L”Alliance des mouvements et associations de soutien (AMAS) à ATT, qui regroupait plus de 400 associations pour la réélection du président sortant, a constitué avec l”ADP et le Mouvement Citoyen, les trois piliers de sa campagne. A l”heure de la formation du premier gouvernement post-électoral, dirigé par Modibo Sidibé, cette frange, qui continue de ne jurer que par le président ATT, a été superbement ignorée par celui-ci. Aucun de ses responsables n”a été retenu dans l”équipe gouvernementale et, plus grave, elle n”aurait même pas été consultée. D”où son mécontentement. En outre, le Conseil national des jeunes (CNJ-Mali), dans une déclaration datée du 6 octobre, exprime son "indignation face au manque de considération des plus hautes autorités à l”endroit de la jeunesse".
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Que s”est-il réellement passé pour que le président ATT oublie ou du moins laisse de côté ses camarades jeunes dans la formation du gouvernement ? En effet, l”AMAS, dont la mise en place a été coordonnée par Harouna Barry sur l”initiative du président ATT lui-même, regroupe l”ensemble des mouvements et associations de soutien à sa candidature. Lors de la campagne, elle était, avec l”ADP et le Mouvement citoyen, les trois supports de la stratégie électorale pour la réélection du président sortant. Lors de ce scrutin présidentiel, l”AMAS a bénéficié de 16 % du budget de campagne du candidat ATT alors que 24 % revenait au Mouvement Citoyen et le reste à l”ADP.
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Ce sont ces associations, avec tambours et trompettes, qui ont battu campagne, organisé des caravanes, concerts et autres manifestations de propagande pour rehausser l”image de leur mentor. La nation se souvient encore de cette trentaine de jeunes mobilisés par l”AMAS et morts accidentellement entre Mopti et San au retour de la célébration du 22 septembre 2006 à Gao. Une célébration au cours de laquelle, ils n”ont pas manqué de crier le nom d”ATT. Malgré autant de sacrifices, les jeunes de l”AMAS sont, aujourd”hui, frustrés par la composition du nouveau gouvernement.
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Selon certaines indiscrétions, le président ATT et son nouveau Premier ministre avaient promis de rencontrer les jeunes de l”AMAS au même titre que l”ADP et le Mouvement citoyen. Voilà qu”à l’issue d”une longue attente, les jeunes ont appris la formation du gouvernement. En clair, l”AMAS n”a même pas été consultée ni été sollicitée pour présenter des ministrables. A l”annonce du gouvernement l”indignation était grande.
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A en croire certaines sources proches de l”AMAS, des jeunes militants étaient prêts à marcher contre ce manque de considération. Car, nombre d”entre eux avaient cru qu”avec ATT, on pouvait faire la politique autrement, qu’on pouvait récompenser le mérite, que les jeunes ne seront plus du bétail électoral.
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Ces jeunes pro-ATT ne comprennent pas qu”au même moment on fait la part belle à des «partis politiques fantômes» aux femmes au sein de l”équipe gouvernementale. Sur la même lancée, le CNJ -Mali, dans une déclaration déposée à notre rédaction, «constate qu’il n”a fait l”objet d”aucune consultation et qu”aucune de ses sollicitations n”a été prise en compte dans le cadre de la formation du gouvernement du 3 octobre».
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De ce fait, cette structure assez représentative de la jeunesse du Mali, «affirme son indignation face au manque de considération des plus hautes autorités à l”endroit de la jeunesse, exprime sa préoccupation quant à la satisfaction du reste du contenu du mémorandum». «Nous avons soutenu ATT, nous l”assumons, nous n”allons pas mettre en cause l”essentiel mais nous sommes indignés par ce qui s”est passé», nous a confié un jeune pro-ATT.
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Youssouf CAMARA
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