Alors que Bamako ne s’est pas encore remise de la psychose créée par l’attaque de l’hôtel Radisson Blu, le 20 novembre dernier, le gouvernement a cru bon de décréter l’état d’urgence encore à partir d’hier 21 décembre pour 10 jours. Qu’est ce qui se passe réellement ? La sécurité d’Etat a-t-elle des informations sur le risque d’attentat dans la capitale ou ailleurs à l’intérieur du pays ? Rien n’est moins sûr.
Selon une source généralement bien informée, à la faveur des fêtes de fin d’année où le risque devient élevé, le gouvernement anticipe en décrétant l’état d’urgence qui lui donne le droit de violer des droits tout en protégeant des libertés. Mais ce n’est pas tout. Tout laisse croire qu’il y a quelque chose qui cloche.
Une autre source proche des milieux sécuritaires est formelle : le risque est élevé et des informations parvenues aux services de renseignements maliens et recoupées par leurs soins n’écartent pas le pire. En tout état de cause, le péril sécuritaire va crescendo.
Ces faits font peur aux Bamakois : le chanteur Salif Kéïta a annoncé l’annulation de son concert ; les services de renseignements se démêlent comme de beaux diables pour sécuriser Bamako et le gouvernement décrète l’état d’urgence à l’issue d’un conseil de ministres très extraordinaire.
Hachi Cissé