Décidemment, en ces temps de fin de règne, il est malaisé de porter l’écharpe Porte-parole du Gouvernement. Paroles insoumises, incendiaires ou panne sèche? La mise en quarantaine ou du moins le silence obligé de notre Porte-parole du Gouvernement est ahurissant. Par devoir de communiquer, il faut en dire mot.
Comme une fleur, l’expression du Gouvernement s’est fanée aux premières secousses subies par l’Exécutif. Son porteur a subitement gardé profil bas. Disparu des écrans et invisible par les radars républicains. Pourtant, communiquer est aux autorités ce qu’est le lait pour les nourrices. La communication n’est pas tout de même morte du côté de la Cite Administrative! Elle est allée certainement au buisson chercher du fagot avec son porteur laissant l’acropole aux vrais bâtisseurs de la Nation. C’est tant mieux. Ayant compris sans doute qu’entre discourir pour se faire plaisir et se taire, le silence a son pesant. Il est d’or.
Ainsi donc le Griot gouvernemental s’est tu. Parlait bien lui qui parla le dernier. Lui qui croyait si bien flageller par sa langue les honorables D.F.M. (directeurs financiers et des matériels) lors de sa première et historique sortie médiatique. Les toutes premières étrennes.
Aujourd’hui, comme une cigale, notre beau parleur a-t-il fini de grincer sa corde? Allons savoir.
Des deux, une .Ou bien la parole lui a été retirée ou alors il s’est ravisé que son bruit tympanise son mentor. Intelligent qu’il se croit, il reste bouche cousue, comme une carpe. Est-ce la bonne stratégie? En tous les cas, le constat est patent. La parole du Gouvernement est étrangement inaudible au moment où elle est fortement attendue pour aider le chef de l’Etat à finir en beauté son temps de pouvoir. ATT n’est pas dupe. Son joker s’est révélé piètre bavard…Autant se débrouiller seul s’est-il résolu. C’est le cas depuis les enlèvements des français à Hombori.
Ainsi, notre PPG a fui le plateau de la Télévision nationale. Adieu les commentaires à chaud, redondants, des décisions du Conseil des ministres, même pas l’excellent projet de reforme de la carte des régions si cher au Président ATT et d’autres. J’en oublie volontiers. Dieu merci pour nos oreilles. Pas que là seulement. Le pupitre de la Maison de la presse le réclame aussi.
Un wanted est lance!
Lors des vœux au chef du Gouvernement, Madame Sidibé Mariam Kaidama, qui mieux qu’un Porte-parole du Gouvernement pour tenir le crachoir? Protocoles et traditions à part, cet honneur ne pouvait lui revenir. Le méritait-il d’ailleurs ? Il a voulu être dans l’histoire par les escaliers de l’hypocrisie, le voici au palier supérieur. Mais au prix de combien de vies et béliers immolés? Son jeu favori a été compris, sa verbosité ne fait plus mousse. Sa cornemuse agace. Il est temps qu’il retourne à nos nyamakalas leur tribune. Comme il doit comprendre aussi que le temps du vacarme et du bluff du Président est vraiment terminé? On n’oublie pas que son narcissisme a franchi tous les pores des vanités humaines. Ce n’est pas anodin qu’au banquet gouvernemental la panne ait été très tôt décelée. Les recettes du prétendu spécialiste sont dépassées et ses prescriptions périmées. Conseil, à s’en servir, on en meurt. A preuve, l’A.M.O (Assurance Maladie Obligatoire) ne survivra pas aux tous premiers assauts d’une partie des syndicats, malgré la forte dose administrée par lui. L’ancienne ministre en charge de la parole du Gouvernement de Modibo Sidibé aurait fait mieux. Le fameux marché de gré à gré n’est-il pas un excellent sujet à expliquer ? Mais que non ! Notre PPG s’est emmuré dans la forteresse du silence. Laissant les rumeurs et les autres cogitations prendre le dessus. Pourtant, le Gouvernement a bien ici son mot à dire.
Pourtant sa majesté le gourou reconnait que le président ATT a tout donné à l’audiovisuel public et en milliards de francs CFA. En retour, que d’ingratitudes et de concussions avec des marches à n’en pas finir.
Parler c’est bien et savoir se taire est en soi une excellente posture. Cependant, le temps du silence est loin. Les Maliens ont besoin de savoir sur les rebondissements des offres publiques et autres délits d’initiés, sociétés écrans…Ça va se savoir et très bientôt. De ce fait, la parole gouvernementale peut s’engluer, s’affaiblir même, mais de là à avaler sa langue, c’est inélégant, pas courageux, encore moins républicain.
A son porteur désigné, nous apporterons du grain à moudre ou du moins de l’eau pour lui faciliter l’ingurgitation. Puisque nous exigeons des explications du silence ou du limogeage annoncé, si les cordes vocales sont dilatées nous proposons du beurre de karité. C’est vrai, notre PPG a enfourché ses nouveaux habits avec vitesse et précipitation .Comme un droit de savoir, que se passe t-il? Verbigération ou défense itérative de dire les paroles gouvernementales. Les citoyens veulent savoir.
Bangaly OUATTARA
(Un fan du y’en a marre)