L’équipe gouvernementale de 26 membres, composée par le duo Amadou Toumani Touré – Modibo Sidibé, a fait des heureux au nombre desquels se trouvent les huit ministres reconduits et les 18 nouveaux autres. Il y a eu également des déçus comme Djibril Tangara qui ne jurait que par ATT et son épouse, Lobbo Traoré, Ousmane Thiam, considéré comme le laudateur du couple présidentiel.
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On dénombre aussi quelques surpris, à l’image de Choguel Maïga, Gaoussou Drabo, Marimanthia Diarra. Tous les trois entretenaient de bons rapports avec ATT. Rien n’indiquait jusqu’à l’officialisation du gouvernement qu’ils ne bénéficieront pas de la confiance renouvelée du chef de l’Etat.
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Le nouveau gouvernement dirigé par Modibo Sidibé est connu depuis le mercredi 4 octobre. Il comprend 26 membres dont 7 femmes. Il s’agit de Mme Diallo Madeleine Ba du MPR, ministre de l’Elevage et de la pêche, Mme Ba Fatoumata Néné Sy, fonctionnaire internationale à la Banque Mondiale à Washington, ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Commerce, Mme Sidibé Aminata Diallo du Rassemblement pour l’Education et le Développement Durable (REDD), ministre de l’Education de Base, de l’Alphabétisation et des Langues Nationales, Mme Maïga Sina Damba du CNID, ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Diarra Mariam Flantié Diallo, fonctionnaire internationale à la BAD à Tunis, Mme Gakou Salimata Fofana, précédemment conseillère technique au ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat, ministre du Logement, des Affaires Foncières et de l’Urbanisme et, enfin, Mme Diabaté Fatoumata Guindo du RND, ministre chargé des Relations avec les Institutions, porte-parole du gouvernement. C’est une avancée par rapport au gouvernement sortant qui comptait cinq femmes. Aucune de celles-ci n’a été reconduite, sans grande surprise, dans la mesure où leur bilan est fortement controversé. La ministre de l’ancienne équipe, Zeïnab Mint Youba, est la plus décriée et possède un dossier sulfureux relatif aux malversations financières, au Pôle économique.
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Les politiques sont mieux représentés dans le nouveau gouvernement que dans celui de Pinochet. Ils sont au nombre de 13 contre 9. Ainsi, l’ADEMA se retrouve avec 4 portefeuilles ministériels : Ibrahima N’Diaye, ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, Tiémoko Sangaré, ministre de l’Agriculture, Sékou Diakité, ministre du Développement Social, de la Solidarité et des Personnes Agées, Agathane Ag Alassane, ministre de l’Environnement et de l’Assainissement.
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L’URD se contente de deux ministères : Oumar Ibrahim Touré à la Santé et Me Abdoul Wahab Berthé en charge du Travail, de la Fonction Publique et de la Réforme de l’Etat. Le CNID a le même nombre de départements que le parti de la poignée de mains : N’Diaye Ba de l’Artisanat et du Tourisme et Mme Maïga Sina Damba de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille.
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Le MPR, l’US-RDA, le RND, l’UMP, le REDD ont chacun un ministre. Il s’agit respectivement de Mme Diallo Madeleine Ba de l’Elevage et de la pêche, Badra Alou Macalou des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine, de Mme Diabaté Fatoumata Guindo, chargée des Relations avec les Institutions, porte-parole du gouvernement, de Amadou Touré des Enseignements Secondaire, Supérieur et de la Recherche Scientifique, de Mme Sidibé Aminata Diallo de l’Education de Base, de l’Alphabétisation et des Langues nationales.
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Précisons qu’en dehors de Oumar Ibrahim Touré et de N’Diaye Ba, les autres ministres politiques sortants n’ont pas été reconduits. A ces deux s’ajoutent six autres de la société civile, maintenus dans le gouvernement : le Général Kafougouna Koné de l’Administration Territoriale et des Collectivités locales, Moctar Ouane des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, Ahmed Diane Semega de l’Equipement et des Transports (il détenait précédemment le portefeuille des Mines et de l’Energie) Abou-Bacar Traoré des Finances (il perd désormais l’Economie) le Général Sadio Gassama de la Sécurité Intérieure et Natié Plea de la Défense et des Anciens combattants (il occupait le département de la Jeunesse et des Sports). Ce sont donc huit ministres qui ont été reconduits dans la l’équipe gouvernementale auxquels sont venus s’ajouter 18 nouveaux.
