A peine le gouvernement installé, des réactions sur ses membres et aux nouvelles dénominations fusent de partout. Les ministères des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique et de l’Education de base, de l’Alphabétisation et des Langues nationales sont parmi les départements qui suscitent le plus d’oppositions, avec les enseignants et leurs syndicats, qui expriment leur déception après l’éclatement en deux entités du désormais ex-ministère de l’Education nationale.
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Dans la nouvelle équipe gouvernementale conduite par le Premier ministre Modibo Sidibé, des ministères ont disparu, certains ont été rajoutés à d’autres ; le défunt ministère de l’Education nationale a été divisé en deux départements : ministère des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique et le ministère de l’Education de base, de l’Alphabétisation et des Langues nationales.
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Bien avant la mise en place du gouvernement, cette division avait fait le tour du milieux des instituteurs. Maintenant qu’elle est officielle avec la composition du gouvernement, les enseignants ne cachent plus leur désapprobation, voire leur scepticisme quant à la réussite de cet éclatement en deux identités « non judicieux ».
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D’abord, les syndicats d’enseignants ont donné de la voix, en dénonçant cette scission. Le secrétaire général de la Fédération des enseignants du Mali (FEN), Youssouf Ganaba, n’a pas voulu épiloguer sur cette question. Pour lui, il est clair que le chemin menant au succès de notre école ne passe pas par cette division.
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Il est convaincu de la nécessité d’une « bonne politique éducative et un engagement patriotique de tous les acteurs du système éducatif pour qu’on puisse voir le bout du tunnel ». Avant lui, le Syndicat national de l’éducation et de la culture (Snec) a, lors d’un point de presse, critiqué cette division au moment où elle n’était qu’une rumeur. Aux dires de Tibou Telly, secrétaire général du Snec, la clé de la réussite est loin d’être dans la scission.
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L’impossible défi de la communication
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Dans la mesure où l’éducation de base constitue, comme son nom l’indique, la base du système éducatif et les enseignements secondaire et supérieur, la continuité logique de cette base, il serait naturellement raisonnable que les deux entités forment un seul département pour une politique cohérente et viable, a argumenté M. Telly.
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Ce qu’il n’arrive toujours pas à comprendre, c’est la « persévérance » des autorités à refaire cette expérience quand bien même elle s’est avérée infructueuse par le passé. « Au temps d’Alpha, les deux ministères étaient séparés et ça n’a pas été un succès. Ce n’est pas maintenant que ça le sera. Pourquoi alors le faire ? Nous ne sommes pas pour », s’est il plaint.
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« La communication a toujours été un problème dans ce pays », nous a confié un directeur de Centre d’animation pédagogique (Cap). A ses dires, ces deux départements ne feront pas exception à ça. Son premier argument est que les deux départements seront handicapés par la distance, car ne siégeant pas dans les mêmes locaux. Il n’est pas non plus évident qu’il y ait des agents détachés spécialement pour assurer la liaison entre les deux départements, qui doivent se communiquer constamment à travers des entretiens.
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« S’il faut que chacun mène sa politique comme on l’a connu, qui préparera donc la formation de base pour les formations secondaires et supérieures ? » s’est-il demandé. Et d’ajouter que « dans ce contexte, la formation de base ne sera probablement pas compatible avec la suite du cursus scolaire et universitaire. Bonjour alors les dégâts ! »
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Tout en se démarquant de cette division, un directeur de second cycle fondamental souligne que « nous sommes des robots téléguidés, qui se conforment tout simplement à ce qui vient d’en haut ». Il précise que l’école malienne ne serait « performante » que lorsque tous ses acteurs seraient associés à la prise des décisions majeures.
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Ogopémo Ouologuem
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(stagiaire)
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