Après la nomination du nouveau gouvernement, effective depuis le 03 octobre dernier, les attentions sont maintenant focalisées sur la composition des différents cabinets. Une autre épreuve que les partis dits amis iront difficilement passer quand on sait que ce processus ne va sans remous et frustration au sein des formations membres de l’Alliance pour la démocratie et le progrès. Les ministres vont-ils préserver les rapports entre partis membres de l’ADP ?
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A la lecture de la nouvelle configuration gouvernementale, il ressort que des ministres sortants ont été remplacés soit par des militants de leur propre parti politique ou de leur regroupement de partis politiques.
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Le jeu ne se joue qu’entre les seules formations politiques membres de l’ADP.
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Les décisions auxquelles parviendront les premiers responsables des ministères consolideront ou fragiliseront les relations entre les partis membres de ce regroupement.
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C’est le cas au Ministère de la Santé où Oumar Ibrahim Touré de l’Union pour la République et la Démocratie est partagé entre le choix de changer ou de maintenir les mêmes membres du cabinet de la ministre sortante, Mme Maïga Zeïnab Mint Youba qui a démissionné du RPM pour le Mouvement Citoyen.
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Ce dilemme angoisse également le ministre des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration Africaine, Badra Alou Macalou de l’US-RDA qui a remplacé Oumar Hamadoun Dicko du PSP. Même problème pour la nouvelle ministre de l’élevage, Mme Diallo Madeleine Bah du MPR qui a succédé à Oumar Ibrahim Touré de l’URD. Au niveau du Ministère du Développement social et des Personnes Agées, Sékou Diakité de la Jeunesse Adema qui succède à Djibril Tangara du Mouvement Citoyen, est aussi buté à cette équation délicate.
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Il y a aussi des remplacements entre militants d’un même parti politique. Il s’agit de l’Adema où Tiémoko Sangaré qui a remplacé Seydou Traoré au Ministère de l’Agriculture a l’option de garder ou d’apporter des changements au sein du cabinet constitué par son prédécesseur. Tel est aussi le cas au Ministère de l’Economie, de l’Industrie et du Commerce où Mme Bah Fatoumata Nènè Sy mûrit sa réflexion sur la prochaine configuration de son cabinet.
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Les décisions des nouvaux ministres ne seront pas sans conséquences fâcheuses. Au cas où ils viendraient à opter pour un changement radical de tout leur cabinet, ils peuvent faire des frustrations dans les rangs de l’ADP ou de leur propre parti politique. S’ils décident de continuer avec les hommes peu engagés de l’ancien cabinet, ils pourront léser l’Etat et faire échouer les nouvelles ambitions du Premier ministre Modibo Sidibé pour notre pays.
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En somme, les ministres devront choisir entre une meilleure atteinte des missions qui leur sont confiées et la préservation d’un climat de quiétude au sein de l’ADP.
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En tout état de cause, l’intérêt de l’Etat doit primer sur les différentes relations entre personnes ou partis politiques. Ce regroupement de partis politiques acquis à la cause du Président Touré ne doit nullement prendre en mal les éventuelles nominations qui pourraient aider à la réalisation des vastes chantiers de développement qu’il a préconisés pour le Mali,
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et les nominations au niveau des cabinets ne doivent point donner lieu à aucune polémique. Comme dit l’adage, c’est au pied du mur qu’on reconnaît le maçon. Contrairement au passé, le Premier ministre sera particulièrement rigoureux dans l’interprétation des résultats de l’évaluation trimestrielle de l’activité gouvernementale.
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Abdoul Karim Maïga
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