Economie, industrie et commerce : Le ministre, sur les traces de son prédécesseur?

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Encensé et auréolé par l’annonce de sa nomination, en replacement de Mme Bah Fatoumata Néné Sy, comme étant l’homme de la situation à la tête du Ministère de l’Economie, de l’Industrie et du Commerce, le Chef du département, M. Ahmadou Abdoulaye Diallo, semble s’illustrer aujourd’hui comme l’un des ministres indécis du gouvernement Modibo Sidibé. Et pour cause : depuis sa nomination, il donne l’impression de tourner en rond, pendant que les Maliens trébuchent et succombent sous le poids de la pauvreté, sinon d’une misère faite de sous-alimentation et de vie chère.

Et c’est pas trop dire, car de nos jours, peu de Maliens peuvent se targuer de manger trois fois par jour, sinon convenablement, comme ils le faisaient avant. Ce qui fera dire, à certains, que la grande difficulté de celle qui a devancé le ministre (Mme Bah Fatoumata Néné Sy) était surtout d’ordre communicationnel. Alors que chez son successeur, c’est plutôt un certain laxisme, qu’un citoyen n’a pas hésité à qualifier “d’incompétence avérée qu’on tente de noyer à grands coups médiatiques“.

Toujours est-il que le ministre lui-même ne fait rien pour opposer un démenti à ces allégations, à travers des actions concrètes. Pire,le Chef du département de l’Economie, de l’Industrie et du Commerce risque bien de faire les frais d’une injustice criarde nourrie et guidée par son département contre les huileries artisanales du pays.

En effet, sur la question, on se rappelle l’interpellation du ministre à l’Assemblée nationale, suite à la question orale du député du parti SADI, M. Oumar Mariko. Et si le ministre interpellé avait pu “damer le pion” (comme on dit) le député de Kolondiéba sur la question, c’est que lesdites huileries elles-mêmes lui avaient donné une force d’argumentation, dans la mesure où elles ne répondaient pas au normes sanitaires les plus élémentaires exigées par leurs différentes exploitations.

Mais à l’époque, le Dr Oumar Mariko ignorait ces critères d’appréciation du ministre, l’une de ses préoccupations étant la perpétuation de l’emploi. Cette préoccupation de l’honorable Mariko, tout comme sa préoccupation de la santé des Maliens, semble aujourd’hui loin d’être celle du ministre.

En effet, de nos jours, sur le nombre des huileries qui avaient été momentanément fermées pour non respect des normes sanitaires, 38 ont rouvert leurs portes, après avoir reçu la caution des services techniques du ministère de l’Economie, de l’Industrie et du Commerce. Autrement dit, ces 38 unités répondent toutes aux normes nécessaires requises. Mais là n’est pas le problème, qui se situerait plutôt au niveau de la répartition de la matière première : le coton-graine.

En effet, avec la plus mauvaise campagne cotonnière (la campagne 2008-2009), le Mali ne se retrouve qu’avec une prévision de 97 000 tonnes de coton- graine. Et le Gouvernement, sous l’auspice du département de l’Economie, de l’Industrie et du Commerce entend exclure les 38 unités d’huileries artisanales dans la répartition de ces 97 000 tonnes de coton-graine.

C’est du moins ce qu’on peut retenir des réunions “secrètes” qui se tiennent en ce moment entre les huileries rouvertes et les responsables du ministère de l’Economie, de l’Industrie et du Commerce. N’est-ce donc pas curieux que ces réunions puissent se tenir sans que la Presse et l’opinion en soit associées?…

Selon nos sources, aux dernières nouvelles, les responsables dudit département en charge de la question auraient décidé de ne mettre que… 100 tonnes (par unité) à la disposition des 38 huileries. Le reste devant partir à l’HUICOMA et à FAMA. Un petit calcul permet donc de se faire une idée de la nature de la grosse injustice qu’on veut infliger aux huileries artisanales.

En effet, pour un total de 38 unités, 100 tonnes de coton-graine par unité font en tout 3 800 tonnes. Ces 3 800 tonnes, ôtées de 97 000 tonnes, cela donne 93 200 tonnes. Ces 93 200 tonnes, on veut les attribuer aux “géants” (comme ils disent) : HUICOMA et FAMA.

D’ailleurs, au département de l’Economie, de l’industrie et du Commerce, il se raconte dans les coulisses que c’est le ministre de tutelle en personne qui aurait donné des instructions dans ce sens. Selon son entourage, le même ministre aurait affirmé qu’il ne peut en être autrement, dans la mesure où l’HUICOMA appartiendrait à l’Etat. Ce qui est nouveau, car tous les Maliens savent que l’HUICOMA a été cédée au groupe TOMOTA.

Aussi, d’aucuns pensent que cette affaire risque “d’emporter” le premier responsable dudit département. Mais en attendant, les élus de la Nation doivent l’interpeller une nouvelle fois, pour savoir quel autre argumentil pourrait développer (après celui de la santé), en ce qui concerne les 38 unités d’huileries artisanales autorisées à rouvrir leurs portes. 

Adama S. DIALLO

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