Démission du ministre Oumar Ibrahim Touré : Sur le tard, vraiment sur le tard

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 A sa demande, le ministre de la Santé, Oumar Ibrahim Touré a rendu le tablier dimanche dernier. C’est en tout cas le contenu du communiqué tombé au cours du journal de 20 heures, même si l’information avait fait le tour de la capitale dès 16 heures de ce même dimanche.

A- t –il été démissionné sous contrainte ou de son propre chef ? On ne le saura vraiment jamais, d’autant plus que l’homme avait la latitude de le faire bien avant ce dimanche fatidique. A sa demande ? Nous sommes vraiment sceptiques, pour la seule et unique raison qu’aucun ministre malien depuis Soumana Sacko sous Moussa Traoré, n’a jamais eu le toupet de se démettre sans une quelconque injonction du président de la république. Le contraire serait suicidaire. En 92, le ministre Camara, rattrapé par des affaires a rendu le tablier, avant qu’en 2001-2002, toujours sous la contrainte présidentielle, Oulematou Tamboura de la Communication et Adama Koné forcés par le P.M, feu Mandé Sidibé ne quittent à leur tour le gouvernement. Pour le cas d’espèce, il est possible, que les derniers rebondissements de l’affaire Fonds mondial, rebondissements relatifs aux sous mis à la disposition du programme Sida et mettant à nu la supposée mauvaise gestion de Malick Sène, très proche ami du président de la république, n’ait précipité les choses. Oumar Ibrahim Touré n’aurait pas dû traîner les pieds.

C’est pourquoi ici, nous soutenons que cette démission est venue sur le tard, vraiment sur le tard. Et pour cause.

 

 

Ce jour là, nous ne doutions un seul instant que le président Amadou Toumani Touré, en décidant de se rendre aux USA sans son ministre en charge d’un dossier qu’il partait défendre, avec à sa place la ministre de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, avait déjà lâché son ministre. Ce n’est pas le contenu d’un communiqué justifiant l’absence du ministre dans la délégation présidentielle qui pouvait nous rassurer. En son temps, nous affirmions sans ambages, que le cas du ministre Oumar Ibrahim ressemblait trait pour trait à celui du très tristement célèbre ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau, Ahmed Sow lequel s’est également vu contraint de partir à quelques heures seulement de l’arrivée dans notre pays, du Commissaire européen, Louis Michel. C’était en octobre 2008. Et pourtant, par rapport à cette affaire Ahmed Sow, nous avions été les premiers à avoir dans ‘‘Le Challenger’’ attiré l’attention du président Amadou Toumani Touré sur les casseroles que traînerait Ahmed Sow. Un homme qui n’était pas très loin d’occuper le portefeuille de Premier Ministre dans le premier gouvernement que le président de la république se préparait à former juste à la sortie de son investiture du mandat en cours. La suite, on la connaît.

Pour revenir au cas Oumar Ibrahim, nous conseillions en son temps et très modestement à notre ami le ministre, qu’en attendant que les enquêtes, qu’on disait imminentes, lui redonnent son honneur et sa respectabilité dans une affaire devenue très gênante à la fois pour lui et les siens, qu’il rende le tablier. Avions-nous été entendus ? 11 octobre 2010- 5 décembre 2010, Oumar Ibrahim a traîné et c’est bien ce qui ne lui fait plus honneur.

 

 

 

 

 

 

Deux ans et trois mois après le départ en octobre 2008 du ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau, Ahmed Sow, Oumar Ibrahim Touré ministre de la santé jusqu’au 05 décembre dernier, est le second ministre de la république du Mali contraint à rendre le tablier. Leur départ du gouvernement n’a aucun rapport avec leurs propres rapports avec le président de la république ou une quelconque incompatibilité d’humeur ou de ligne politique, comme ailleurs, ni pour une quelconque indélicatesse avec des fonds propres à l’Etat malien, mais sur de présumés malversations ou autres sur des fonds appartenant à des Blancs et mis à la disposition de notre pays pour soigner nos misères. Dès lors, il est évident, que les ministres de la république du Mali peuvent tout se permettre sans être inquiétés à la seule condition qu’ils ne touchent jamais aux financements provenant des pays étrangers. C’est bien ce qu’illustrent ces deux affaires et ces démissions. Sinon, beaucoup d’autres indélicatesses selon plusieurs sources concordantes existeraient et personne pour lever le petit doigt. Comme pour nous dire que si vous n’avez pas de morale par rapport à vos propres sous, alors….

 Évitez donc de toucher aux sous qu’on met gracieusement à votre disposition et qui, pour la plupart sortent des caisses des contribuables des pays qui viennent à nos secours.

Le départ du gouvernement du ministre Oumar Ibrahim Touré annoncerait-il l’imminence d’un vaste et profond remaniement ministériel ? La question vaut son pesant d’or lorsqu’on sait qu’en 2008, le président Amadou Toumani Touré avait proprement procédé à une nouvelle nomination à travers la montée aux affaires de l’ancien DG de la BIM, Mamadou Igor Diarra en lieu et place d’Ahmed Sow. En tout cas, à la lumière de ce cas précis, force est de se convaincre de ce que ce gouvernement qui n’a jamais été remanié mais juste réaménagé pour les besoins de la cause, marquera pour longtemps l’esprit du Malien épris de transparence, d’intégrité et de morale. Des vertus qui ne courent pas les couloirs des allées du pouvoir malien.

 

 

Sory de Moti

Gare à ceux qui touchent à l’argent des Blancs !

Le gouvernement du dernier mandat d’ATT malmené par les affaires

A la ‘’Une ‘’ de notre publication no.85 du lundi 11 octobre, nous titrions : Amadou Toumani Touré à New-York sans Oumar Ibrahim : La disgrâce avant le coup de grâce ?

Oumar Ibrahim Touré a rendu le tablier ce dimanche ! Pourtant, nous avons conseillé en son temps et très modestement à notre ami le ministre, qu’en attendant que les enquêtes, qu’on disait imminentes, lui redonnent son honneur et sa respectabilité dans une affaire devenue très gênante à la fois pour lui et les siens, qu’il rende le tablier. Avions-nous été entendus ? 11 octobre 2010- 5 décembre 2010, Oumar Ibrahim a traîné. Et c’est bien ce qui ne lui fait plus honneur. Ce départ du gouvernement du ministre Oumar Ibrahim Touré annoncerait-il l’imminence d’un vaste et profond remaniement ministériel ?

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