Entrée de l’opposition dans le gouvernement :Un coup de poignard dans le dos du RPM et du PARENA ?

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Amadou Toumani Touré, l’ancien parachutiste devenu président en 2002 avait déclaré à la fin de son premier quinquennat qu’il ne peut se permettre de jouer avec les gouvernements. Le Président de la République répondait ainsi à ses détracteurs qui pensaient que le temps était venu d’opérer un remaniement ministériel de grande envergure. Mais ATT joue avec les partis politiques à la recherche certainement d’un consensus pour la gestion concertée du pouvoir. Si le RPM et le PARENA, qui avaient jadis dénoncé avec véhémence la gestion des affaires de l’Etat par ATT, se retrouvent aujourd’hui dans le gouvernement, cela procède de cette occasion.

Le retour de ces deux partis dans le gouvernement a été diversement interprété. Pour beaucoup, ils devraient décliner l’offre d’entrer dans le gouvernement à un an seulement de la fin de règne de ATT. D’autres estiment que par dignité, ils devraient garder le statu quo ante.

Mais au-delà de leur statut d’opposition, aucune animosité ne caractérise les relations entre Amadou Toumani et les leaders de ces deux formations politiques à savoir Ibrahim Boubacar Kéita pour le Rassemblement pour le Mali (RPM) et le PARENA pour Tiébilé Dramé. Ne dit-on pas d’ailleurs que « seuls les imbéciles ne changent pas ? »

Vu sous l’angle de l’apaisement de l’espace politique malien, il ne faut voir derrière cette entrée dans le gouvernement aucun calcul politicien. Au contraire, il faudra y voir un acte courageux de haute portée politique, j’allais dire un geste de grande maturité politique.

En participant au travail gouvernemental, ces partis auront prouvé leur amour pour la patrie. Le RPM et le PARENA ne sont pas des partis alimentaires. Et il faut se rendre à l’évidence qu’un an de gestion ne rapporte pas grande chose au parti.

Toutefois, le mérite revient aussi au chef de l’Etat d’avoir tendu le perchoir aux partis se réclamant de l’opposition. En sautant le verrou de l’opposition, il aura atteint la tolérance zéro pour la gestion consensuelle du pouvoir. Cela prouve que ATT est un homme de paix et que la panacée pour sortir le Mali de l’ornière n’est pas forcément de son seul ressort et qu’il appartient à tous les fils du pays, s’ils sont consentants, d’y participer. L’histoire le retiendra.

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