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Parmi ceux-ci, il faut noter la présence dans le gouvernement du président de la communauté arabe du Mali, Mohamed El Moctar, qui est désormais ministre de la Culture. Il est bien connu comme étant le gendre de l’ancien ministre de l’Agriculture, feu Moulaye Haïdara. Il y a également le président de la Fédération malienne de basket ball, Hamane Niang, qui y figure en qualité de ministre de la Jeunesse et des Sports.
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Voilà les grands heureux du début du quinquennat du président, Amadou Toumani Touré. Cependant, on dénombre une vingtaine de mécontents voire de déçus.
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Au premier rang, le brillant ministre sortant du Commerce et de l’Industrie, Choguel Kokala Maïga du MPR qui a un bilan très flatteur et dont le parti et lui-même se sont politiquement engagés, corps et âme, auprès du chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré. Son éviction du gouvernement pourrait être expliquée par le lourd contentieux de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali. Djibril Tangara de la Force Citoyenne Démocratique (FCD) qui ne jurait que par le nom de ATT etde Lobbo Traoré, la première dame, a également perdu son fauteuil au Développement Social. Un départ peu étonnant lorsqu’on sait qu’il a un discours creux et que la création de son parti, la FCD, n’a pas eu la bénédiction du locataire de Koulouba. Que dire de Ousmane Thiam des Investissements et des Petites et Moyennes entreprises, porte-parole du gouvernement, considéré par l’opinion publique comme étant le plus grand griot du président de la République ?
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Sa propension à vouloir toujours paraître au premier plan et surtout à empiéter sur les prérogatives du ministère du Commerce et de l’Industrie – ce qui a constitué une source permanente de conflit entre son département et ce dernier – lui a valu, entre autres raisons, son absence dans l’équipe Modibo Sidibé. Que dire également de Seydou Traoré de l’Agriculture qui s’est toujours montré plus proche du Mouvement citoyen que de son parti, l’ADEMA, dont il est le Secrétaire politique.
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Pour rester au gouvernement, n’aurait-il pas offert un cadeau royal à la fille du président en guise de cadeau de mariage ? C’est pour cette raison et surtout sa mauvaise gestion du ministère de l’Agriculture que Seydou Traoré n’est pas resté dans le gouvernement.
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En effet, le dossier relatif aux malversations financières de son département est, entre les mains du procureur anti-corruption, Sombé Théra. Seydou Traoré lui-même a été plusieurs fois entendu au Pôle économique. Il bénéficie, certes, de la présomption d’innocence. Mais son départ du gouvernement permettra d’accélérer les enquêtes et de boucler rapidement le dossier qui n’a que trop duré dans les tiroirs de la justice.
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Une autre déçue, c’est bien Me Fanta Sylla de la Justice dont la gestion des hommes à la tête de son département a été calamiteuse. Jamais, la justice n’a été aussi décriée que sous son règne. C’est elle qui serait à la base de l’arrestation des journalistes dans l’affaire dite de la «maîtresse du président de la République». Une situation qui a un peu écorché l’image positive du président ATT au sein de l’opinion nationale et surtout internationale.
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S’il y a un surpris, c’est bien Choguel Maïga qui est à la fois déçu et surpris. Rien, jusqu’à la lecture du décret présidentiel par le Secrétaire général du gouvernement, Fousseyni Samaké, n’indiquait l’absence du président du MPR au sein de l’attelage gouvernemental. Porte-parole de ATT durant la campagne présidentielle avec Me Mountaga Tall du CNID, Tiémoko Sangaré de l’ADEMA, Amadou Touré de l’UMP, le chef des tigres a bien sa place dans l’équipe Modibo Sidibé. Mais le président en a décidé autrement. Un autre surpris s’appelle Gaoussou Drabo. Lui qui a la réputation d’être un conseiller occulte du chef de l’Etat, ne traînant aucune casserole s’attendait également à figurer dans le nouveau gouvernement. Cependant, il a raté le coche. Pour quelles raisons ? Sa gestion peu orthodoxe de l’aide à la presse et celle des organisations professionnelles des médiats ont-elles fini par le rattraper ? Aller savoir.
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Marimanthia de l’ADEMA, ministre du Plan sortant, ami personnel de ATT, fait figure sur la liste des surpris. Parce qu’il a un bilan positif à la tête de son ministère et s’est beaucoup investi comme d’autres pour faire de ATT le candidat des abeilles à la présidentielle dernière. N’a-t-il pas trahi Soumaïla Cissé au profit du Général en 2002 ? La réponse est oui. Ce qui n’a pas empêché le locataire de Koulouba à lui retirer sa confiance.
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Chahana TAKIOU
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