Son nom a entretenu la rumeur durant de long mois. Annoncé comme nouveau Premier ministre du Mali, Modibo Sidibé, le fils du capitaine Sidibé, succède finalement à Ousmane Issoufi Maïga. Sitôt la démission effective de ce dernier, le nom du Contrôleur général de Police a fait la Une de presque tous les journaux du pays. Et les commentaires flatteurs n’ont pas manqué. Le nouveau Premier ministre a-t-il une face cachée ? Notre analyse.
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Il est dans les sérails du pouvoir depuis 1991, année où un certain lieutenant Colonel Amadou Toumani Touré a pris le pouvoir en mettant un frein au régime dictatorial et sanguinaire de Moussa Traoré. Chef de cabinet du Président du CTSP, puis Ministres (Affaires Etrangères et Santé) avant d’être secrétaire général de la Présidence de la République, Modibo Sidibé est l’un des rares cadres maliens, sinon le seul, à demeurer, durant de longues années, au plus haut sommet de l’Etat. Une longévité qui lui a permis de détenir une certaine clé du pouvoir et de mettre en place un solide réseau. Ses amitiés sont dans tous les cercles : Présidence de la République, Ministères, Direction nationale des services de l’Etat, forces armées de sécurité, ambassades…
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Son long séjour dans les allés du pouvoir lui a permis de tendre la perche à nombre de hauts cadres et autres commis de l’Etat. Certaines sources affirment à l’envi que plus d’1/3 des hauts cadres du pays qui exercent ou qui ont exercé des postes de responsabilité depuis la transition doivent d’une manière ou d’une autre leurs postes à ce férus de tennis. Homme de confiance des Présidents Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré, Modibo Sidibé, comme l’attestent certains, n’est pas un homme du pouvoir : il est le pouvoir même. Tant son poids est incommensurable.
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Durant les cinq (5) premières années de ATT à Koulouba, il a pratiquement tenu les rênes de l’Exécutif, confie une source bien introduite. "Il n’est de dossier à la Présidence qui puisse lui échapper, et le Président prend son avis sur tout…Il est incontournable. En un mot, c’est l’homme de confiance du Président. Certains peuvent faire l’amalgame, les deux hommes ne sont pas amis. Entre eux, existe une relation de franche collaboration", poursuit la même source. Cette "relation de respect mutuel et de sincérité" entre les deux hommes a permis au tandem ATT -Modibo Sidibé de résister à toutes les péripéties.
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Le Président ATT fait si confiance en l’homme qu’il lui a donné carte blanche dans le choix des hommes de la société civile devant entrer au gouvernement. C’est ainsi que les Me Fanta Sylla, la très controversée Garde des Sceaux, Mamadou Clazié Cissouma (Défense), Modibo Sylla (Habitat), ses amis, ont été promus Ministres de la République. Certaines mauvaises langues affirment qu’ils sont tous des amis de "grin" ou d’enfance. "Modibo Sidibé a toujours aidé ses amis d’enfance. Je n’en connais pas un qu’il n’a pas aidé. C’est d’ailleurs ce qui fait sa force", confie une de ses connaissances.
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Une "affirmation" qui tranche d’avec son côté "peu sociable" véhiculé par la rumeur. Pour une certaine imagerie populaire, celui qui vient de remplacer Ousmane Issoufi Maïga à la Primature sort du moule. Le social n’est pas son problème, dit-on. Sa vie : le bureau, la maison ou la cour de tennis. Il est, affirme-t-on, "réglé" comme une horloge. Le travail, martèle-t-on, est son credo. Gros travailleur, l’homme a constamment le nez dans un dossier.
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Sur sa probité morale ? A la différence de plusieurs hauts cadres qui se sont embourgeoisés, le frère de l’ancien Premier ministre Mandé Sidibé et de Oumou Louise Sidibé (qui fut aussi ministre), ne traîne pas de casseroles. Derrière lui, aucun dossier sale ne traîne. Les fouineurs de caniveaux ont beau cherché : rien. Une seule fois son nom est apparu dans la presse. Un différend familial portant sur un problème d’héritage entre certains fils du Capitaine Sidibé a défrayé un moment la chronique.
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Reste maintenant au nouveau locataire de la Primature de mettre le Mali sur rail. De mettre en exécution le Programme de Développement Economique et Social (PDES) du Président de la République. Corruption, clientélisme, bureaucratie, cherté de la vie…Voilà quelques maux qui annihilent tout décollage économique du pays. Et Modibo Sidibé doit le savoir. Rien ne sert d’encombrer les Maliens de beaux discours. Il faut mettre, dès à présent, la main à la patte : donner un souffle nouveau au pays.
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Ibrahim Guindo
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