Trois mois après sa nomination à la tête du gouvernement, Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé présentera (sauf report de dernière minute) ce vendredi 24 juin 2011 sa Déclaration de politique générale (DPG). Mais l’exercice à l’Assemblée nationale sera sans grands enjeux, car le document sera voté comme une lettre à la poste en l’absence d’une opposition véritable.
Mme le Premier ministre aura mis du temps pour se prêter à l’exercice tant attendu par les observateurs. Contrairement à son prédécesseur (qui l’a fait un mois après sa nomination), Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé a attendu trois mois pour dévoiler le contenu de sa Lettre de cadrage. Elle sera ce vendredi à 15 heures devant les députés pour la présentation de sa Déclaration de politique générale. A l’Assemblée nationale, nos sources nous rapportent que toutes les dispositions ont été prises pour le bon déroulement de l’exercice démocratique, fortement attendu.
La présentation du document de politique générale de Mme le Premier intervient plus d’un mois après que le chef de l’Etat Amadou Toumani Touré lui ait remis le 4 mai dernier, sa lettre de mission.
Elections, fichier électoral, réformes, Amo… au cœur du document
La Déclaration de politique générale du chef du gouvernement sera axée sur le Programme de développement économique et social, PDES, du président ATT. Il n’y aura donc pas de surprise que dans la future déclaration, Mme Cissé s’engagera certainement à poursuivre la mise en œuvre de la Lettre de cadrage du 13 novembre 2007, présenté par son prédécesseur Modibo Sidibé. ATT avait instruit en mai dernier dans la lettre de mission, l’exécution et le prolongement des chantiers déjà ouverts dans les domaines qui constituent pour l’équipe Cissé Mariam Kaidama Sidibé des défis importants à relever. Il s’agit de l’agriculture, la santé, l’eau, l’énergie, le désenclavement et la sécurité.
La DPG de Mme le Premier ministre devra aussi accorder une attention particulière à huit questions prioritaires relatives à la réalisation des réformes politiques envisagées, après vingt ans environ de pratique institutionnelle pour corriger les insuffisances et combler les lacunes de notre système politique.
Les prochaines élections générales ne seront pas occultées dans la prochaine DPG. Car, l’année 2012 sera une année électorale (législatives et présidentielle) qui doit parapher le dernier et ultime mandat du président ATT. Celui-ci, au cours de la remise de sa lettre de la mission en mai dernier, avait expliqué tout son « souci d’organiser des élections libres, transparentes ».
Les revendications catégorielles, la paix sociale et la sécurité sur toute l’étendue du territoire national, la situation de l’école, la question de l’emploi des jeunes, celle de l’assainissement des finances publiques et la rigueur dans la gestion des ressources nationales, seront sans doute autant d’axes qui détermineront la politique générale du chef du gouvernement devant les députés.
Un vote sans enjeu
Sans grande surprise, la future Déclaration de politique générale de Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé devra passer comme une lettre à la poste. Car, avec la configuration de la nouvelle équipe gouvernementale, marquée par l’entrée de l’opposition (à l’exception du parti Sadi), rien ne devrait s’opposer au vote dudit document. Il est vrai que des députés, dans leurs discussions, apporteront des amendements. Mais ces observations ne devront pas empêcher l’adoption de sa feuille de route. Sur les 147 députés que compte l’Assemblée nationale, seulement trois élus (de Sadi) représentent l’opposition véritable. Mariam Kaïdama peut être tranquille puisqu’elle ne sera pas vraiment secouée vendredi prochain.
Issa Fakaba Sissoko