienne à des personnalités politiques. A quelques encablures de 2012, le nouveau gouvernement aura la lourde responsabilité d’organiser l’élection présidentielle, mais aussi de poursuivre les réformes entreprises.
Mariam Sidibé a l’expérience nécessaire pour parvenir à ces objectifs. En effet, le nouveau chef du gouvernement a été ministre, Secrétaire exécutive du CLISS (Comité inter Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel). Administratrice chevronnée, le nouveau PM est en terrain connu.
Des sources proches de la présidence affirment que le gouvernement, version Mariam Sidibé, aura une nouvelle ossature et la plupart des ministres de Modibo devraient être remerciés. Des membres du défunt gouvernement ont fortement déçu le chef de l’Etat à travers leur comportement et leur départ ne fait l’ombre d’aucun doute.
Le plus important concernant ce chapitre est l’ouverture vers les formations se réclament de l’opposition. C’est ainsi que le RPM et le PARENA devraient faire leur entrée dans le gouvernement. Il faut donc croire que le nouvel attelage sera un gouvernement de large ouverture comprenant les sensibilités du pays y compris la société civile.
A notre avis, il s’agit d’un retour au consensus politique. Cela était prévisible si l’on sait que Ibrahim Boubacar Kéita président du Rassemblement Pour le Mali (RPM) a été vu ces derniers temps aux côtés du chef de l’Etat. Preuve que notre pays vit un climat politique apaisé. Cela est à mettre à l’actif du chef de l’Etat Amadou Toumani Touré.
Issiaka Sidibé
