Depuis le meeting des Associations pour le Mali (APM) à Koutiala, le gouvernement dirigé par Abdoulaye Idrissa Maïga n’était plus une famille unie. Certains de ses ministres (Me Mohamed Ali Bathily et Me Mamadou Ismaël Konaté) avaient traîné leur haine jusqu’à la place publique. A l’origine de leur différend : le sort à réserver au chroniqueur Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath, devenu un caillou dans la chaussure du gouvernement.
Les hostilités avaient été ouvertes à Koutiala par le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et des Affaires foncières qui accusait son collègue de la Justice, Garde des Sceaux, Me Mamadou Ismaël Konaté d’engager une cabale politique contre son fils Ras Bath. « Ras Bath soutenait le Président IBK jusqu’à son emprisonnement par le ministre de la justice. Le ministre de la justice n’était pas avec IBK. Il était avec Haya. Pourquoi on ne dit pas cette vérité ?», avait-il dénoncé en ajoutant que celui-ci « parlera même demain ».
Mieux lors de cette rencontre, le ministre Bathily s’est montré disposé à défendre son fils Ras Bath contre tout le gouvernement. Un choix qu’il s’est dit, à l’époque, prêt à assumer au prix de sa disgrâce pour sauver la tête de son fils. « Ras bath est bel et bien mon fils et il suit l’éducation d’homme intègre et de vérité qu’il a reçue de la part de son père. Si je dois sortir du gouvernement qu’on me sorte. Je n’ai pas trahi IBK, ce sont les peureux qui se cachent pour trahir. Il faut qu’on se dise la vérité. Mon fils Ras Bath est un enfant qui a été éduqué dans la vérité, et il l’a héritée. Il continuera sur son chemin de dénonciation et cela sur le chemin de la vérité. Il est devenu un serpent ! Si je le jette on le tuera, je l’attache donc à la hanche», avait-il averti le régime en sonnant publiquement la fin de la discrétion sur ses relations avec le chroniqueur. Et, tout indique, aujourd’hui, le président IBK avait suivi le regard du ministre Bathily qui a jusqu’ici servi de « casque lourd » entre lui et son fils qui l’écarte du moins possible de ses critiques.
En effet, rarement le chroniqueur mentionne le président IBK dans son discours. Et ce ménagement spécial est loin d’être fortuit. Le ministre Konaté a eu tort de ne l’avoir pas su tôt. Conséquence : il a mordu la poussière au terme du duel avec Me Bathily. La Cour d’Appel a décidé, le 26 novembre dernier, de mettre à l’eau ses efforts de plus d’une année de bras de fer avec Ras Bath. Une manière pour le régime de le conduire à la porte de la Cité administrative. Alors question : sa démission était-elle l’effet recherché par le régime IBK dans la décision rendue par les juges d’Appel ?
La démission Me Mamadou Konaté est-elle le fruit de la menace proférée par le ministre Bathily lors du meeting des Associations pour le Mali (APM), tenu à Koutiala? En tout cas, les deux hommes étaient devenus « chat et chien » depuis cette date forçant le président à choisir entre eux pour préserver la solidarité gouvernementale. Et la suite est connue. Suite à l’abandon des charges contre Ras Bath décrété par la Cour d’Appel de Bamako, le ministre Konaté a démissionné, mais sur fond d’une colère noire contre le régime IBK. « Je prends acte de cet arrêt en même temps que je prends toute la mesure de son sens.
Je note l’attente du régime de passer par un tel chemin vers l’apaisement et l’accalmie. L’ambiance délétère du moment nous conduit à courber l’échine devant les anomalies, à fermer les yeux devant les violations et à accompagner les anomalies de peur des affres des troubles et des violences de rue.
Le régime en donnant échos à une telle vertu se sauve sans la République. La préservation des libertés et de toutes les libertés est aussi utile et nécessaire en république que leur respect absolu s’impose à tous. Aujourd’hui peut être pas mais demain oui et sans aucun doute.
La quiétude des populations et la sauvegarde de leurs libertés, la défense de l’intérêt supérieur de l’Etat et la préservation du bien public, la lutte pour la justice et contre l’impunité des crimes et des crimes de sang en particulier sont des déterminantes essentielles en république.
En république, l’action d’un ministre de la justice vise à suivre l’application des lois et des règlements et poursuivre le non respect et leurs violations le cas échéant.
Je fais le constat de l’impossibilité de poursuivre ma mission à travers des actions efficaces, vigoureuses pour préserver les libertés et poursuivre leurs violations, pour défendre les deniers dissipés et les intérêts publics compromis et mettre en œuvre des actions idoines, pour poursuivre le crime de sang contre l’impunité…
Pour qu’aucune action non accomplie ne le reste plus longtemps au sein de ce département, j’ai décidé de vous présenter ma démission en tant que ministre de la justice pour reprendre ma liberté », éclate-t-il sa déception dans sa lettre de démission.
Le tort de Me Konaté est de n’avoir rien vu venir. Il a fait une mauvaise lecture de la situation oubliant que son collègue en charge de l’Habitat est aussi puissant que son fils Ras Bath. En un mot, plusieurs intérêts inavoués étaient menacés dans son projet d’arrestation du chroniqueur. En pensant servir le régime, il a fini par le desservir. Et il l’a appris à ses dépens. La vérité est que c’est Me Bathily et son fils, Ras Bath qui sont les plus forts.
Youssouf Z KEITA
Attendons de voir la suite du cas Ras Bath. Il y a plainte contre lui et son père à ce que je sache de la part du Procureur de la C IV pour des faits moins dangereux que ceux pour lesquels il vient d’être relaxé.
Que doit-on dire dans un tel cas? Lorsque tu t’allies avec le diable, le diable aura raison de toi bien sûr. Le procès a eu lieu et Ras bath a été acquitté. C’est une décision de justice et non une volonté venue de koulouba comme certains veulent le faire croire. L’erreur du ministre a été d’être ami avec Ras bath pour raison que lui-même il sait. Alors il ne peut que s’en prendre à lui-même.
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